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Kiborg

Kiborg (Morgan Lee selon l’état civil), pas content, Kiborg avoir des gros muscles alors si Kiborg décider sortir de prison, Kiborg sortir illico en pétant autant de molaires et de clavicules que nécessaire. Kiborg être très sélectif quand Kiborg cabosser gens. Kiborg content, plan être imparable.

Ce que ce brave homme à moitié cybernétique n’avait pas envisagé, c’est que la prison en question est pleine à ras bord d’autres dégénérés particulièrement dangereux.

Ce qu’il n’avait pas non plus prévu, c’est que les gardiens, qui sont d’humeur facétieuse, ont décidé d’organiser un grand jeu télévisuel appelé The Last Ticket au cours duquel les dollars vont joyeusement comme couler sur la régie publicitaire de notre Fleury-Mérogis des temps modernes tandis que nos braves détenus, bien entendu tous innocents, vont s’entretuer pour le grand plus grand plaisir des masses laborieuses, inconsolables depuis la perte de leur émission t où tout était permis (jusqu’à ce que, bien entendu, ça ne le soit plus).

Pour lui, le triathlon, c’est bientôt compromis.

Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas chez ce nouveau titre signé par le joyeuse équipe de Sobaka Studio que vous allez découvrir un scénario haletant, profond, voire, au détour d’un couloir dégueulasse, de l’émotion. 

Non, ici il n’y aura que de la baston, des grosses armes et des gerbes de sang… des tonnes et, souvent, le vôtre d’ailleurs.

Morgan Lee : un mec sympa qu’on voudrait croiser tard dans un TER.

Car voyez-vous, ce nouveau jeu des russes amateurs de castagne, dont c’est le nouveau projet après un Redeemer plutôt bien reçu il y a quelques années, prend cette fois la forme d’un roguelike dopé à l’Unreal Engine 5.

Dans cette grand fête à la torgnole, l’objectif va donc être d’échapper, sous le regard de spectateurs assoiffés de sang, à cet établissement carcéral moyennement porté sur le cocooning, en survivant, de salle en salle, à tous les gros déviants surarmés qui y pullulent.

A l’occasion, Morgan s’improvise dentiste pour dépanner ses amis dans le besoin.

Notre brave taulard, Morgan Lee, qui s’est quand même pris 1300 ans de détention sur la planète-prison Sigma sans remise de peine ni excuse de minorité (faut dire qu’il doit bien taper la quarantaine) devra donc des hordes d’ennemis dans des arènes générées procéduralement.

Fort heureusement, les gentils organisateurs de ce jeu de massacre ont pris soin de vous laisser un petit avantage en vous permettant (i) de vous doter d’implants cybernétiques bien méchants et (ii) en vous offrant de magnifiques armes après une séance d’équarrissage de rotules et de bulbes rachidiens.

Une joie pour les amateurs d’urbex…

Ne croyez pas que la tâche sera rendue trop facile puisque chaque salle regorge de psychopathes armées jusqu’aux dents de matraques, barres à mine, pistolets, fusils, lance-flammes, lance-roquettes etc. Bien évidemment, vous rencontrerez, de temps à autres, un gros lard probablement défoncé à l’hormone de requin qui s’avèrera être bien plus redoutable que ses condisciples et que, dans le jargon des joueurs, on appellera plus communément un boss.

Pour en venir à bout, vous disposerez d’une panoplie assez classique : coup de poing rapide et léger, coup plus fort et plus lent, coup tournoyant, protection et contre. Bien évidemment également, roguelike aidant, vous allez mourir un paquet de fois et maudire les mamans de vos ennemis puis, comme Ikki, revenir d’entre les morts pour leur apprendre les bonnes manières.

Le tuning, c’est comme le botox. On commence soft.

Il va y avoir des larmes, du sang et des torrents de sel avant que notre brave sociopathe de Morgan Lee arrive à s’enfuir de Sigma. Et probablement quelques manettes martyrisées. Assez classiquement dans ce genre de jeu, chaque run vous permettra d’engranger des points d’expériences qui pourront être, très littéralement, dépensés au début de chaque nouvelle partie pour débloquer de nouvelles capacités actives ou passives, offensives ou défensives.

En clair, chaque mort vous rendra plus fort. Et, vu que le jeu n’est pas sympa du tout, vous allez devenir vachement fort. Histoire de rééquilibrer légèrement la balance, notre grosbill cybertuné pourra s’équiper d’armes de poing et d’armes à feu à chaque début de partie.

Mais on peut vite déraper.

Et dispenser la bonne parole à grand coups de shotgun, à défaut de constituer un exercice de démocracie, reste bien jouissif (dans le strict cadre d’un jeu, hein, bande de psychopathes !). Alors, que dire que vous n’auriez pas déjà compris après cinq secondes de bande annonce ?

Que le jeu est difficile et que la difficulté est parfois mal dosée vu que les salles s’enchainent aléatoirement ? Que Kiborg est un beat’em all bien furieux qui, paradoxalement, semble manquer un peu de punch en raison d’une légère impression de flottement et de latence durant les combats ?

Un arbre de compétences touffu.

Que, d’un point de vue visuel, ça ne décrochera aucune mâchoire mais que ça reste très propre et que ça tourne pas mal du tout, y compris sur Steam Deck ? Je n’en sais trop rien.

Graphiquement, c’est propre mais, logiquement assez répétitif

En revanche, ce que je sais, c’est que Kiborg peut, durant quelques minutes, constituer un bon défouloir après un appel téléphonique auprès votre URSSAF, la réception d’un colis joyeusement piétiné par votre livreur ou encore la lecture d’un test sur Dystopeek.

Pour le reste et bien qu’il soit très plaisant et défoulant, le jeu manque malheureusement d’un petit quelque chose pour en faire un titre plus addictif et marquant.

Genre : Beat’em all


Développeur : Sobaka Studio


Editeur : Sobaka Studio


Date de sortie : 30 Avril 2025


Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.