Trepang²

L’aspect narratif est un élément majeur des jeux vidéo. Pensez à toutes ces fabuleuses aventures que vous avez vécues avec votre paladin, votre policier incorruptible… Ces histoires que vous racontez à la pause café, rêvant déjà d’être chez vous pour continuer. Les développeurs de Trepang² ont conscience de tout ça mais n’en ont strictement rien à faire, eux ce qu’ils veulent ce sont des petits bouts de gens éparpillés partout sur les murs.

Et pour cela, quoi de mieux que vous balancer dans les rangers de 106, un super soldat super balaise mais –oh oh oh attention gros twist surprise – super amnésique ? Libéré des laboratoires d’une mega corporation nommée Horizon, vous aller rejoindre un groupe d’intervention tout aussi obscur et enchaîner les missions pour repeindre les couloirs vous débarrasser de ces savants fous.

Non Trepang² ne s’embarrasse pas vraiment d’un scénario, c’est le moins que l’on puisse dire. On enchaîne les missions principales et secondaires (de chaque) sans vraiment faire gaffe à pourquoi on est là et ce qu’on doit y faire. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il y a beaucoup de monde en face et, coup de bol, suffisamment de munitions.

Mais tout ceci serait bien, mais pas top, s’il n’y avait les pouvoirs du héros qui subliment les combats. En effet, vous avez deux petits avantages sur vos adversaires (en plus de votre charme naturel, bien entendu) : vous pouvez vous rendre invisible quelques secondes et surtout ralentir le temps. Oui, vous au fond ? Oui, du gore et un bullet time, oui, comme dans F.E.A.R. Vous n’aviez pas aimé ce dernier ? Si ? Ah ben ça tombe bien parce que vous êtes partis pour une douzaine d’heures d’hommage.

Trepang² n’est heureusement pas un copier-coller du jeu de Monolith mais s’inspire de ces shooters du début des années 2000. Les niveaux sont très linéaires, les objectifs très peu variés et chaque rencontre avec une escouade ennemie est un petit puzzle que l’on résoudra à grands coups de chevrotine.

Vous pouvez vous retrouver dans de grands espaces surpeuplés ou des endroits confinés avec des soldats ultra-protégés, dans tous les cas il va falloir utiliser au mieux vos pouvoirs et la glissade. Et je vous ai dit que vous pouvez aussi attraper les ennemis et les jeter sur leurs petits camarades en leur mettant auparavant une grenade dégoupillée dans le caleçon ?

Les combats sont donc énormément nerveux, les rares moments où on se pose ne servent qu’à regagner un peu d’endurance et à regarder par où retourner à la boucherie. On court dans tous les sens, on enchaîne les headshots et on cherche – comme au bon vieux temps – les medikits et pièces d’armure traînant par terre. C’est simple, jouissif et épuisant. Mais c’est bien !

Attention cependant, tout n’est pas rose malgré ses 6 longues années de développement, petit studio oblige. Au niveau sonore tout d’abord. Je ne sais pas si c’est un souci rencontré par d’autres, mais la spatialisation partait parfois en cacahuète chez moi. Les musiques, quant à elles, se déclenchaient bien lors des passages musclés mais avaient tendance à continuer alors que toute l’action était retombée. C’était étrange, je m’attendais à voir surgir d’autres ennemis alors que j’étais seul dans un couloir…

Au niveau armement, si on peut débloquer l’akimbo, les flingues sont très classiques, avec d’excellentes sensations et la possibilité de les modifier (ah le pompe avec ses balles incendiaires). Petit regret, l’impossibilité d’utiliser les organes de visée, obligeant à être assez imprécis. Mais je soupçonne un choix des développeurs qui oblige comme cela les joueurs à s’approcher des ennemis.

Dernier grief – mais encore une fois c’est du chipotage tellement l’expérience fut plaisante – le moteur physique fait parfois des siennes et le ragdoll tout comme les objets heurtés en font parfois à leur tête (en plus de déclencher un bruitage mixé bien trop fort). Je n’ai cependant pas vu de PNJ bloqués dans les murs ou autres soucis bloquants. Un léger manque de finition qui n’a guère de conséquence.

Alors, Trepang², oui ou non ? Si vous voulez du bon gros FPS qui éclabousse, oui, mille fois oui. Le gameplay est nerveux, les gunfights extrêmement jouissifs et chaque mission est un plaisir pour les yeux et les pulsions les plus bestiales. Parce que je ne vous en ai pas parlé, pensant que vous regarderiez les captures, mais le jeu est plutôt joli. Si par contre vous préférez l’infiltration et un gameplay posé, alors je me demande ce que vous faites encore ici…

Trepang² est un travail d’amoureux du FPS, de fanas d’hémoglobine et de violence gratuite. Pour 30 petits euros il vous offre une douzaine de missions proposant de nombreux niveaux de difficulté. Ce serait dommage de passer à côté, non ? Allez, faites pas vos timides ! Pendant ce temps-là je vais aller me renseigner sur Trepang premier du nom, il paraît qu’il permet de comprendre l’histoire. Je me marre.

Genre : FPS

Développeur : Trepang Studios

Editeur : Team17

Date de sortie : 21 Juin 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur