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Like a Dragon: Infinite Wealth

Après quelques petits détours, entre une histoire parallèle où l’on suivait ce que faisait Kiryu pendant les évènements de Yakuza 7 et un spin-off au temps des samouraïs, le dernier venu dans la série des Yakuza continue enfin la trame principale. En effet, Like a Dragon: Infinite Wealth est la suite directe de Yakuza: Like a Dragon et se déroule quelques années après la fin de ce dernier.

On retrouve bien entendu Ichiban Kasuga, nouveau protagoniste de la série depuis le jeu précédent, mais aussi rapidement Kazuma Kiryu, le protagoniste original. Les deux vont allier leurs forces afin de résoudre l’intrigue de cet épisode. Il ne vous aura pas échappé que, même si l’histoire commence au Japon, une grosse partie de Infinite Wealth se déroule sous le soleil paradisiaque d’Hawaï. Enfin, paradisiaque, c’est vite dit, car sous les airs de carte postale, les choses sont bien plus sombres qu’elles n’y paraissent.

Sans en dévoiler trop sur l’histoire elle-même, parlons un peu du rythme de celle-ci. Le début du jeu traine un peu en longueur, c’est le moins que l’on puisse dire. Là où Like a Dragon plongeait presque immédiatement le joueur dans l’action, Infinite Wealth prend son temps. Il m’a fallu plusieurs chapitres pour avoir l’impression d’avoir fini la phase d’introduction et enfin rentrer dans le cœur du sujet. Plus loin dans le jeu, certains passages sont un peu plus lents et contemplatifs, ce qui déplaira à certains, car ça casse un peu le rythme du fil principal de l’histoire. Personnellement, j’ai plutôt apprécié ces variations, mais bon, les goûts et les couleurs…

Au niveau du casting, Infinite Wealth ratisse large. On retrouve donc de nombreux personnages venant des épisodes précédents, mais aussi des nouveaux venus. Suite à un tour de passe-passe au niveau narratif, le joueur se retrouve à intégrer plus de personnages que prévu dans son équipe, ce qui permet de faire plus connaissance plutôt que certains se retrouvent relégués à l’arrière-plan.

Là où Infinite Wealth améliore vraiment la formule de l’épisode précédent, c’est, selon moi, au niveau de son gameplay. La liste des améliorations par rapport à Like a Dragon est tellement longue que je ne pourrais pas toutes vous les mentionner. La qualité de vie du joueur est maintenant quasi optimale sur beaucoup de points.

Parmi toutes ces améliorations, la plus notable se situe au niveau des combats. Si comme dans Like a Dragon on retrouve un système de combat au tour par tour classique aux JRPG, on passe ici à quelque chose de beaucoup plus dynamique. Par exemple, l’ensemble des membres du groupe (et plus seulement Ichiban) peuvent se saisir d’objets du décor et ainsi foutre sur la gueule des méchants à coup de vélos ou de mobilier urbain. Autre nouveauté, les personnages peuvent se déplacer dans une zone certes limitée, mais qui permet de les repositionner de façon stratégique avant de déployer leur attaque. Cela devient encore plus intéressant lorsque vous commencez à améliorer le lien entre les membres de votre équipe, qui auront alors de plus en plus de chance d’enchainer des combos extrêmement satisfaisants ainsi que des attaques spéciales.

Ce lien entre les personnages s’améliore de différentes manières. Au fil des combats, bien entendu, mais surtout par diverses activités : une discussion autour d’un verre, un repas partagé et surtout des conversations déclenchées à divers points de la carte qui vous aideront à mieux connaitre chaque personnage.

Autre élément classique des JRPG, Infinite Wealth intègre un système de jobs. Si ce système était déjà présent dans Like a Dragon, il est ici plus affiné. Chaque compétence acquise par un personnage peut être conservée par celui-ci et utilisée lors de l’utilisation d’une autre classe. Cela permet au joueur de quasiment élaborer leur configuration idéale pour chaque membre du groupe.

Cela n’étonnera pas les fans de la série, mais comme tous ses prédécesseurs, Infinite Wealth possède, en plus d’une histoire principale conséquente, un contenu secondaire lui aussi très bien fourni. Non seulement les activités et histoires secondaires sont légion, mais le jeu offre deux activités annexes qui constituent chacune presque un jeu à part entière. La première est le retour des Sugimons, une sorte de Pokémon où les créatures à capturer sont remplacées par les ennemis que vous devez convaincre de se joindre à vous. Ce mini-jeu vient avec son propre Sugidex, sa série de badges à obtenir en affrontant des boss et même sa propre ligue.

La seconde, Dondoko Island, vous missionne pour nettoyer et restaurer une ile et y recevoir des touristes. Si vous pouvez décider de n’en faire que le minimum, certains joueurs (dont moi) passeront des heures sur cette sorte d’Animal Crossing. Et en bonus, à ce moment du jeu, cela devient un moyen assez rapide et efficace d’enfin gagner de l’argent pour équiper les membres de votre groupe. Pour ceux que ça n’intéresse pas, rassurez-vous, vous pourrez toujours vous remplir les poches en parcourant des donjons.

Il semble évident si vous avez lu l’article jusqu’ici qu’au niveau de sa durée de vie, Infinite Wealth ne se moque pas du joueur. J’y ai déjà coulé environ 80 heures depuis sa sortie et je suis loin de l’avoir fini. J’ai d’ailleurs dû me faire violence pour m’arracher de mon Steam Deck et venir écrire ces lignes. Donc ne prenez pas les paragraphes suivants comme une implication que le jeu ne vaut pas son prix. Ce n’est pas mon propos.

Mais s’il y a bien un point noir que je me dois de mentionner, il n’est pas directement lié au jeu lui-même, mais aux politiques de marketing de l’éditeur. En effet, le jeu de base, pourtant vendu au prix de 70 euros, n’inclut pas le mode New Game +. Oui, vous avez bien lu. Si vous souhaitez jouer en NG + après avoir fini votre aventure ou accéder au donjon exclusif à ce mode, vous devrez avoir au minimum acheté la version Deluxe à 85€ ou passer à nouveau à la caisse et acheter le DLC à 20€.

Et je ne vous parle même pas de tous les autres DLC disponibles dès la sortie du jeu, car la nécessité de ceux-ci est plus négligeable. À l’exception peut-être d’un DLC gratuit à la précommande du jeu (et maintenant disponible pour 5€) qui inclut deux jobs. Je dois avouer qu’aucun de ces deux jobs ne m’a semblé indispensable lors de ma partie. De façon générale, je trouve la pratique assez révoltante, principalement en ce qui concerne le NG+ qui était précédemment accessible dans le jeu de base.

Vous l’aurez compris, j’ai globalement adoré mon expérience avec Like a Dragon: Infinite Wealth. Il n’est certes pas parfait, mais il améliore la formule de la série. Sous ses airs loufoques, le jeu aborde des thèmes profonds. Certains seront un peu refroidis par le rythme de l’histoire principale ou les pratiques commerciales douteuses de SEGA, mais il est indéniable que le jeu en lui-même offre une excellente expérience aux fans de la série et aux amateurs de JRPG. Tout cela étant dit, moi, j’y retourne.

Site officiel

Développeur : Ryu Ga Gotoku Studio

Éditeur : SEGA

Plateforme : Steam, Playstation, Xbox

Date de parution : 25 janvier 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

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