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Under the Waves

Il est de ces jeux qui vous happent et ne vous lâchent plus jusqu’au bout. Parfois pétris de petits défauts, parfois bancals, souvent originaux, ils ont ce petit quelque chose qui vous parle, vous donne l’impression que vous n’attendiez qu’eux. Sans surprise, Under the Waves, de Parallel Studio fait partie de ces élus.

J’ai longuement hésité à coller un Dystoseal of Quality à Under the Waves. Quatrième jeu du studio parisien, il coche énormément de cases : exploration, histoire travaillée et émouvante, originalité. Mais il se prend aussi pas mal les pieds dans le tapis…

Vous êtes Stan, un plongeur professionnel envoyé en Mer du Nord pour le compte d’une société pétrolière, UniTrench. Vous êtes en communication radio quasi-constante avec Tim, qui vous servira de guide et de confident. Vous êtes envoyé dans une station sous-marine qui vous servira de hub et à partir de laquelle vous partirez en mission.

Si à ce stade vous pensez à Subnautica, c’est normal et… inutile. Certes les deux jeux ont pour cadre commun les profondeurs sous-marines, mais l’exploration dans Under the Waves est bien moins poussée. Tout comme la partie crafting, que l’on pourrait presque qualifier d’anecdotique.

Non, si vous voulez comparer Under the Waves à un autre jeu, pensez plutôt Firewatch. Et son héros bavard qui se promène. Parce que c’est ce que vous allez faire pendant une dizaine d’heures : vous promener, en sous-marin ou en nageant, en parlant à la radio ou vous-même. Félicitations d’ailleurs aux doubleurs en anglais, très convaincants et talentueux. On essaie de ne rien perdre des dialogues, qui permettent – comme les inévitables journaux disséminés ici et là – de suivre l’histoire.

Et de comprendre pourquoi Stan est parti s’isoler dans ces eaux froides. La première raison est personnelle, je vous laisse la découvrir. Et au fur et à mesure de l’aventure, l’écologie prendra une grande place. C’était évident mais c’est suffisamment bien amené pour que le joueur n’ait pas l’impression d’un message martelé ad-nauseam. Félicitations donc aux scénaristes donc, qui nous livrent une aventure ni trop longue, ni trop courte, dans laquelle nous héros – et nos émotions – seront régulièrement bouleversés.

Voilà c’est dit, si vous achetez Under the Waves, c’est pour suivre une histoire. Ca n’est pas pour construire une base sous-marine, ça n’est pas pour découvrir une faune aquatique originale – même s’il reste très agréable de photographier les divers animaux croisés – ou même pour le frisson de la survie tellement il est difficile de mourir. Non, Under the Waves est une aventure pépère et touchante, qui vous amènera plein de poussières dans les yeux « mais non chérie je ne pleure pas c’est mon allergie qui reprend ».

Tant qu’on est à balancer sans honte toutes les qualités du titre, pointons les musiques, superbes, qui accompagneront vos plongées. Elles subliment vraiment le titre et vous vous retrouverez régulièrement à naviguer sans but, juste pour le plaisir de suivre une mélodie.

Si je devais m’arrêter là, alors oui Under the Waves aurait 3 Dystoseals, une tape sur l’épaule et un bisou humide. Malheureusement, quelques points sont à revoir, à commencer par ce satané filtre dégueulasse – c’est mon opinion et je ne suis pas le seul à l’avoir – qui gâche pas mal l’expérience visuelle.

Je suis d’accord qu’il faut se démarquer dans ce milieu très disputé, mais quand même, proposez une option pour désactiver des trucs comme ça. L’immersion en prend un sacré coup et certains passages s’en trouvent un peu gâchés. Mais bon après, les goûts et les couleurs…

Ensuite, la maniabilité n’est pas toujours exempte de reproches, un comble pour un jeu où on passe sa vie à se promener. Rien de rédhibitoire mais le maniement du sous-marin n’est pas aussi précis qu’on pourrait espérer, tout comme la caméra fait parfois un peu ce qu’elle veut. Ca reste bien entendu jouable mais tout de même.

Même chose pour ces bugs gênants – heureusement à l’heure où j’écris le studio a pris en compte les demandes et patche le jeu – qui vont du retour bureau au marqueur de mission foireux ou même aux succès qui ne se déclenchent pas. Un léger manque de finition qui est assez frustrant, tout comme l’absence de sauvegarde dans le Cloud. Dommage dommage.

Under the Waves est donc un immense coup de cœur pour moi. Certes il n’est pas parfait, mais son histoire est tellement poignante, son héro tellement humain que l’on ne peut que s’accrocher à son histoire, tout à tour révolté, triste ou plein d’espoir.

Le message écologique est fort bien amené, tout comme les différentes informations sur la pollution maritime et je me suis surpris à aller googler pas mal de choses pour en savoir plus.

Certes Madame Harvester est venue me voir plusieurs fois, inquiète de ne pas entendre de bruits d’explosion et de me trouver les yeux humides, ce qui est assez rare pour être souligné. Peut-être resterez-vous indifférent aux aventures de Stan (ce qui prouverait que, comme Cekter, vous n’avez pas d’âme), peut-être serez-vous frustré de ne pas y trouver une suite à Subnautica.

Dans tous les cas, vous serez venu avec de mauvaises attentes, car s’il pèche dans bien des domaines, Under the Waves réussit magistralement à nous émouvoir et nous faire voyager. Et pour ça, merci messieurs dames de Parallel Studio.

Genre : Adventure

Développeur : Parallel Studio

Editeur : Quantic Dream

Date de sortie : 29 Août 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...