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Early Access: The Wandering Village

The Wandering Village m’a convaincu dès le moment où il a montré Onbu, la créature BEAUCOUP TROP mignonne sur laquelle des colons ont élu domicile.

Mélangeant habilement gestion et survie, avec quelques petites mécaniques d’exploration ici et là, le dernier jeu de Stray Fawn Studio s’est déjà bien démarqué parmi les jeux de cet acabit.

Le concept est déjà cocasse : vous devez gérer une colonie sur le dos d’une créature qui se déplace. Mais ça a le mérite de justifier deux choses importantes : la place limitée et le changement de biome.

Introduction
IL N’EST PAS TROP MIGNON ??

Effectivement, dans un cas comme dans l’autre, les jeux de gestion ont souvent du mal à empêcher le joueur de s’étendre indéfiniment. Ils trouvent alors des moyens de justifier ces contraintes, comme Frostpunk qui nous met dans un gouffre, ou Anno qui utilise des îles plus ou moins grandes.

Là où The Wandering Village est malin, c’est qu’il profite du déplacement de la bébête pour nous faire voyager, et nous imposer d’autres contraintes. Contraintes que l’on subit au début, et que l’on apprend à maîtriser pour en tirer finalement profit.

Carte du jeu
Quand j’étais sur la route…

La relation entre nos colonies et notre Onbu est au cœur des mécaniques car, au début de votre partie, il fera ce qu’il veut. Comprenez par là qu’il répondra simplement à ses besoins de nourriture et de sommeil, peu importe le contexte climatique. Cela peut vous poser souci s’il s’arrête dans une zone toxique par exemple, car c’est vous qui devez nettoyer les mauvaises herbes après.

Il se déplace également comme il veut le bougre. Donc à une intersection, si vous voyez une catastrophe, vous pouvez lui demander d’aller dans l’autre direction, et il s’en fichera. Le but est de nouer une relation de confiance avec lui pour que petit à petit, il se mette à vous écouter et arrête de mettre ses pattes dans le pâté.

Intersection
Je voulais qu’il aille au nord, et bah tant pis.

Cette confiance se construit en s’occupant de lui, en le nourrissant, en le soignant. Car s’il a régulièrement de quoi se sustenter sur la carte, ces ressources se font de plus en plus rares au fur et à mesure de votre progression, et c’est ainsi à vous de prendre le relais.

Tout cela se fait dans une logique de jeu de gestion assez classique. Vous avez vos colons, une grille, des ressources. Construisez des bâtiments de production, pour donner à manger à tout le monde. Faites des tentes pour que tout le monde ait un toit et tout va bien.

VIllage
Un petit village en construction

Négligez vos gens et ils se mettent à moins produire, puis éventuellement quittent votre colonie. Le bonheur des colons a un impact sur leur productivité et sur le nombre de nomades qui vous rejoignent lorsqu’un tel événement apparaît.

Au fur et à mesure que la partie avance, il leur faut plus de ressources pour les satisfaire. Différents types de nourritures, un meilleur toit, etc…

VIllage
On s’étend…

Cette partie-là est correcte. Bien réalisée, sans toutefois innover. Ce n’est néanmoins pas important, car les mécaniques avec l’Onbu apportent la nouveauté. On parlait de climat un peu plus haut. Le biome dans lequel vous êtes va avoir un impact sur la production de tous les bâtiments.

Dans un désert, pas d’eau via les collecteurs, il faut alors planter et collecter des cactus. Dans un biome glacial, pas moyen de faire pousser du maïs. C’est une partie à la fois intéressante et à la fois pénible, car pour optimiser vous devez micro-manager. Les gens dans les fermes inefficaces se mettent juste à planter en boucle des trucs qui vont pourrir. Un peu dommage de devoir s’occuper d’une chose aussi logique.

Ferme
Faites bosser plus ou moins de gens à la ferme

Certains bâtiments permettent de faire des actions spéciales, comme explorer des points d’intérêt. Une équipe de 2 colons part, pour une durée plus ou moins longue, et ramène des ressources en adéquation avec le lieu visité. Visiter une forêt permet de ramener du bois, une carrière de la pierre, etc.

Ces expéditions font que vous n’avez pas à collecter toutes les ressources de votre Onbu, et que vous pouvez ainsi le préserver. Des événements apparaissent parfois pour récupérer des ressources spéciales ou ramener davantage de colons chez vous.

Explorez aussi les sanctuaires pour collecter des points de connaissance, ceux-ci sont utiles pour débloquer certaines technologies dans l’arbre de recherche.

Événement
Accepter, refuser, en toute bienveillance

Dans les petits défauts, on peut citer aussi le système un peu abstrait de priorité dans les tâches. Vous pouvez indiquer si une tâche est plus prioritaire qu’une autre avec des icônes, mais impossible d’avoir une file d’attente quelque part, ou d’interrompre une autre tâche sans l’annuler complètement. Il faut donc toujours avoir suffisamment de colons inactifs pour être réellement efficace.

Il manque aussi quelques logiques de production. La fabrique de planche ne s’arrête jamais par exemple. Impossible de dire au jeu “garde un peu de bois de côté au cas où”, il faut absolument désactiver la scierie pour ça, sinon, elle transforme tout.

Arbre de recherche
L’arbre est grand, mais se recherche en quelques heures sans forcer.

Toutefois, malgré ces petits défauts, The Wandering Village est léché. J’entends par là que la localisation française est de qualité, que la prise en compte du clavier AZERTY est gérée. Qu’il y a une tonne de raccourcis logiques. Plein de petites choses que l’on retrouve rarement dans des jeux qui arrivent en accès anticipé.

Il est aussi plutôt performant et je n’ai rencontré aucun problème de stabilité jusqu’à présent. Ajoutez à cela qu’il a une jolie patte graphique et une bande-son tout à fait sympathique. Il ne m’en faut pas plus pour faire mon bonheur.

Village en vue d'Onbu
Voir le village s’étendre sur le dos d’Onbu, ça fait un petit quelque chose

Pour conclure, difficile de passer à côté du message écologique intelligemment placé. Nos humains dépendent littéralement d’une créature pour survivre. Exploitez-la à outrance et c’est le game over. Vous avez besoin d’elle et elle a besoin de vous. Vous devez vivre en harmonie avec elle pour que tout se passe bien. C’est votre planète à vous en quelque sorte.

On pourrait dire que le message est si gros qu’il en est un peu vulgaire. Nous sommes peut-être à un point où on a besoin de rappeler constamment que c’est la merde, et qu’on doit en avoir conscience, même dans nos instants de divertissement.

Onbu qui dort
Et puis on peut faire des grattouilles à la bébête…

The Wandering Village est un excellent jeu de gestion, et je vous le recommande vivement. Il est peut-être encore un peu juste en contenu passé les quelques heures, mais c’est pour ça qu’il est en accès anticipé. C’est avec émotion que je lui attribue mon premier Dystoseal !

Genre : Gestion / Survie
Développeur : Stray Fawn Studio
Éditeur : Stray Fawn Studio
Plateforme : PC (Steam)
Prix : 24.99€
Date de sortie : 14/09/2022
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

LupusVII

Cliché de geek, boit trop de café, a des projets par dizaines et un backlog de plusieurs vies. Je troque volontiers quelques heures de sommeil à écrire des articles pour vous convaincre d'en perdre également.