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Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate

Vu mon peu d’intérêt pour ces bonnes vieilles Tortues Ninjas, leur maître à penser moustachu et pour les comics en règle générale, je n’étais, à priori, pas le mieux placé pour tester ce nouveau jeu issu de la célèbre licence Teenage Mutant Ninja Turtles. Cela dit, je pouvais au moins me prévaloir d’une certaine expérience en matière d’adaptations vidéo-ludiques du comics.

En effet, j’avais eu l’occasion, au temps jadis, de jouer à l’une des versions NES du jeu qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable puis, un peu plus tard, à une adaptation Game Boy avant de découvrir avec joie l’excellente borne d’arcade dans sa version à quatre joueurs signée Konami (parce que (i) il existait également une borne 2 joueurs et (ii) Konami sortait de bons jeux à l’époque). 

L’envie de retrouver le plaisir procuré par cette borne d’arcade sans perdre toutes mes précieuses pièces de 5 et de 10 Francs (mais en m’acquittant de la taxe république en surpayant mes exemplaires importés) m’avait très logiquement conduit à acquérir les adaptations Megadrive (The Hyperstone Heist en 1992) et Super Nintendo avec le fameux Turtles in Time (1992 là aussi) et ses effets de zoom réalisés grâce au mode 7 de Nintendo.

Y’a pas à dire, ça en jetait, ces zooms avec ces vils crevures d’ennemis qui allaient s’écraser sur votre écran télé. M’enfin, je m’égare.

Je n’avais plus eu l’occasion de toucher à un jeu de la licence jusqu’à la sortie récente de l’excellent beat’ em all TMNT: Shredder’s Revenge, signé Tribute Games et édité chez Dotemu, petit éditeur français qui monte très sérieusement en gamme depuis quelques années grâce à une palanquée d’excellentes relectures de classiques du jeu vidéo (Wonderboy 3: the Dragon’s Trap, Streets of Rage 4, Windjammers 2).

J’ai donc sournoisement décidé de piquer ce tout nouveau aux autres testeurs quand s’est présenté l’occasion d’essayer ce nouveau TMNT: Splintered Fate (ou le Destin de Splinter en VF).

Comme vous pouvez le constater, c’est assez fluo !

Cette fois, il s’agit d’un rogue-like signé Super Evil Megacorp à base de tortues mutantes et de pizzas. Reste désormais à savoir si ce nouveau jeu se situe dans les échelons supérieurs de la licence ou, au contraire, dans ses bas-fonds. Après quelques heures de jeu, le constat qui me vient en tête n’est pas forcément très plaisant et, soyons honnêtes, pas forcément en accord avec les avis que je lis ici ou là.

Dans ce nouveau titre, Splinter, le vieux rat mutant bi-classé maître ès kung fu s’est fait lâchement embarqué par le terrible Clan des Foot (mon Dieu, ces noms !) et, bien évidemment, les quatre rigolos verdâtres ne l’entendent pas cette oreille et partent illico délivrer le shaolin poilu. Ici, foin de beat’em all classique à la Turtles in Time. On officie cette fois dans le rogue-like en vue vaguement isométrique et on va défourailler les scélérats seul ou jusqu’à quatre joueurs.

Le crâne signifie qu’un boss se trouve dans la prochaine salle.

Comme vous pouvez vous en douter et comme dans tout rogue-like qui se respecte, on croisera au fur et à mesure de déambulations quelques peu répétitives des ennemis plus ou moins coriaces, certains dotés d’armures qu’il conviendra de détruire préalablement (les gros lâches !) ainsi que des mini boss et des boss qui viendront sérieusement vous le donner du fil à retordre.

Bien entendu, vous échouera un certain nombre de fois avant que les items récoltés au fur et à mesure de vos parties ne vous permettent de changer la donne et de latter les margoulins. Re-bien entendu (on me dit dans l’oreillette que cette formulation est vraiment moche), vous rencontrerez tout le bestiaire de TMNT (avec une vraie prédilection pour les rats basiques, les petits robots chiants et les ninjas photocopiés) et devrez vous mesurer aux usuels suspects du comics et du dessin animé tels que Leatherhead, Krang, Karai ou autres Bepop.

Vous ne pourrez pas dire qu’on ne les reconnait pas.

Le jeu est plutôt bien réalisé, joliment colorié et les personnages, très reconnaissables par rapport à leurs alter égo comics, sont modélisés et animés avec soin. Les décors, bien qu’assez basiques, disposent, quant à eux, de jolis effets de lumière qui permettent de leur donner un autre relief. La musique, plutôt passe-partout, m’a, en revanche, assez vite tapé sur le système. Nos quatre tortues ninjas, aisément reconnaissables avec chacune sa couleur et son arme de prédilection ; proposent des gameplay légèrement différenciés.

Enfin, il existe un grand nombre de variations dans les power-ups, qu’ils soient pérennes ou limités à la partie en cours, et des marchands croisés au fil de l’aventure, proposent suffisamment de camelotes pour tuner efficacement votre tortue énervée. Les boss disposent chacun de patterns différents qu’il faudra maîtriser pour éviter de revenir un peu trop rapidement à la case départ (qui se trouve, assez logiquement, être la base des tortues ninjas où les attend sagement April). Bref, sur le papier, ça présente plutôt bien. 

Ouais, j’ai magistralement loupé mon attaque.

Le problème, c’est que, manette en main, je m’ennuie quelque peu. Bien entendu, la situation s’améliore dès lors que deux joueurs sont présents et j’imagine que les choses prennent une toute autre tournure à trois ou quatre (quoi que ce soit déjà un peu le bordel avec uniquement deux joueurs) mais je n’ai jamais été vraiment passionné par ce qui se passait à l’écran. Ce qui, vous en conviendrez, est un peu ballot.

Serais-je donc en présence d’un jeu gentiment médiocre, pas vraiment bon mais clairement pas mauvais ? Serait-ce là un de ces élèves du milieu de classe dont on peine, quelques semaines plus tard, à se rappeler le nom voire l’existence ? Le jeu serait-il condamné à ne trouver son public que parmi les seuls fans des tortues ninjas qui se repaitront peut-être de ces lignes de dialogue qui nous ont fait bâiller à plusieurs reprises lorsque nous avons joué à deux avec mon fils, malgré quelques vannes méta plutôt bien amenées ?

Du coup, j’en viens à me demander si, effectivement une connaissance plus approfondie du comics et/ou une certaine accointance avec le dessin animé ne serait pas ici nécessaire pour trouver le supplément d’âme qui semble manquer au jeu.

A moins, bien entendu, que je ne sois pas non plus le cœur de cible du genre rogue-like ? (Oui, ça commence à sérieusement ressembler à un sérieux constat d’incompétence). Tout est possible et, comme je le disais plus haut, il semble que le jeu rencontre ailleurs un accueil nettement plus chaleureux.

Genre : Rogue like

Développeur: Super Evil Megacorp

Editeur : Super Evil Megacorp

Date de sortie : 6 novembre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.