Vengeance of Mr. Peppermint
Vous connaissez les films sud-coréens ou hongkongais où des types très énervés se vengent en défonçant des centaines de types à coups de poing et de pied jusqu’à découvrir le pot-au-rose ? On passera sur la technique d’enquête qui a été reprise par Batman (défonçons tout le monde pour devenir le plus grand détective du monde), ou John Wick (défonçons tout le monde parce qu’on a tué mon chien), ou l’intégralité des films de Jason Statham (défonçons tout le monde pour gagner à la fin). Donc, dans ces films, les héros sont souvent des types solitaires plus ou moins mal habillés, mais qui tapent très fort, mais pas que. Et ça tombe bien puisque Vengeance of Mr. Peppermint, c’est exactement ça. Un beat-them-up, mais pas que.
La mémoire dans la peau
L’histoire est assez convenue : il y a vingt ans, un policier un peu trop zélé a vu ses deux enfants se faire enlever, un frère et sa sœur. Si la gamine ne survivra pas à l’enlèvement, son frère va réussir à s’échapper, grandir, et devenir policier pour se venger. Mais toute cette histoire a laissé des traces et il sombre petit à petit dans la folie alors qu’il doit affronter à peu près tout le monde.
Bref, un pitch totalement absurde et délirant qui est pourtant le terreau de la quasi-intégralité des films d’action. On va dire qu’on va s’en contenter, pourvu que le gameplay soit bon.
Notre héros est devenu une véritable machine à tuer et va parcourir de nombreux niveaux, affrontant des hordes d’ennemis tous identiques, auxquels s’ajouteront des personnages spéciaux et des boss. Une zone nettoyée, on passe à la suivante, non sans oublier de fumer une cigarette. La quête sanglante de notre flic de choc lui fera visiter des tas de lieux différents mais classiques : les couloirs d’un immeuble sordide, une arrière-cuisine interminable, un restaurant, une ruelle, etc.
L’effet « tunnel » est renforcé par la présence de deux grosses bandes noires en haut et en bas de l’écran. Si elles sont pratiques pour dispenser les informations de base (vie, endurance, pouvoirs spéciaux, nom des combos réalisés), elles sont également là pour donner un aspect cinématographique à l’ensemble.
De plus, vous aurez régulièrement des « intermissions », sortes de moment de pause où vous pouvez déclencher certaines modifications de la réalité et obtenir des bonus spécifiques. L’habillage de l’interface change et se pare d’une pellicule de cinéma pendant toute la durée de cet interlude, renforçant encore le sentiment d’irréalité.
La vengeance dans la peau
Techniquement, le jeu est tout à fait réussi. Le pixel art est fort joli, la progression est fluide, les commande répondent bien, la musique est sympa et le sound design efficace. Rien à dire de ce côté-là. La difficulté n’est pas insurmontable, il y a bien quelques passages un peu plus énervés que les autres, mais avec un peu d’acharnement, on finit par réussir.
Le principe, là encore tout à fait classique, de rajouter un nouveau type d’ennemi à chaque nouvelle zone fonctionne et permet de casser la monotonie qui pourrait s’installer. Court, mais haletant, on a ni le temps de s’ennuyer, ni le temps de réfléchir à la suite. On cogne, on avance, on suit l’histoire, on arrive au bout, et fin du jeu.
S’il y a bien un reproche que je fais à ce jeu, c’est celui-ci : je l’ai trouvé très court. Je l’ai fini en moins de quatre heures. Je sais que la qualité d’un jeu ne se mesure pas à sa durée de vie, mais à 20 euros ça fait un peu rude. Je vous avoue que je m’attendais à un peu plus de chalenge dans les combats puisque c’est le cœur du jeu. Sans atteindre les trouvailles et la subtilité d’un Sifu, j’espérais que le titre me demande de la concentration et de maîtriser les combos. Ou alors je suis exceptionnellement doué pour ce genre de jeu, mais j’en doute fortement.
La mort dans la peau
Au final, avec six gros chapitres, des ennemis assez variés et des décors qui le sont tout autant, Vengeance of Mr. Peppermint est un bel hommage tant aux beat-them-up des salles d’arcade qu’au cinéma d’action asiatique. Toutefois sa durée de vie un peu faible, sa rejouabilité quasiment inexistante et sa relative facilité, ne le placent pas dans le panthéon des jeux du genre.
Il n’a pas le peps d’un Street of Rage 4, ni la profondeur de lecture d’un Arrest of a Stone Buddah, ni l’exigence technique d’un Sifu. Toutefois, il reste un bon beat-them-up 2D dans un genre sous représenté. J’aurais cependant aimé une durée de vie un peu plus longue, et un prix un peu plus doux.
Genre : Beat-Them-Up
Développeur : Hack The Publisher
Editeur : Freedom Games
Date de Sortie : 23 octobre 2023
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur