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The Cosmic Wheel Sisterhood

Un millénaire d’exil c’est rude… surtout pour avoir dit la vérité. C’est ce qui arrive à Fortuna, jeune cartomancienne mise à l’écart de sa loge de sorcière à laquelle elle appartient après avoir prédit la fin funeste de celle- ci. Après 200 ans de solitude et privée de son jeu de tarot, elle craque et invoque un béhémoth, sorte d’entité démoniaque, avec lequel elle conclut un pacte afin de retrouver sa liberté. Bon, techniquement la liberté, ce ne sera pas pour toute de suite, mais rapidement Fortuna pourra enfin recevoir du monde et découvrira comment créer ses propres cartes pour créer un tarot d’un nouveau genre.

The Cosmic Wheel Sisterhood est un jeu narratif qui avance au gré des décisions que l’on fait prendre à Fortuna et surtout des prédictions au fur et à mesure séances de divination auprès de nos différents visiteurs. Si le résultat de ces tirages semble très aléatoire au début, on comprend vite qu’il est compensé par les possibilités d’interprétations différentes de chaque carte. En effet, le coeur du jeu, c’est de la fabrication de carte où le joueur associe des fonds et des dessins issus d’énergies différentes (parmi 4 disponibles), le gameplay de création de carte simple, intuitif et incite à s’essayer à de belles illustrations même si la prise en main au début est un poil déroutante pour un non graphiste / créatif. 

Plus les combinaisons sont riches et variées, plus grandes sont les possibilités d’interprétation quand la carte est tirée. C’est un élément à bien prendre en compte, sachant que certaines prédictions ouvriront des portes, fatalement en fermeront d’autres et scelleront le destin de ceux tombés sur la mauvaise carte.  

Entre deux visites de consoeurs, il  y a toujours la possibilité de confectionner des cartes, mais aussi d’ajuster son jeu, de se reposer, d’étudier ou de lire des fictions afin de récolter plus de monnaie spirituelle nécessaire à la fabrication de cartes.

Si les premiers chapitres se concentrent sur le diptyque divination / création de carte pour se faire la main, l’aspect narratif prend rapidement une place très importante, montrant bon nombre de flashback de votre vie sur Terre, et même ouvrant tout un nouveau pan de gameplay vers la moitié du jeu, dans l’esprit d’un The Red Strings Club (dont pas mal de références trainent dans The Cosmic Wheel Sisterhood). 

Il faut dire que les deux jeux partagent une fabuleuse qualité d’écriture qui non seulement nous maintient dans les enjeux du scénario, mais surtout qui pourra jusqu’à interroger notre éthique personnelle de façon prenante et maligne, le tout déguisé dans des choix qui iront d’une préférence simple entre 2 personnages jusqu’au destin complet de votre loge.

Puisqu’on parle d’écriture, The Cosmic Wheel Sisterhood aborde ouvertement, entre autres, le lesbianisme, la transidentité et sa traduction française est écrite en langage inclusif. Si pour vous le mot woke est une insulte et que le point médian est une hérésie, évitez-vous une colère inutile – même s’il est dommage de passer à côté d’une telle proposition ludique aussi qualitative à laquelle on n’adressera que deux reproches : l’impossibilité de consulter l’historique des dialogues et la présence de petits bugs qui obligent de temps en temps à repasser par le menu principal.

Genre : Aventure narrative

Développeur : Deconstructeam

Editeur : Devolver

Date de Sortie : 16 Août 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Hilikkus

Aussi à l’aise sur un jeu de plateforme virevoltant que sur un point & click pixellisé, Hilikkus est un hybride contre nature entre un vieux PCiste velu et un casual gamer vendu à Nintendo. A manier avec précaution.