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Siege Survival: Gloria Victis

Cela fait presque un an que je vous ai présenté la démo de Siege Survival: Gloria Victis. Le jeu m’avait alors intrigué, fortement inspiré de This War of Mine il offrait cependant une expérience différente, originale, puisqu’on se plaçait dans la peau de survivants derrière les murs d’un château assiégé. Le gameplay mélange infiltration la nuit pour récupérer des ressources et gestion le jour afin d’assurer la survie de votre groupe ainsi que de la garnison tenant les murs de la forteresse.

Vous commencez en tant que seul survivant avec la possibilité d’aider un blessé. Vous n’avez rien à part quelques débris éparpillés dans la cour du château. A vous de construire le nécessaire pour assurer votre survie jour après jour non seulement en ayant assez de nourriture et d’eau (et de quoi vous reposer de vos escapades nocturnes) mais aussi de quoi réparer et/ou fournir des armes et des munitions à la garnison qui a bien besoin de votre aide face aux assauts furieux de l’ennemi.

Distance de vue limitée, il faut être prudent

Au début, on ne sait pas trop quoi faire, que ce soit au niveau des bâtiments (qui peuvent être upgradés une fois pour permettre de construire des éléments plus utiles) ou de ce qu’on trouve en fouillant les décombres et autres déchets la nuit. On a tendance à tout ramasser (tout ce qui peut l’être vu que la place dans votre sac est limitée) sans trop savoir à quoi servent les choses et ce dont on aura besoin. Il faut dire que le tout doit se faire dans un temps imparti, la journée passe vite (en temps réel), chaque action prend du temps et il y a toujours la fin de la journée qui arrive comme un couperet.

Y a des trucs un peu beaucoup utiles qui sont accessibles uniquement après upgrades.

Aura-t-on le temps d’envoyer de la nourriture, des bandages et des flèches à la garnison avant la fin de la nuit tout en nourrissant tous vos survivants (animaux compris) ? Au début rien en est moins sûr et on est vite frustré de ne pas pouvoir sauvegarder et retourner en arrière lorsqu’on fait une bêtise ou qu’on réalise qu’on aurait dû ramener un morceau de tissu en plus plutôt que de l’eau croupie (mine de rien avoir la possibilité de voir le contenu de l’inventaire du château pendant qu’on explore la nuit aurait pu être utile).

La nuit, vous vous faufilez dans les ruelles de la ville, en évitant les patrouilles et en débloquant les chemins, d’abord en fouillant et vidant les décombres et puis en libérant de nouveaux passages soit en excavant des débris, en brûlant des cadavres qui bloquent le chemin ou via des events dispersés sur la carte. Ces events peuvent aussi vous offrir des possibilités de ramener des ressources, un nouveau survivant ou débloquer des options de marchandages avec des personnages qui se cachent eux aussi. Durant l’infiltration vous pouvez voir les points importants sur la carte et en préparant votre nuit, vous aurez aussi une idée du type de ressources qu’il reste dans chaque quartier. Autant dire qu’il vous faudra aller de plus en plus loin pour trouver ce qui vous est nécessaire.

Tu m’as pas vu, tu m’as pas vu

J’ai trouvé l’infiltration assez simple (vous pouvez soit marcher, soit courir mais ça fera plus de bruit) vu que le cône de vue des ennemis est bien visible et qu’il est facile de les fuir. Etre découvert va augmenter le risque d’exploration les nuits suivantes avec une augmentation des patrouilles. Il y a certes des endroits où vous pouvez vous cacher en attendant qu’elles passent mais cela peut vite vous prendre une partie de la nuit, hors il vous faudra être de retour avant l’aube si vous ne voulez pas vous faire découper en morceau. Le plus compliqué reste au final la gestion d’inventaire, emporterez vous avec vous une pelle et une torche pour débloquer des endroits alors que ça vous fait perdre deux précieux emplacements d’inventaire. Qu’allez-vous ramener au château ? Pourrez-vous atteindre l’endroit demandé avant le prochain assaut ?

Y a des jours avec et y a des jours sang

Là où le jeu fait fort, c’est que j’ai pendant toute la durée de la campagne, eu le sentiment que j’allais échouer. La garnison gagnait une bataille sur deux, les pertes étaient élevées, j’ai passé plusieurs jours sans leur envoyer de nourriture car je n’en avais pas moi-même. Je devais récupérer des matériaux sur une île que je n’ai jamais atteinte faute du bon outil au bon moment. Bref il y a un réel sentiment d’oppression alors que le côté psychologique est lui absent (contrairement à This War of Mine). Les personnages n’ont pas de traits de caractère qui les rendent difficile à gérer, il n’y a pas d’interactions entre eux, même tristes ils sont fonctionnels. Même si d’autres éléments rentrent en jeu, lors d’une de mes expéditions je suis tombé sur un boucher mal en point. Il m’a fallu près d’une semaine pour le remettre sur pieds, reste qu’il est devenu mon personnage principal ensuite pour les raids grâce à son sac à dos étendu et sa force qui lui permettait de débloquer certains chemins.

Au bout d’un moment on gère le tout de manière très industrieuse.

Le fait qu’il n’y ai qu’une seule sauvegarde automatique en début de journée renforce le sentiment que tout peut basculer à n’importe quel moment et va aussi aider à donner envie de jouer juste « un jour de plus » vu que la sauvegarde se fait dès le retour d’expédition et que vous avez enfin des matériaux pour alimenter l’aspect gestion (nourriture, construction, réparation, soin, repos, jardinage, séchage des aliments. Bref il y a de quoi faire à ce niveau) même, personnellement, je préfère pouvoir sauvegarder quand je veux, où je veux sans devoir me dire que je risque de perdre toute ma progression de la journée.

Customisation de partie débloquée après avoir fini le premier run.

Reste que j’ai avalé mon premier « run » en un peu moins d’une dizaine d’heures. Je me demandais alors ce que le jeu allait offrir niveau rejouabilité vu que la carte est fixe. Mais les développeurs ont, en plus de plusieurs niveaux de difficulté/challenges, proposé un mode customisé qui permet de recommencer avec les survivants que vous voulez (enfin ceux que vous aurez trouvé durant votre partie) et les paramètres désirés, premier lieu d’infiltration, quantité des patrouilles etc. Il y a même un éditeur pour les plus motivés afin de pouvoir proposer leurs propres histoires ou scénarios spécifiques.

Touche sympathique: l’écran de fin reprend un résumé de tous vos choix

Siege Survival: Gloria Victis est un très bon jeu, l’infiltration est peut-être trop facile, les personnages manquent un peu de personnalité, le temps imparti au jour et la nuit peut-être un peu court, le système de sauvegarde un peu trop artificiel mais au final, ce ne sont que des défauts mineurs pour un titre très agréable à jouer, propre et avec une ambiance réussie (que ce soit au niveau des décors ou de la musique). Je le recommande donc aisément.

Développeur : Black Eye Games, FishTankStudio

Editeur : Ravenscourt

Date de sortie : 18 Mai 2021

Genre : Survie, Gestion

Prix : 24,99€

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.