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Sherwood

Il vous en parlait lorsque je l’ai interrogé pour la sortie de Guiscard 2 et il l’a fait. Il, c’est Buxeria (aidé de Martin Krauel) et Sherwood, le fameux module sur Robin des Bois est disponible depuis presque deux ans. Oui, deux ans à regarder le jeu sans y toucher. Parce que bien entendu je l’ai acheté dès sa sortie. La routine chez les amateurs de jeux de société et d’histoire.

Si vous avez lu mon article, vous savez que Buxeria a donné une seconde vie à la mythique série Cry Havoc et que c’est une réussite totale, et méritée. Mais comme il nous l’avouait, il aimerait que plus de jeunes se mettent au hobby, et pour cela quoi de mieux qu’un personnage charismatique et des règles simples ?

Sherwood est un jeu tactique médiéval qui est basé sur le mythe de Robin des Bois. Il repose sur une version très simplifiée des règles de la série Épopée Normande. C’est même plus fort que ça : il y a des règles d’initiation, qui seront lues et exploitable en un petit quart d’heure et des règles standards, un peu plus complexes à utiliser après une ou deux parties, quand tout le monde sera à l’aise.

Le but ? Pouvoir initier votre cousin, cousine, votre femme, fils ou fille, beau-père ou, soyons fous, belle-mère. N’ayant rien de tout cela sous la main – ma femme refusant de jouer s’il n’y a pas des meeples tout mignons – j’ai monté une embuscade à Mitchpuru, lui faisant miroiter partie endiablée et bières. Oui, un vendredi soir comme les autres en fait.

Bon prince, je l’ai laissé choisir le scénario – il y en a huit dans la boîte – et nous nous sommes installés. Premier constat, la lecture des règles est très agréable, il y a quatre ou cinq pages à lire avec de nombreux exemples. C’est clair et précis, on comprend vite ce qu’il est possible de faire et on approuve certaines simplifications, notamment la règle d’infiltration.

Par Mitchpuru, d’après les dessins de Hardy

Le matériel est quant à lui le même que celui des autres jeux de la série, ce qui permet une compatibilité totale. Seule différence : la boîte est désormais d’un format un peu plus standard. Le setup fait, nous voilà lancés, Mitchpuru devant libérer Rebecca et Isaac, gentiment accueillis par les bons hommes du shérif dans une des plus belles cellules à leur disposition. Il a avec lui Robin des Bois et sa meute de rebelles assoiffés de sang, des brigands que les quelques Normands à ma disposition sont bien en peine de raisonner.

Chaque tour – il y en aura 12 sur ce scénario – est décomposé en plusieurs phases. Le joueur 1 fait d’abord tirer ses archers, arbalétriers et autres personnages équipés d’armes à distance. C’est ensuite le moment de déplacer ses hommes puis de résoudre les combats. Une fois cela finit, les personnages sonnés sont remis sur pied et la main passe au deuxième joueur qui déroule les mêmes étapes.

C’est très fluide, les tables récapitulent les différents bonus et malus dans chacune des situations et bien vite on s’aperçoit que le jeu est extrêmement dynamique. La situation évolue très vite, le moindre faux pas, la moindre erreur de placement se paie cash et si parfois les dés s’en mêlent pour créer des situations rocambolesques avec des guerriers qui survivent miraculeusement – ou au contraire font des coups d’éclat inattendus – il y a très facilement moyen d’atténuer cela.

Robin a péri…

Si quelques très rares points de règle nécessitent une rapide vérification dans le livret, dès la fin du premier tour les marques sont prises et… on rigole tout en réfléchissant.

Parce que oui, c’est toujours gratifiant de mettre au sol avec une bande de pouilleux un chevalier bien trop fier sur son destrier, ou encore de se débarrasser d’un Robin des Bois imprudemment avancé. Tout va vite, le taux de mortalité est très élevé et l’équilibre est excellent, le nombre compensant aisément la force.

Je rajouterai que même s’il n’y a que peu de règles, elles sont quand même carrées, notamment pour les combats qui peuvent être très meurtriers si on ne fait pas attention. On ne peut donc pas faire n’importe quoi sinon c’est la punition et les corps de vos personnages joncheront littéralement le sol !

La simplicité des règles rend le jeu rapide et très amusant. Une règle fun est celle concernant le saut d’un arbre sur un adversaire au sol ou sur un cheval, au risque de voir votre personnage s’aplatir au sol comme une vulgaire crêpe. Et rater complètement son action…

Certains diront qu’elles sont trop simples, mais c’est l’apanage des jeux d’initiation. Pour ceux qui le désirent, il ne faut pas hésiter à concocter des règles maison si le cœur vous en dit.

Dire que nous nous sommes amusés sur Sherwood est un euphémisme. Installé en quelques instants, son échelle un pion = un homme permet de se croire devant ces vieux films de cape et d’épée et de vraiment s’investir dans les actes de chacun de ses hommes (qui sont tous nommés). Et comme en plus ce sont des personnages connus pour la plupart, l’effet est encore plus immédiat.

Les règles sont d’une extrême simplicité, celle de l’Épopée Normande n’étant par ailleurs pas d’une extrême complexité mais tout le gras enlevé sert le gameplay pour offrir des parties intenses et distrayantes. Mais surtout, Sherwood remplit à merveille sa fonction : être un jeu passerelle, un de ces titres qu’on achète en espérant initier un maximum de personnes.

Les 4 cartes assemblées

Si vous êtes dans ce cas-là, n’hésitez pas une seconde : le matériel est de toute beauté, le thème plaira au plus grand nombre et les parties sont courtes, donnant envie d’en refaire une juste après.

Et si votre adversaire devient mordu et veut plus que ce que Sherwood a à lui offrir ? Et bien passez à l’Épopée Normande. Encore une fois, respects monsieur Buxeria.

Auteurs : Buxeria & Martin Krauel

Artistes : Buxeria & Peter Dennis

Editeur : Historic One

de 1 à 4 joueurs

de 60 à 120 minutes

A partir de 10 ans

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...