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Operencia: The Stolen Sun

Je suis très peu nostalgique des anciens jeux vidéo. Certains ont bien sûr gardé une place chère à mon cœur mais je n’y rejouerai pas pour autant. Certains concepts sont, à mon humble avis, aussi complètement dépassés (heing les RTS ?). Lorsque Legend of Grimrock avait fait son apparition en reprenant le principe des anciens dungeon crawlers, j’avais, comme beaucoup, fort applaudi cette remise au goût du jour. Mais à vrai dire, je n’avais que peu joué au jeu et le deux est encore en train de moisir dans mon backlog. La raison principale est que le mouvement par case et directionnel lent ne convenait plus vraiment au style de jeu que j’apprécie.

T’as pas fini de noyer le poisson ?

Bon tout ça pour dire que ce sont plus les soldes de l’Epic Game Store qui m’ont convaincu plus qu’autre chose, à 6€ et un chouilla je me voyais pas prendre un risque énorme avec Operencia. Lancé un après-midi de désœuvrement par curiosité, j’ai vite été séduit par le jeu.

Elle bosse pas à Dystopeek, elle ?

Les premiers instants d’Operencia ne sont pas épatants au point de révolutionner le genre mais on remarque tout de suite que les mouvements sont fluides malgré le déplacement par case et que c’est somme toute très agréable à naviguer. Aussi le jeu s’inspire de légendes Hongroises, déplacées dans un monde fictif. On y fait ainsi connaissance avec un jeune Attila accompagné de sa première épouse dont la mission va être de renvoyer les « forces du mal » dans leur plan en tuant un(e) dragon/hydre.

Ouverture du premier chapitre avec tout son charme

Je me disais donc qu’on allait éviter l’archétype du jeune héro qui va sauver le monde… mais en fait non. Le tutoriel passé on se retrouve donc dans la peau d’un(e) jeune héro(ïne) ignorant(e) hanté(e) par un rêve d’un château englouti et qui décide de suivre son rêve… à la lettre. Et à nouveau, sans être réellement original, le jeu a fait montre d’un autre de ses atouts : son charme. Car si les graphismes sont honorables sans plus, et la 3D mignonne, le tout est mis en place de manière à faire voyager et à apporter une atmosphère vraiment agréable pour un jeu du genre. Certes, une grosse partie du jeu consiste à parcourir des couloirs mais ça n’a pas empêché les développeurs de proposer des environnements vraiment originaux parfois.

De quoi attraper un rhume.

Operencia, tout en restant classique dans son gameplay, va réussir à emmener le joueur dans un monde rempli de légendes et de lieux insolites, pour y combattre… euh des grenouilles, des araignées, des champis et des squelettes ainsi que tout un éventail d’ennemis vicieux.

Certains moment sont résumés par des écrans images/textes.

Les combats à nouveau sont assez classiques mais avec un petit twist au fur et à mesure que vous évoluez. Chaque compétence est liée à un élément et à partir d’un certain point vous pourrez ainsi charger des « ultimates »: c’est à dire des sorts spécifiques et puissants à jeter au moment adéquat… pas comme moi qui ai balancé une boule de feu sur des ennemis immunisés au feu… voilà voilà.

Tiens, eux non plus ils ne savent pas écrire Beurk.

Découpés en plusieurs chapitres, les lieux à visiter seront remplis de pièges, de monstres et de trésors. Il y a aussi quelques énigmes qui sont en général assez simples à résoudre, seul petit bémol pour certains lieux qui ne sont pas accessibles immédiatement sans que le jeu vous en informe. J’ai dû chercher la soluce sur le net pour découvrir que j’allais en fait revenir à ce niveau plus tard et qu’à ce moment là je pourrai découvrir les trésors manquants.

Un indice qui n’en est pas vraiment un.

Tout se fait de manière assez logique et séquentielle mais pour garder le côté mystère et aventure, le level design oblige cependant à beaucoup retourner sur ses pas. Ce n’est d’ailleurs pas le seul défaut d’Operencia mais celui-ci à part, les autres sont quand même assez mineurs.

Gestion de l’inventaire assez classique, dommage cependant que l’équipement ne soit pas visible sur le personnage.

On sent que le jeu n’a pas eu un budget énorme mais malgré tout, tout est fait de manière soignée et bien pensée. L’interface est simple d’utilisation et il y a toujours une petite innovation ici ou là, je pense entre autres à la manière de crafter des potions qui demandera de lire et décoder les indices, rien d’insurmontable mais c’est quand même très sympathique, dommage que ce ne soit possible qu’une seule fois par potion.

Plus clair que les explications d’Harvester.

Autre petit bémol, le jeu vous demande de créer un archétype tout ce qu’il y a de plus classique avec le choix d’une classe guerrier/mage/ranger etc… mais va vous mettre avec un ranger, un guerrier et un voleur pendant les premiers chapitres. Vous allez vite faire double emploi si vous n’avez pas pris mage donc. Après c’est totalement jouable, juste « dommage » qu’on n’ait pas plus de liberté de choix de compagnons.

Machiavel rode à la rédac.

Il faut avouer que les compagnons ont tous leur doublage avec leur personnalité. Et si la qualité du dit doublage varie, on a quand même droit à un premier aventurier assez amusant dès le départ (sauf pour ceux qui sont allergiques aux commentaires qui émaillent leurs parties).

On dirait Harvester au réveil…en moins moche.

Operencia, sans être réellement difficile, offre un challenge lors de certains combats qu’il faudra éviter de trop enchaîner, au risque sinon de les commencer mal en point et sans énergie, celle-ci étant nécessaire pour utiliser vos compétences, il sera parfois nécessaire d’utiliser votre capacité de récupération en plein combat. Cela semble un peu étrange que l’énergie ne remonte pas hors de combat et qu’il faille utiliser des feux de camp pour initier un repos salvateur (qui a un coût en bois que l’on peut trouver au fil de son aventure) mais cela permet d’éviter que le jeu ne soit une réelle promenade de santé bourrine.

Sont immunisés à presque tout ces cons là.

Après le jeu ne punit pas vraiment le joueur, un personnage tombé se relèvera dès la fin du combat donc on est jamais face à des moments trop frustrants non plus.

Ah celle-ci de rencontre a un peu piqué.

La durée de vie est bonne et l’expérience pas trop « neuneu » malgré une histoire simple. C’est le premier jeu de cette année qui a vraiment réussi à me ravir par certains environnements proposés et sa prise en main agréable même si, à nouveau, on est face à un gameplay d’outre tombe. Ce n’est certes pas le GOTY mais que tout ceux qui se sentent pousser une pointe de nostalgie soient rassurés, ils peuvent y descendre les yeux fermés.

Toujours les mêmes à qui on fait porter le chapeau.

Je dois dire qu’Operencia: The Stolen Sun est une très bonne surprise, qui même à prix « fort » (16€) vaut le coup. Je ne saurais dire si cette guerre des plateformes lui sera positive ou non mais en tout cas que ce soit maintenant ou plus tard, l’aventure mérite le détour, à petite dose pour éviter la fatigue des aller-retours, peut-être, mais à petites doses régulières et toujours avec plaisir.

Il suffit de passer le pont…

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.