Jeux vidéoJouer

Early Access: Potion Tycoon

Dans le précédent article, je vous disais que relancer souvent le jeu pendant l’écriture d’un article était souvent un gage de qualité. Potion Tycoon m’a fait relancer plusieurs fois le jeu mais sans m’avoir convaincu pour autant.

Potion Tycoon est un jeu de gestion et de création de potions. Ces deux mécaniques vont de paire car vous avez régulièrement besoin de créer de nouvelles potions pour renouveler votre clientèle.

C’est là toute la promesse de Potion Tycoon : créer une boutique sophistiquée de potions. Trouvez le bon compromis entre coûts de fabrication et prix de vente, pour faire évoluer la boutique, etc.

Et on touille les serviettes…

Un bon jeu de gestion se doit d’avoir une interface claire et un tutoriel à la fois complet et concis. Ce sont les deux premiers éléments à surmonter pour maîtriser un jeu du genre. Et bien sur celui-là, je me suis bien cassé les dents, et c’est toujours compliqué.

L’interface est surchargée d’informations, de menus à plusieurs niveaux, de textes pas forcément utiles alors que des éléments essentiels, comme les commandes en cours, ne le sont pas.

Avec Potion Tycoon, vous en avez de la lecture

Quant au tutoriel, il est aussi très dense et très indigeste. Le problème majeur étant qu’il est déversé d’une traite, sans possibilité de valider ses acquis. On se retrouve rapidement avec un ensemble de fonctionnalités dans les mains, sans trop savoir quoi en faire.

Pourtant, le jeu a du potentiel. Voyons par exemple la conception de potions. Chaque ingrédient est composé de 4 morceaux, ayant chacun une caractéristique différente. L’ingrédient peut être utilisé en entier, pour bénéficier des 4 composants, ou alors être transformé.

En plus de l’assemblage, la transformation demande une machine et un ouvrier, ce qui prend du temps et de l’argent. A vous de voir si vous avez la main d’oeuvre et l’argent pour ajouter des étapes dans la production.

Broyez, coupez, ciselez les ingrédients pour différents effets

L’étape de marketing est intéressante aussi. Designer la bouteille, trouver de nouveaux éléments, nommer la potion, décider du prix, par rapport à la concurrence. Tant d’idées qui sonnent bien sur le papier tombent vite à plat à cause d’un gameplay illisible.

En effet, pour produire ces potions, vous avez besoin de ressources, de matériaux et d’ouvriers. Le mode achat permet de créer des pièces et d’acheter des postes de travail. Après avoir mis en place vos chaînes de production, vous devez embaucher des employés, de bas niveau, pour qu’ils se mettent au turbin.

Une bonne potion est une potion marketée

C’est un des gros soucis du jeu. Les ouvriers se gèrent un peu comme dans Oxygen not Included, c’est à dire que vous pouvez les laisser en autonomie ou leur assigner un poste. Au début, impensable d’assigner des postes tant il y a de choses à faire. Du coup, les journées sont loin d’être optimisées, ils font tout et n’importe quoi, dans un ordre incontrôlable.

Cela a pour conséquence de perdre en rentabilité dans les débuts du jeu. Développer des potions coûte cher et prend du temps, pour des résultats pas ouf. Résultat, c’est frustrant, et on ne sait pas ce qu’il faut faire pour faire mieux.

Le home staging, c’est important pour le moral des troupes

La construction est ennuyeuse, il n’y a pas de façon originale ou maline de poser ses chambres, grottes et escaliers. La décoration est obligatoire pour le bonheur de vos ouvriers, mais c’est inintéressant à poser, outre couvrir des statistiques et coûter de l’argent.

Potion Tycoon est l’exemple d’une bonne idée, d’un bon mélange des genres, mais qui foire son exécution. Le jeu peine à créer l’intérêt chez moi, et pour 20€, je trouve que c’est pour l’instant un mauvais achat.

La seule lueur d’espoir à mon sens, c’est qu’il s’agit d’un accès anticipé et qu’il peut se bonifier. Vont-ils trouver la bonne recette ? L’avenir nous le dira.

Genre : Gestion

Développeur : Snowhound Games

Éditeur : Daedalic Entertainment

Plateforme : PC (Steam)

Prix : 19.99€

Date de sortie : 13/03/2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

LupusVII

Cliché de geek, boit trop de café, a des projets par dizaines et un backlog de plusieurs vies. Je troque volontiers quelques heures de sommeil à écrire des articles pour vous convaincre d'en perdre également.