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The Cult: Marduk’s Longest Night

J’ai vraiment du mal à commencer ce texte. Je crois qu’en fait, je n’ai pas envie d’écrire. Je me sens vide, fatigué, esquinté. Quand le jeu est bon, j’ai toujours la crainte de ne pas trouver les mots pour le faire ressentir. Quand il est mauvais, je me laisse guider par la frustration ou la déception pour le descendre sans retenue. Mais là, non, rien. Je n’ai pourtant passé que deux heures sur ce jeu au titre trop long.

J’ai joué à des point&clicks en pixel-art raté, à des FPS aux textures affreuses, à des platformers avec à peine trois éléments de décor qui se répètent. Mais rien de tout ça ne m’avait préparé à The Cult.

Personnellement je ne sais pas dessiner. C’est précisément pour cette raison que je m’éloigne autant que possible de toute création graphique. Malheureusement, les auteurs de The Cult ne se sont pas posé ce genre de question.

Je m’étais intéressé à ce jeu parce qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences. Si le scénario est intéressant, si les énigmes sont bien foutues, ça rattrape des graphismes… inattendus. Comme dans Guard Duty par exemple. Quand on me dit que ça parle de société secrète, de magie noire et de vengeance bien gore, je me laisse tenter.

Et là dessus, The Cult tient ses promesses. Des grimoires, des sortilèges, des démons, il ne manque rien. Marduk, notre personnage, voit son passé au sein d’une secte satanique le rattraper. Sa nuit va être longue et se finira en cliffhanger.

Un peu bordélique, le scénario est encore le plus réussi dans ce jeu. Si le gameplay point&click est classique (avec tout de même une petite prise de risques lors de l’utilisation de sortilèges), l’ergonomie est aussi réussie que les graphismes. Parfois il faut cliquer, parfois combiner… Le jeu est parfaitement linéaire, même si vous avez la bonne solution, il faudra agir au bon moment.

En plus de ça, c’est un jeu très difficile. Les actions à effectuer sont rarement cohérentes, les énigmes sont proprement imbitables et je m’en suis remis à un walkthrough parce que je voulais voir quelle était la logique à suivre. Mais même avec la solution sous les yeux, je ne l’ai pas toujours trouvée.

La faute sans doute à une traduction anglaise désastreuse. J’ai cru que le studio Neon Sloth était russe, pays qui nous a déjà fourni sa dose en jeux vidéo traduits avec Google Trad (et je déteste viscéralement ceux qui utilisent cet outil). Mais non, c’est d’Italie que nous vient The Cult, et je suis d’autant plus surpris des erreurs de grammaire m’aient rendu la compréhension du jeu parfois impossible.

Dans cette aventure, j’ai assommé un garde, placé des objets louches dans son coffre pour convaincre un barman de le balancer à la police, fouillé un entrepôt et invoqué des démons, tout ça pour essayer de sauver ma fille, enlevée par mes anciens acolytes au début de l’histoire. Et si on excepte quelques idées intéressantes, j’ai trouvé l’ensemble terriblement mal foutu, en plus d’être mal écrit (même si la traduction en est sans doute le principal responsable).

J’ai galéré pendant quelques dizaines de minutes, puis j’ai foncé vers la fin dès que j’ai suivi les instructions de la soluce. Sans elle, la durée de vie aurait été multipliée par dix, mais je ne crois pas que j’aurais eu le courage d’aller au bout.

Quant aux graphismes, je les ai évoqués sans rentrer dans le détail, mais je vous ai mis des captures d’écran, faites vous plaisir. Ah, les effets sonores et la musique sont du même niveau. Au moins il y a une certaines cohérence dans la direction artistique.

Si The Cult est aussi court, c’est surtout parce que l’histoire n’est pas terminée. Il est découpé en épisodes / chapitres et la suite doit sortir un jour. Enfin j’imagine, parce que le site officiel du jeu n’en parle pas.

J’avais envie de l’apprécier, l’univers dark fantasy contemporain m’intriguait, mais malheureusement (et contrairement aux évaluations Steam qui sont positives sur ces points), l’exécution technique, la construction des énigmes et certains passages gênants dans la narration m’ont laissé un sale goût à la conclusion.

Le prix demandé est un tout petit peu élevé vu le contenu. Si vous vous êtes promis de jouer à tout ce qui à trait aux démons et autres sociétés secrètes / sectes, vous pouvez toujours aller voir. Mais ce jeu reste une des expériences les moins agréables que j’ai pu connaitre, loin derrière certains titres gratuits sur Itch.io.

Genre : Point&click démoniaque

Site officiel

Développeur et éditeur : Neon Sloth Studio (Italie)

Plateforme : Steam

Prix : environ 6€

Testé sur une version presse fournie via notre page Steam Curator

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.