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Sakura Wars

En ces temps de déconfinement avec un peu de retard et de retour à une forme nouvelle de normalité, il est temps de parler de Sakura Wars qui n’a pas bravé le confinement, mais est parvenu entre mes mains. Un jeu de niche qui doit permettre au profane que je suis de découvrir une série qui a une aura certaine au Japon. Pensé pour être un point d’entrée dans la série, Sakura Wars se présente comme un mélange de Visual Novel (VN), Date Sim (Simulation de drague) et Combat en temps réel là où les anciens opus lorgnaient vers le jeu tactique.

Un peu de contexte

Go go Brigade des fleurs !!!

Par habitude, je vais voir sur différents sites ce qui se dit sur un sujet d’articles afin de nourrir ma réflexion et l’angle que je vais privilégier. Pour Sakura Wars, j’ai surtout retenu l’intervention maladroite chez GK où le testeur descend le jeu et se permet des digressions malvenues. Loin de moi l’idée de lui faire un procès d’intention, mais vaut mieux rester dans son domaine d’expertise, surtout quand on ne maîtrise pas son sujet. Soit je ne suis pas assez homme européen de 2020 ou je n’ai pas son biais, mais je n’ai jamais eu le sentiment de vivre mon expérience de jeu comme la sienne. Le personnage principal est constamment tourné en ridicule et la dérision omniprésente atténue très fortement cette gêne qui semble l’avoir étreint tout le long de son chemin de croix pour voir la fin du jeu. Et pour info, le chara design n’est pas peuplé de jeunes filles en fleur avec de très fortes poitrines se retrouvant en permanence sur des bouches d’égouts pour montrer leur petite culotte avec un panda mignon dessus. Je trouve même que le jeu est très mesuré avec aucun plan graveleux (même si la partie date sim est limite, je le reconnais) et une emphase sur les dialogues.

Un univers original pour un mélange bancal des genres

En retard, je suis en retard !

Ce qui frappe d’entrée dans Sakura Wars, c’est le côté très original du jeu. Le joueur va incarner le nouveau capitaine d’une brigade en perdition. La Brigade des Fleurs, de son petit nom, est constituée essentiellement de femmes donc l’arrivée d’un homme en capitaine aurait pu interroger, mais non, nous sommes dans un jeu japonais et la question ne se pose même pas. Le jeu rappelle très régulièrement que le chef de la Brigade est une femme et qu’en tant que Capitaine, tu fais ce que la patronne demande.

Du balai !

La Brigade des Fleurs pourrait n’être qu’une force de défense contre la horde de démons qui envahit Tokyo, mais l’originalité ne serait pas de mise. Alors les développeurs y ont adjoint l’idée que la brigade serait aussi une troupe de théâtre pour avoir des fonds afin d’entretenir les méchas. Parce que la force de défense se sert de méchas pour sauver le monde des démons. Comme si cela ne suffisait pas, la brigade n’a plus d’argent parce que la troupe de théâtre est très mauvaise et les places ne se vendent pas, donc le nouveau capitaine doit être un meneur de femmes, un spécialiste en publicité et draguer les demoiselles aux personnalités stéréotypés sauf Sakura qui apparaît au fil de l’aventure comme le personnage le plus travaillé. Les autres étant plus des faire valoir et l’expression de stéréotypes vus et revus ailleurs (la bourrine, la diva, la mystérieuse, la vénale…). Le jeu se veut avant tout un visual novel avec un peu d’exploration même si elle se résume à courir après les dialogues.

Le visual novel laissant place à une partie drague pas bien finaude où il faut observer le corps des demoiselles pour faire des compliments. Si encore, c’était intéressant et allait plus loin que tu as de beaux cheveux, ça aurait pu être intéressant et quand la partie visual novel déroule un scénario qui, malgré les pointes d’humour, provoque plus de bâillements que de sourires, il ne reste que la partie action pour sortir de l’ennui. Vous y avez cru ? Moi oui, pendant les cinq premières minutes du premier combat puis, cette partie se révèle anecdotique en terme de temps de jeu et dans sa conception. Cela consiste trop souvent à marteler le bouton sans subtilité et balancer une super attaque de temps en temps. On peut changer de personnages, mais ça ne change pas grand chose au final. La série avait opté pour un tactical avant et même si je comprends la volonté d’évoluer, il aurait peut être mieux fallu peaufiner la formule plutôt que de la changer.

Chérie, ça va couper !

Le mélange des genres fonctionne sur certains jeux, mais dans Sakura Wars, tout est trop moyen pour transcender l’ensemble. Reste un visuel attrayant.

De belles fleurs pour les cerisiers

Un chara design réussi.

Difficile de parler de plus beau jeu de la PS4 quand on évoque Sakura Wars. Au niveau technique, c’est tout juste correct et le simili cell shading cache bien la misère. Par contre, la direction artistique a bénéficié d’un vrai soin et plus particulièrement sur les personnages dessinés par certains mangakas dont l’auteur de Bleach. Cela se voit particulièrement sur certains personnages qui ne seraient pas dissonants dans le manga susnommé. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais il faut reconnaître que la galerie de personnages est réussie visuellement et sort un peu du cliché attendu lorsque le casting est majoritairement féminin. Oui, il y a de fortes poitrines, mais pas que. L’héroïne principale n’a pas un décolleté monstrueux avec gros plan graveleux pour faire plaisir aux jeunes adolescent(e)s en rut.

J’ai des arguments de poids.

Visuellement le jeu ne flatte pas la rétine, mais il reste agréable à l’œil avec une direction artistique qui ne brille pas sur les décors a contrario des personnages. Le budget est sans doute limité et la variété des décors en pâtit.

Alors c’est bien ?

Dis qu’il est bien mon jeu !

Sakura Wars n’est pas un bon jeu, ni un mauvais d’ailleurs. Il est dans cette catégorie qui cherche à mélanger les genres sans arriver à aller plus loin que le bof. C’est le plat qui mélange les saveurs sans les transcender et se révèle assez fade au final. Les défauts ressortent d’autant plus que les qualités ne sont pas là. La partie drague est peu intéressante et frôle le mauvais goût, la partie action est trop basique et le visual novel ne bénéficie pas d’une histoire suffisamment intéressante pour effacer le reste. Comme dirait notre maître à tous, c’est mouif.

Plateforme : PS4

Développeur : Sega

Editeur : Sega

Distributeur : Koch Media

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.