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The Legend of Heroes: Trails into Reverie

Je sèche. Je ne sais pas quoi écrire sur ce jeu. L’angoisse de la page blanche, le cerveau absent, je frappe sur le clavier en mode automatique en attendant que l’inspiration vienne. C’est totalement anormal, ça ne m’arrive jamais ! Je te soupçonne, Trails into Reverie, d’être à l’origine de cette panne. 

Tout avait pourtant bien commencé. Pensez donc, un JRPG dans un monde rétro futuriste où magie et technologie se mêlent pour permettre à une équipe improbable de… Ouais, c’est peut-être à cause de ça en fait.

Gêne et Rick

Trails into Reverie est un JRPG sorti en 2020 au Japon et qui vient juste de débarquer dans nos contrées occidentales. Il fait partie d’une saga se déroulant dans un seul et même univers. À l’instar des Dragon Quest, des Final Fantasy, des Shin Megami Tensei ou encore des Tales of… 

Nous abordons ici une autre franchise, celle des Trails qu’on a vu peu à peu s’implanter sur nos machines. Elle commence en 2004 au Japon et est une déclinaison de la série The Legend of Heroes, issue pour sa part de Dragon Slayer et débutant elle-même dans les 80’s.

Bien entendu, certains jeux sont sortis en Europe, d’autres non. Une partie d’entre eux ont été renommés, d’autres sont passés par la case USA tout en changeant de nom mais aussi de numéro avant de revenir en Europe sous un troisième nom. Et, histoire de rajouter de la complexité à la confusion, il existe également manga et anime pour « étoffer » un univers qui n’en demandait pas tant.

Vous êtes perdu et vous n’avez rien compris ? Moi non plus. Surtout que je n’ai vu ou joué à aucune, j’insiste aucune, des séries citées. Le plus fort là-dedans est que je n’en avais pas non plus entendu parler avant de me renseigner sur le jeu qui nous réunit ici. 

Buff et Garni 

Je ne vais donc pas vous résumer l’histoire de Trails into Reverie, d’abord parce que je n’y comprends rien et ensuite parce que ça reviendrait à vous recopier une page Wikipedia, ce qui n’a strictement aucun intérêt. Comme certains allumés diraient : faites vos propres recherches ! Par contre je peux vous dire comment je l’ai perçue.

Le jeu commence par une longue cinématique où des militaires passent une vidéo de propagande sur un écran géant. On est visiblement dans un village avec 15 clampins réunis sur la place principale (il s’avère que c’est la capitale avec une foule immense mais sans budget). Quelques échanges cryptiques plus tard, des jeunes hippies débarquent et disent qu’ils vont arrêter les militaires. S’en suit tout un tas de péripéties servant de tutoriel à base de combats dans des couloirs ponctués de dialogues quasiment amusants entre les protagonistes. 

Au terme d’une ascension un peu longuette, nos policiers (ah oui, je ne vous ai pas dit : nos hippies sont des policiers) arrivent sur le toit de l’immeuble, font un grand discours sur la paix et le pouvoir de l’amitié, affrontent un megazorg-truc et finissent par soumettre les militaires repentants. Voilà, fin… Et générique de début.

Arc et Tips

Après cette introduction, tout à fait réussie quoique très étrange, nous voilà propulsé dans la trame principale. Sans rien vous révéler du scénario, je peux vous dire que ça va être plein de twists, de rebondissements et autres « coup de théâtre wtf » sur les 50 à 100h que vous propose l’aventure. 

L’ensemble se présente comme un JRPG moderne, c’est à dire une action au tour par tour « dynamique », avec utilisation de synergies entre les membres du groupe, préparation d’attaques spéciales et autres combinaisons assez classiques dans leur ensemble.

Je n’irai pas jusqu’à dire que tous les JRPG se ressemblent, mais le système de combat de celui-ci arrive à être à la fois trop générique et trop riche, au point d’en être fouillis. Et c’est quelqu’un qui a poncé les Shin Megami Tensei qui vous le dit. 

Si vous connaissez les JRPG vous l’aurez en main très rapidement, sinon vous serez accompagné quasiment tout du long par des panneaux explicatifs un peu indigestes quoiqu’indispensables.

Basiquement, on enchaîne trois phases de jeu : exploration, dialogues avec des PNJs, combats. On peut éventuellement y ajouter une phase gestion de l’équipe et de son équipement. Tout ceci à grand renfort de menus, sous-menus, sous-sous-menus et autres joyeusetés. Si vous aimez vous perdre dans des feuilles d’inventaire, vous êtes au bon endroit.

Banque et Route

Et bien voilà, on a plus ou moins fait le tour. « Quoi ? » Vous entends-je déjà râler. « Mais il a rien dit sur le jeu ?! Remboursez ! » Alors déjà, nos articles sont gratuits. Et ensuite, vous voulez vraiment qu’on parle des choses qui fâchent ? Ok, vous l’aurez voulu.

Au-delà des problèmes inhérents au genre, à savoir des personnages sans trop de profondeur mais avec des formes plus que suggestives, des dialogues interminables et des tenues affriolantes, le jeu fait daté. Je sais qu’il a (déjà) 3 ans, mais j’ai plus souvent eu l’impression de me retrouver devant un titre de la PS3 que devant un jeu de 2020. 

Les textures sont baveuses, l’eau est honteuse, tout est taillé à la serpe, certains personnages apparaissent et disparaissent par magie, y compris pendant les cinématiques, la plupart des animations sont inexistantes et certaines transitions sont des images fixes avec du texte. Et ce, même pour les conclusions des arcs où on pourrait quand même s’attendre à quelque chose de plus consistant ! 

Pour finir sur la technique, les écrans de chargement sont nombreux et souvent injustifiés. On entre dans une pièce… Chargement. On en sort… Chargement. On change de couloir… Chargement… Hurler dans un coussin… Chargement ! Ah non, ça c’est moi.

De plus, l’univers mélange absolument tout et n’importe quoi. On a des robots géants, de la magie, des monstres dimensionnels, des katana, des super pouvoirs, de la technologie et des militaires (ne me demandez pas pourquoi, les militaires sont visiblement très important pour les devs). Et surtout, des dizaines de personnages qu’on peut recruter dans son équipe. 

Je suppose que ce dernier point est moins problématique quand on a suivi l’ensemble de la série. Puisque c’est le principe même de cet épisode que d’aller chercher des héros de l’ensemble de la licence. J’imagine également que les fans seront aux anges de retrouver leur waifu préférée tout à fait prête à aller casser des gros monstres en petite tenue de plage (véridique). 

Mais quand, comme moi, on n’a aucune idée de qui sont ces gens et qu’on n’est pas spécialement attiré par des personnages caricaturaux de manga à peine pubère, l’incompréhension et la gêne se mêlent à un profond ennui. 

Ceux qui aiment aimeront

Pourtant, je sens bien que je passe à côté de quelque chose. Le jeu est immense et peut s’étendre bien au-delà de l’histoire initiale. Il y a toute une partie de génération de donjon aléatoire. Les niveaux de difficulté offrent pas mal de variété. Il y a des tas de mini-jeux, un rogue-lite et même un gacha !

Je suis persuadé que, pour quelqu’un qui sait de quoi ça parle, l’épisode est hyper important dans l’articulation globale (oui c’est ce que j’ai lu et non je n’ai pas compris pourquoi). Trails into Reverie étant la conclusion de deux arcs précédents (soit quand même 4 ou 5 titres pour chaque arc), il sera déterminant non seulement pour la suite des Legend of Heroes, mais également pour les fans de la série.

Bref, un jeu techniquement pas terrible mais pas honteux non plus, qui aura à mon avis du mal à passer auprès du grand public tant il semble réservé à une clientèle de niche. Pour ma part, je retournerai plus volontiers sur des titres, et des séries, que j’ai compris comme les Tales of, les Persona ou les Shin Megami Tensei (ah, on me dit que c’est de niche aussi, oh well…).

Genre : JRPG

Développement : Falcom

Éditeur : NIS America

Date de Parution : 7 Juillet 2023

Plateforme : Switch

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.