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Radio General

C’est amusant comme les idées voyagent et qu’au final on se retrouve avec deux titres au gameplay assez proche qui sortent à 6 mois d’intervalle. Ruvon et moi-même avions tous les deux fait un retour sur Radio Commander en version finale et preview. J’avais trouvé le jeu très immersif mais peu intuitif à l’utilisation.

Soldats canadiens partant pour l’Angleterre.

Outre le changement d’époque, Radio General reprend donc le même concept sauf qu’ici on prend le rôle d’un général (merci captain obvious) canadien suivant ses troupes sur le front et donnant des ordres par radio pour leur permettre de réussir leur mission, que ce soit lors de la tentative de débarquement de Dieppe, le front Italien ou la Normandie.

Se manger un tir d’artillerie à Dieppe #check.

Contrairement à Radio Commander, Radio General ne cherche pas à simuler complètement l’expérience. On a pas, en dehors de notre tente, l’hélico en attente et les batteries d’artillerie prêtes à faire feu, la carte n’est pas une vraie carte d’état major, on peut y dessiner dessus mais les objectifs sont représentés de manière claire sur une carte un peu plus petite. Pas besoin de décrocher son téléphone pour donner des ordres ni d’attendre longuement pour avoir le statut de ses hommes sur le terrain.

D-Day

En s’éloignant de la simulation pure et dure, Radio General va proposer une expérience plus ludique avec de vrais unités en 3D ainsi qu’une interface plus simple et directe, tout en laissant quelques petits détails pour le plaisir du joueur (encore un petit cognac mon commandant ?) ou pour sensibiliser sur les impacts de la guerre. Le tempo est donc aussi plus rapide et vous pourrez effectuer la plupart des missions en moins d’une heure.

Cet élément n’apporte rien au gameplay si ce n’est un rappel des réalités de la guerre.

Chaque mission est introduite par un petit film d’époque, des photographies et un peu de contexte. Vous l’aurez compris c’est un réel hommage que les développeurs (canadiens bien sûr) de Foolish Mortals ont voulu rendre aux troupes de la première armée canadienne.

Les réserves peuvent être appelées directement, les renforts arriveront à heure fixe.

Une fois la mission sélectionnée, vous devrez choisir parmi une petite sélection de régiments, chacun avec quelques stats de base, tout en sachant que les pertes et la fatigue seront prises en compte pour la prochaine. Les unités pourront aussi gagner de l’expérience et avoir des compétences bonus pour leurs prochains engagements. Sans offrir un aspect gestion poussé, c’est malgré tout agréable de pouvoir avoir ce genre d’options.

On se fait une toile?

En combat, les options sont assez simples : avoir un statut sur la position de l’unité (petit bonus si vous placez le marqueur d’unité au bon endroit), lui donner un ordre de mouvement/d’attaque ou de retraite, ou effectuer une action spéciale comme placer un champ de mines ou fortifier. Certaines demandent du temps pour s’achever, pas question donc de faire foncer votre char au travers d’un champ de mines avec des ingénieurs à ses côtés, ceux-ci doivent d’abord baliser un chemin.

Eh gamin! Reviens, c’était pour rire.

La chose que j’ai très appréciée, c’est que le terrain est pris en compte, vos troupes peuvent se perdre en forêt ou dans les marécages (en plus des malus qui s’appliquent), aura une meilleure vision sur une colline, bref c’est simple à lire et efficace. Malheureusement, il manque encore certaines restrictions, ce qui fait que lors du débarquement les troupes allemandes peuvent fuir dans la mer et une fois leur moral rétabli, ils reviennent dans votre dos.

On a perdu la 7ème compagnie!

Les combats sont assez rapides, le jeu vous incite à attaquer par plusieurs côtés mais les cartes ne se prêtent pas toujours à l’exercice, surtout que vos troupes utiliseront les routes par défaut, la distance d’engagement étant parfois importante le contournement n’est pas une option. Reste alors le passage en force qui, s’il fonctionne, peut aussi coûter cher. En plein combat, même si la pause est possible, le tout peut sembler assez chaotique.

Tombe la mine…

Niveau équilibrage, l’artillerie (ou les canons anti-chars qui peuvent aussi jouer ce rôle) est très efficace, les chars en revanche se font ratiboiser en quelques secondes même lorsqu’ils devraient avoir l’avantage. Après les développeurs sont assez actifs, je suppose donc que ce sont des choses qui seront réglées peu après la sortie du jeu aujourd’hui.

Les missions de la bataille de Normandie.

Quant au contenu, Radio General offre une quinzaine de missions pas trop longues mais chacune avec son propre challenge. De plus, il y aura un éditeur de missions qui permettra facilement d’en rallonger la durée de vie, en plus de la possibilité de jouer en coopération en multijoueurs.

Bien placer le pion ennemi en combat est important, engager la poursuite et le détruire ensuite l’est encore plus.

J’ai bien apprécié le temps passé sur Radio Général, même si le fait que toutes les troupes soient présentes sur la carte fait qu’on se rapproche beaucoup d’un RTS qu’on jouerait avec un sacré brouillard de guerre. J’aurais peut-être aimé que les unités soient un peu plus indépendantes ou que l’échelle des batailles soit plus importante mais comme il faut gérer chaque troupe (en temps réel ou en utilisant activement la pause), un trop grand nombre de celles-ci risqueraient de rendre le jeu difficile à gérer. C’est donc un bon compromis pour un jeu qui se focalise sur des unités qui sont peu représentées dans les wargames. A ce niveau, le travail fait par les développeurs est irréprochable.

Développeur et éditeur : Foolish Mortals

Genre : Wargame, RTS

Date de sortie : 9 avril 2020

Prix: 16,79€

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.

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