To Hell with The Ugly
Dans un Los Angeles en plein essor juste après la 2e guerre mondiale, Rock mène la belle vie. Il est jeune, beau gosse, sort quasiment tous les soirs dans le club de jazz le plus excitant et se plaît à refuser les avances insistantes de ses groupies. Une mauvaise rencontre lors d’une de ses soirées lui vaut d’être enlevé et prélevé de sa semance reproductrice avant d’être relâché dans la nature. Désormais lancé à la poursuite de ses kidnappeurs, il va au devoir naviguer dans des eaux forts troubles, entre règlements de comptes mafieux et expérimentations médicales défiant l’éthique.
To Hell with the Ugly est un point and click qui se joue à la manette (Ruvon en a fait une syncope) qui alterne les phases de résolution d’énigmes demandant des déductions simples et des phases d’action / combats au tour par tour où l’efficacité des coups se jauge via QTE. La prise en main est immédiate, et tout répond très facilement – à part quelques glisser déposer un peu imprécis.
Le vrai atout du jeu au label Arte, c’est vraiment son style graphique charmant entre dessin de presse et âge d’or des comics, accompagné par une ambiance jazzy bondissante (notamment dans les scènes d’action) en forme de réel hommage à la fantaisie et à l’héritage musical de Boris Vian, l’auteur du roman “Et on tuera tous les affreux” dont le présent jeu est une adaptation vidéoludique.
L’esprit que véhicule To Hell with the Ugly ressemble longtemps à son protagoniste : vraiment insouciant, riant de toutes les situations inattendues dans lesquelles Rock se retrouve. Cette candeur n’est pourtant qu’un leurre pensé pour mieux taper fort lors du dénouement du jeu, questionnant l’idée que le joueur se fait on se fait de la normalité – et illustrant l’attrait hypnotique des idées totalitaires.
Alors qu’on semble de prime abord suivre une aventure détachée et frivole au charme indéniable, on a tout de même un sacré sentiment de défaite après un crochet au foie, et ce alors qu’on a vaincu le dernier boss à plates coutures… Joli coup cher jeu, tu t’es bien joué de nous !
Développeur : La Poule Noire
Éditeur : Arte
Prix : 19,99€
Date de sortie : 25 mai 2023
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur
