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The Purge

Les séries TV et moi, c’est une grande histoire d’amour qui a commencé le dimanche après-midi quand j’attendais fébrilement l’épisode de McGyver avec Richard Dean Anderson. Depuis, je me suis forgé une culture qui m’a permis de voir un peu plus loin et de reconnaître que McGyver, ce n’était quand même pas de la grande série.

Je peux déjà annoncer que The Purge n’est pas une grande série et ne déclenchera pas un mouvement de nostalgie dans quelques années voire décennies. Pour mieux saisir l’essence même de la série, il faut rappeler que The Purge est une série de quatre films (malgré le succès, la boucle semble bouclée). Ils sont plutôt à classer dans le genre série B avec un budget modeste.

Mais de quoi ça parle ? Dans une dystopie (ça tombe bien), les Etats-Unis sont gouvernés par la NFFA (les nouveaux pères fondateurs de l’Amérique pour la traduction française) et chaque année, pendant 12 heures, le sol américain est laissé dans l’anarchie la plus totale. Tous les crimes, délits sont autorisés sans qu’aucune sanction ne soit prise pendant la purge. L’idée étant de permettre aux citoyens de se décharger une fois dans l’année.

Au-delà de la violence présente à l’écran, James Demonaco (créateur et réalisateur des trois premiers) y adjoint une charge politique qui donne son intérêt à l’ensemble. Malgré tout, le second opus de la franchise filmique fait office de vilain petit canard puisqu’à vouloir surfer trop rapidement sur le succès du premier, il réduit le versant politique à peau de chagrin pour un bête survival en milieu urbain.

Après un pilote essayant de poser les enjeux et pas forcément encourageant (en gros, c’est la version série des films sans plus-value et surtout la charge politique n’est pas présente), on suit le destin de quelques personnages pris dans différentes situations plus ou moins inextricables (du gros cliché de préférence). Je ne vais pas détailler parce que la sensation de voir des histoires sans grand intérêt est très présente. Au point de m’être demandé si la série n’était pas basée sur les idées abandonnées pour les films : le frère et la sœur, le vigilante, celle qui a des remords, les nouveaux riches…

La Purge est bien installée, les protagonistes ont tous une histoire en rapport avec. Et pourquoi pas après tout, si ça permet d’aller un peu plus loin par la suite. La série déroule son fil sans trop se préoccuper d’autre chose que de faire avancer les histoires de chacun. Pas forcément de l’ennui, mais comme une routine bien connue quand on a déjà vu les films. C’est trop souvent prévisible et sur un rail. Puis dans les derniers épisodes, les scénaristes ont dû se dire qu’il fallait réunir les histoires pour le climax et bricoler une justification. C’est tellement mal amené et surtout mauvais que ça en devient gênant. Je suis du genre bon public et si je voulais absolument y voir un sous texte, je dirais que la série se rendant compte de sa propre médiocrité se fait un seppuku.

Après visionnage du final annonçant la fin de la purge, je ne peux que confirmer que le sous-texte politique est totalement passé à la trappe sauf à considérer qu’un monologue de trois lignes sur la grandeur de l’Amérique sans la purge en soit un.

Une saison 2 est déjà annoncée avec une plongée plus profonde dans la mythologie. Si elle est aussi profonde que la saison 1, il n’y a pas grand-chose à en attendre à part une version 1.5 de la saison 1, qui était elle-même une version édulcorée des films.

Série : The Purge / American Nightmare.

Créateur : James DeMonaco

Distribution : Lee Tergesen, la fille de Brad Dourif, un des frères Baldwin, des acteurs qui tomberont dans l’oubli.

Episodes : 10 diffusés aux USA et sur Amazon Prime video.

Saison 1 terminée et seconde en préparation.

 

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.