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Order of Battle: Allies Defiant

Dans la longue liste des jeux hex-based dans la lignée de Panzer Corps ou du plus ancien Steel Panthers, Order of Battle a la particularité d’offrir un modèle économique différent. C’est-à-dire que le jeu de base est gratuit (F2P) depuis 2016, permettant ainsi au joueur de faire le tutoriel et la première mission de la campagne afin de décider s’il adhère ou non au jeu. Les campagnes sont, elles, disponibles sous forme de DLC (entre 9 et 15€ chacune), Allies Defiant étant la dernière en date.

J’ai déjà entendu ce nom là.

Allies Defiant est le premier DLC sur trois prévus qui se focalise sur les Britanniques (mais vous aurez aussi parfois sous votre contrôle des unités d’autres nations), durant les deux premières années de la seconde guerre mondiale. Vous voyagerez donc de la Norvège à la campagne de mai 40 jusqu’à Dunkerque avant de rejoindre l’Afrique du Nord. L’avantage de la formule est de permettre au joueur de choisir la période et les unités qui l’intéresse le plus, tout en proposant un contenu total plus que conséquent (près de 700 unités différentes avec tous les DLC).

Pas super convaincu par la topographie des lieux mais bon c’est assez rare d’y jouer pour faire la fine bouche.

Niveau gameplay, le jeu est assez classique dans le genre avec des petites différences ici et là. La ligne de front qui permet le ravitaillement des troupes est « solide » et s’étire en suivant le mouvement de vos troupes ce qui évite les frontières parfois un peu étranges qu’on a pu voir dans Panzer Corps 2. Il n’y a pas non plus de bouton « Undo » pour annuler un mouvement, il faut donc bien réfléchir avant, surtout que par défaut le jeu propose un système basé uniquement sur le clic gauche (sélection, déplacement, attaque), système qu’on peut heureusement changer via les options afin d’éviter les clics malencontreux.

Bonne variété d’unité mais ça coûte tout ça

L’interface est un peu vieillotte mais fait le travail et la qualité générale du titre est assez bonne avec des effets sonores satisfaisants et des animations correctes (à nouveau on est pas dans le niveau de détail de Panzer Corps 2 mais au dessus d’un Frontlines par exemple). Vous pourrez bien sûr faire monter en expérience certaines unités de base (pas celles temporaires liées à une bataille spécifique) et si il y a peu de variantes spécifiques à chaque unité (même si certaines ont plusieurs modes comme les canons anti-aériens qui peuvent devenir anti-char) on a tout intérêt cependant à assurer la survie d’un maximum de ses troupes. Le jeu est assez permissif à ce niveau vu que vous pouvez racheter des unités détruites afin de récupérer 30% de l’expérience acquise par l’unité perdue.

Vous pouvez attacher des « héros » à vos unités.

Le déploiement d’une unité nécessite des points de commandements (fort limités, même si un système de recherche permet d’en recevoir un peu plus) et des points de ravitaillement qui sont eux accumulés à chaque tour suivant les objectifs et points clés que vous contrôlez durant la partie. C’est intéressant surtout que le jeu n’empêche pas de déployer de nouvelles unités en cours de partie si vous en avez les moyens. Le déroulement des tours est quand même un peu lent, même avec les animations en vitesse rapide, surtout que vous aurez quand même souvent des unités qui ne seront pas sous votre contrôle (ah ces Belges !). J’aurais aimé pouvoir faire un « skip » des actions d’une unité via une touche.

Ca va, je te dérange pas ?

La campagne a la particularité d’offrir un assez large panel de batailles, en défense, en attaque ou maritime. Bref vous aurez de quoi faire. Le jeu a cependant quelques petits défauts, tels que des zones de contrôles très permissives : non seulement les unités d’éclaireurs ne sont pas impactées par celles-ci mais les autres unités peuvent continuer à bouger partiellement et donc encercler une unité si elle est seule à tenir un point clé. Le terrain a d’ailleurs un impact fort limité, les rivières sont facilement traversables et on en vient à se demander pourquoi on tente de tenir un pont. Aussi l’IA, si elle se focalise correctement sur vos unités endommagées n’est, elle, pas impactée par le brouillard de guerre (alors que le joueur ne peut voir qu’une seule case au delà de la ligne de front). Vous aurez donc toute l’armée et l’aviation allemande aux trousses d’une unité que vous auriez cru à l’abri ce qui donne parfois des actions inattendues.

Kaboom

Cela n’aide pas que vos unités vont parfois faire retraite de manière un peu étrange, droit vers l’ennemi ou sur une case de rivière qui augmente les dégâts reçus. L’équilibrage donne aussi parfois droit à quelques surprises avec une DCA presque inutile en défense, même en surnombre et des canons antichars paradoxalement peu utiles contre les chars. Mais de manière générale le jeu est plaisant à jouer et sans être très difficile (bien qu’il y a certaines missions limitées dans le nombre de tours, élément malheureusement non désactivable) fournit assez de niveaux de difficulté pour que vous y trouviez un challenge. Et au pire, il reste le multijoueur.

Taxi !

Allies Defiant offre un contenu solide avec un riche panel d’unités et des missions variées pour quiconque apprécie la série, sans être incontournable, Order of Battle est un jeu qui offre tout ce qu’il faut pour plaire aux fans du genre. Plus abordable que Panzer Corps 2, il n’en a certes pas la richesse visuelle, d’options ni l’interface moderne mais il est évident que les produits se positionnent différemment niveau prix d’entrée. Avec le jeu de base gratuit, il n’y a pas à hésiter si vous êtes curieux.

Développeur : The Aristocrats

Editeur : Slitherine Ltd.

Date de sortie : 28 Janvier 2021

Prix : 12,49€

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.