Trails of Cold Steel III
Quelle que soit l’œuvre, le contexte est important. Non pas que l’article que vous allez lire soit une œuvre (loin de là), mais il nécessite quand même son contexte. Trails of Cold Steel III (que l’on appellera ToCSIII pour faire court) est un J-RPG (jeu de rôle à la japonaise, dans la langue de Maitre GIM’S) sorti en 2017 sur PS4. C’est le 3e opus de la série (d’où le III, z’êtes trop forts chers lecteurs). Toutefois, il s’agit d’une « sous-série » qui s’insère dans la « meta-série » des Heroes of Legend. Voilà pour le contexte large du jeu en lui-même. Passons maintenant au contexte de l’article.
J’aime les J-RPG. Mais je n’y joue plus. Pas par manque de choix, le genre est pléthorique. Je n’y joue plus par manque de temps. Les J-RPG sont traditionnellement des jeux longs à finir et encore plus si on veut « poncer » tout le contenu (atteindre le mythique 100%). J’ai décroché peu ou prou après Baten Kaïtos/Tales of Symphonia (sur Gamecube). Pourquoi rempiler alors ? Pourquoi maintenant ? Et pourquoi par le 3e opus d’une série qui m’était jusque-là inconnue ? Simplement parce qu’on nous a proposé la clé. Parce qu’il n’y a que ma Switch à la rédac’. Parce que je n’allais pas avoir 120 heures devant moi pour finir les deux précédents. Et parce que ça faisait quelque temps que j’entendais parler de cette série. En bien, en très bien même. La curiosité atteignait un certain paroxysme et l’annonce du 4e opus pour la rentrée m’a fait replonger.
Dès le départ, on sent que le contexte est important dans cette épopée. On n’est pas dans Final Fantasy ou Tales of pour lesquels les opus s’enchaînent sans lien entre eux. Ici, quand un personnage apparaît à l’écran, il a déjà son vécu. Deux lignes de dialogue vont le résumer et vous poursuivrez l’aventure. Vous en voulez plus ? Le jeu vous permet de prendre connaissance de l’ensemble de l’histoire. Que ce soit des deux épisodes antérieurs, des différents personnages ou bien de l’univers du jeu. Tout est fait pour qu’un novice puisse profiter de l’histoire. Je ne peux pas vous jurer mes Grands Anciens que vous ne raterez pas un clin d’œil par-ci par-là, je n’écris ce texte qu’après une vingtaine d’heures de jeu. Mais jamais je ne me suis senti perdu et/ou désorienté par un sous-entendu qui renverrait à un des épisodes précédents.
Dans cet épisode, on incarne (de nouveau, pour les habitués) Rean Schwarzer, le héros des précédents opus. Il a quitté son statut d’étudiant de l’académie militaire pour endosser celui de professeur. Une belle promotion selon certains (une jolie connerie selon Machiavel et Sigarrett). Je n’entrerai pas plus dans les détails de l’histoire et vous laisse la joie de la découverte.
Graphiquement le jeu est loin d’être une claque. Toutefois, vous n’allez pas pleurer des larmes de sang. Un peu d’aliasing, de scintillement en extérieur, mais rien qui ne gâche l’expérience de jeu. Sa richesse n’est pas là de toute façon. Ne vous attendez pas non plus à de l’open-world, c’est un jeu couloir. On peut ne pas aimer, à titre personnel ça ne me gêne pas. D’abord parce qu’être guidé quand on débarque dans cette série, ça réconforte. Ensuite ça évite de se disperser. Le jeu donne largement assez de contenu pour ne pas avoir envie de se perdre. Tout a été fait pour que vous soyez « au confort » dans Trails of Cold Steel III. On arrive, on le prend en main et on se sent à l’aise. Les diverses composantes du jeu sont introduites une à une, et chaque information se retrouve dans l’un des nombreux menus disponibles. Aucun bouton de la manette n’est inexploité.
La densité est omniprésente. Dans le contenu, les dialogues et les combats. Le contenu. Au-delà de la trame principale, vous avez des activités annexes, toutes facultatives. Des quêtes, un jeu de cartes, la pêche, la cuisine et même les relations entre les différents personnages. Les quêtes annexes permettent de gagner de l’expérience et de la monnaie. Elles se résolvent tant dans les villes que dans les extérieurs et les « donjons ». Le jeu de cartes et les relations entre les personnages sont localisés dans les villes et l’académie militaire. Les relations entre les personnages permettent de renforcer leurs liens en combat. C’est aussi un moyen de donner de la densité au lore du jeu. Enfin, la pêche et la cuisine se pratiquent un peu partout.
Les dialogues. Vous n’y couperez pas. Même si une option est prévue pour les passer, il y en a beaucoup. C’est une habitude dans les JRPG. Les personnages parlent beaucoup et souvent. Parfois pour pas grand-chose. Notamment, si vous choisissez d’améliorer le relationnel entre tous les membres de votre équipe/de l’académie. Mais c’est aussi un bon moyen d’approfondir l’histoire qui met aux prises diverses factions. Et quand le temps des palabres est terminé, vient alors celui du combat.
Il y a beaucoup de choses à dire sur le système de combat de Trails of Cold Steel III tant celui-ci est riche. En premier lieu, sachez que les monstres sont apparents sur la carte. Vous pouvez donc choisir entre le combat et l’évitement. Ensuite, selon l’engagement du combat, vous pourrez bénéficier de bonus ou malus. En effet, tant que vous êtes sur la carte, vous pouvez contourner les ennemis pour les attaquer dans le dos. De plus, vous pouvez porter un premier coup directement depuis la carte, avant même le « vrai » combat. Dans ce cas, à vous les bonus d’entrée en combat. Mais vous pouvez aussi vous faire attaquer dans le dos et dans ce cas, c’est le malus. Enfin, certains ennemis sont liés. Dans ce cas, une fois que vous attaquez l’un ou l’autre, plusieurs combats vont se succéder sans pause.
Les combats se font en tour par tour. Le tour de chacun des protagonistes est affiché sur la gauche de l’écran et se met à jour en temps réel selon les actions entreprises par chacun. Lorsque c’est votre tour de jouer, vous avez alors plusieurs choix qui s’offrent à vous : la fuite, l’utilisation d’objets (potions de soin par exemple), l’attaque basique ou le déplacement sont les plus communs. À cela s’ajoutent quatre autres options. La Permutation. Dans certains passages du jeu, votre équipe est accompagnée d’un autre personnage. Vous pourrez alors l’appeler en combat pour qu’il prenne la place d’un de vos équipiers. Les Ordres. Lorsque vous donnez un ordre (parmi ceux que vous avez obtenus) à votre équipe, cela donne un bonus aux statistiques. Ainsi, un ordre de défense va augmenter la résistance, au contraire d’un ordre d’attaque qui augmentera la puissance de vos coups.
Il reste alors deux autres options. Les « Crafts », qui sont des attaques plus puissantes qu’une attaque basique. Elles nécessitent des points de craft (ça ne s’invente pas) qui s’acquièrent en infligeant et subissant des dégâts. Les crafts sont propres à chaque personnage et s’obtiennent en montant en niveau. Il existe même des « super crafts » qui donnent lieu à une animation particulière et qui sont de très grosses attaques. Enfin, il reste les « Arts » qui correspondent un peu à la « magie ». Ces attaques prennent du temps pour être lancées et consomment des points d’énergie (PE), équivalent du mana. Les « Arts » sont liés à l’équipement du personnage.
Pièce centrale de l’équipement de tous nos héros, l’Orbalis est une sorte de smartphone dans lequel on va insérer différentes sphères (appelées Quartz), chacune liée à un élément. Elles donnent soit des améliorations de statistiques (augmentation des PV ou PE) ou bien des Arts à utiliser en combat. Tout cela en plus des armes et armures à acheter. J’ai déjà donné beaucoup de détails sur les combats, mais si je voulais être exhaustif, il me faudrait aborder encore énormément d’éléments (les liens entre les personnages, l’équipement, les statistiques, les altérations d’état…). C’est vraiment le cœur du jeu. Heureusement, on nous explique tout de manière progressive et les aides sont accessibles dans un menu qui récapitule tout ce qu’on a appris/découvert au fur et à mesure de l’aventure.
Alors que je dois faire le bilan de Trails of Cold Steel III, j’ai l’impression d’avoir à peine effleuré les divers sujets, tant le contenu est dense. Le tutoriel demande de l’attention. Mais c’est pour être vraiment à l’aise dans la suite du jeu. La richesse du contenu promet de longues heures de jeu et j’avoue que je ne regrette pas d’avoir replongé. Si l’aspect couloir ne vous rebute pas, foncez ! J’ai pris énormément de plaisir à le découvrir et n’ai plus qu’une hâte, le finir. D’un autre côté, il a rendu la rédaction de cet article « pénible » tant j’aimerai décrire toutes les possibilités qu’il offre. Peut-être que certains réagiront à base de « ouais mais y a aussi ce JRPG là qui est encore bien mieux » ou bien encore « non mais dans la série franchement, c’est le 7 et le 9 les meilleurs ». À ceux-là, je dirai juste : « Rappelez-vous du contexte, c’est important ».
Site officiel : https://www.thelegendofheroes.com/tocs3/
Développeur : Nihon Falcom
Éditeur : Nihon Falcom (Japon) NIS America (reste du monde)
Plateforme : Switch (PS4 et Windows)
Date de parution : 30 juin 2020 sur Switch
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur
« Vous en voulez plus ? Le jeu vous permet de prendre connaissance de l’ensemble de l’histoire. Que ce soit des deux épisodes antérieurs, des différents personnages ou bien de l’univers du jeu. Tout est fait pour qu’un novice puisse profiter de l’histoire. Je ne peux pas vous jurer mes Grands Anciens que vous ne raterez pas un clin d’œil par-ci par-là »
Alors, arrivé à la fin du chapitre 1, si le testeur est arrivé jusque là, je me demande comment il a réagi en voyant Hamel / la tombe de Loewe, et pareil au chapitre 2 quand Juna parle au sommet de l’Orchis Tower, parce que c’est des références a des personnages/événements qui ne sont pas relatés dans le « résumé » présent dans le jeu, étant donné que ça ne parle pas des Cold Steel mais des Sky et de Azure qui se passent avant/pendant Cold Steel.
Effectivement, je ne suis pas arrivé jusque là. Si je me fie au « wok flou » que j’ai regardé, je suis juste avant la fin du chapitre 1 (jour 22-23 juin). Je verrai si je ressens un manque du coup à ces différentes étapes. Et du coup, ça reste raccord avec la dernière ligne que tu cites 😉
Merci pour ces précisions !
A bientôt sur un autre article qui sait ? 😀