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Micro Games #2 : Au Griffon Fonffon

Lorsque Matagot a décidé de localiser les jeux de la gamme Wallet de Button Shy, je ne m’attendais pas à une localisation aussi foisonnante et variée. Le principe de la gamme est de créer un jeu avec seulement dix-huit cartes dans un porte-cartes. Tous les jeux ne se valent pas dans la gamme, mais elle recèle quelques petites perles, comme Au Griffon Fonffon.

Au Griffon Fonffon fait aussi partie de la gamme solo des Micro Games. On retrouve ce format dix huit cartes. Situé dans un univers totalement différent de l’Ile des Prédateurs. Pour ce micro game, le joueur se retrouve à devoir gérer une taverne d’un genre un peu particulier. En effet, les clients de la taverne ont des spécificités suffisamment originales pour en faire baver au tenancier qui souhaite faire prospérer son commerce.

En partant de ce postulat, Scott Almes va proposer au joueur un petit casse tête séparé en deux phases distinctes avec un but simple : à la fin de la partie, il faut avoir au moins 7 (et non pas 2. Merci Matagot) clients dans l’auberge. Même si cela peut paraître simple au premier abord et je dois avouer que ma victoire à ma première partie m’a fait douter de l’intérêt du jeu, Au Griffon fonffon se révèle bien plus subtil que son minimalisme matériel le laisse supposer. En effet, les clients sont pénibles et exigent des conditions d’hébergement dignes d’un trois étoiles alors que le joueur gère un bouge dans le fin fond de la cambrousse.

Concernant le gameplay, il se décompose en deux phases. La phase auberge et la phase bar. Dans la phase auberge, le joueur va choisir un client accoudé au bar pour l’envoyer dans sa chambre à l’étage. A partir de cet instant, il va falloir vérifier le mécontentement de chaque client présent dans l’auberge. Cela peut aller du végétarien qui ne supporte pas d’avoir de la nourriture au dessus et/ou en dessous de lui au poivrot qui met le souk parce qu’il y a trop de bières dans l’auberge. Dans ce cas, le client mécontent va quitter l’auberge et augmenter la réserve qui déclenche automatiquement la fin de partie si huit clients s’y trouvent.

Après cette phase, le joueur passe à la phase bar où il va accueillir un nouveau client. Il faudra vérifier que les clients au bar ne sont pas trop enclins à se bagarrer, faire une réunion des abstinents de la douche anonymes ou adeptes du kazoo en groupe. S’il y a plus de trois symboles du même type, le joueur devra déclencher le mécontentement des clients situés dans l’auberge. Et oui, le gobelin aux yeux globuleux n’aime pas trop sentir l’odeur de pieds du barbare alors il va se barrer. A la fin de cette phase, retour à l’auberge avec un nouveau client et ainsi de suite jusqu’à ce que la pioche soit vide ou que huit clients mécontents aient quitté l’auberge. C’est à dire en quinze minutes environ.

Au niveau des sensations, Au Griffon Fonffon est très rapide à mettre en place et les phases s’enchaînent rapidement. L’univers loufoque participe grandement à prendre du plaisir lors de la durée de la partie. J’ai ragé régulièrement devant ce couillon de nain alcoolique ou ce chasseur trop gentil pour être honnête, mais avec le sourire.

Mécaniquement, le jeu pourrait très bien fonctionner sans son thème, mais il serait beaucoup plus rapidement lassant. Ce second degré et les pouvoirs étant pensés par rapport aux personnages font que l’ensemble est très agréable. J’ai peu gagné mes parties, mais le plaisir est resté intact.

En conclusion, Au Griffon Fonffon est une bonne surprise et même si j’ai une préférence pour L’Ile des Prédateurs qui se révèle bien plus immédiat. Il sort quand l’envie s’en fait sentir et c’est régulièrement. Son univers loufoque et les mécaniques sont bien imbriqués. J’espère que Matagot envisagera sérieusement la possibilité de localiser les extensions pour varier les clients de cette taverne pas comme les autres. Une très bonne surprise.

P.S. : il y a une coquille sur le nombre de clients à avoir dans l’auberge à la fin pour gagner. Ce n’est pas 2, mais 7 sinon le jeu perd une grande partie de son challenge et de son intérêt.

Genre : puzzle game solo

Auteur : Scott Almes

Illustrateurs : Ardialh

Editeur : Button Shy et localisé en français par Matagot

Prix : 6,90€

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.