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Lil’ Guardsman

Vous avez toujours rêvé de travailler comme garde-frontière, mais Papers, please était trop moche austère pour vous ? Pas de soucis, Hilltop Studios a pensé à vous. Avec Lil’ Guardsman, ils ont repris le concept et enveloppé le tout dans un univers fantasy avec une grosse dose de comédie. Je l’attendais avec impatience et l’on peut dire que je n’ai pas été déçue.

Lil’ Guardsman, donc, s’appuie sur le concept de base de Papers, please mais parvient à en faire quelque chose de bien plus joli et beaucoup moins… dramatique. Alors bien sûr, si vous êtes plus fan de nuances de marron-gris et nostalgiques du régime soviétique, vous serez un peu déçus. Par contre, si vous aimez l’humour et les univers médiévalo-fantasy, vous allez être servis. En prenant un gros raccourci, imaginez si Sir Terry Pratchett avait écrit Papers, please. Oui, à Dystopeek on n’hésite pas avec les accroches racoleuses.

Le jeu vous met dans la peau de Lil, une gamine de 12 ans, avec un père fort sympathique, mais peu scrupuleux. Soucieux d’aller assouvir sa passion pour les jeux d’argent, il décide de vous coller dans sa cabine et de vous charger de le remplacer à son tour de garde aux portes de la ville. Vous voilà donc assignée à cette tâche, avec une formation plus qu’express, une liste de vagues consignes et quelques outils à votre disposition.

Ce qui devait n’être qu’un remplacement temporaire tourne vite à l’exploitation d’enfant à temps plein. Il dépend donc de vous qui peut entrer en ville, qui se fait refouler comme un malpropre, ou pire, qui est jeté au cachot. Chaque jour, la liste de consignes que je mentionnais plus tôt est renouvelée. Ces directives sont promulguées par le trio qui sert de conseillers au trône. Je vous laisserai faire leur rencontre par vous-même, car comme la plupart des PNJs, leur personnalité vaut son pesant de cacahuètes.

À ce sujet, d’ailleurs, le jeu est non seulement très bien écrit et agrémenté d’une bonne dose d’humour, mais aussi entièrement doublé, et ce doublage est, lui aussi, de qualité. Les personnages sont intéressants, l’histoire moins basique que ce à quoi je m’attendais, et le jeu est bourré de références.

À la fois un élément clé de l’histoire et un prétexte pour rendre le jeu moins punitif que Papers, please, Lil’ Guardsman introduit un élément de voyage dans le temps avec le Chronometer3000. Ce gadget qui tombera rapidement entre vos mains permet en effet de retourner un peu en arrière. Cela pourra vous être utile au cas où vous auriez magistralement échoué dans votre questionnement de tel ou tel individu et souhaiteriez tenter une approche différente. Voire simplement améliorer votre score et tenter de trouver la solution optimale pour chaque interrogation.

Il m’a fallu environ huit heures pour finir Lil’ Guardsman, ce qui semble être dans la moyenne annoncée. S’il présente une rejouabilité et offre quatre fins différentes, celles-ci ne paraissent qu’être des variations légères de la conclusion. J’ai donc peur qu’une nouvelle aventure ne soit qu’une variation légère (avec des points clés où se décident les changements) sur la même base. Ça ne me gênerait pas plus que ça pour relancer l’aventure si le jeu disposait d’un moyen de passer les dialogues que vous avez déjà entendus.

Quoi qu’il en soit, ce petit défaut est vraiment négligeable quand on le compare avec la qualité générale de Lil’ Guardsman. Petit point noir aussi pour les non-anglophones, le jeu ne dispose pas pour l’instant de version française. Si c’est dans ce qu’aimeraient ajouter les développeurs canadiens, rien n’est pour l’instant certain quant à la possibilité réelle qu’elle voit le jour. Si l’anglais ne vous fait pas peur, alors vous pouvez foncer. Ce début d’année est décidément chargé en jeux de qualité.

Site officiel

Développeur : Hilltop Studios

Éditeur : Versus Evil, tinyBuild

Plateforme : Steam, GoG, Switch, Playstation, Xbox

Date de parution : 23 Janvier 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

EvilBlackSheep

Experte en procrastination.