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Robocop: Rogue City

Je crois que la dernière fois que j’ai joué à un Robocop, c’était en 1988 sur l’Amstrad d’un pote. On y passait des heures devant, bouclant inlassablement le jeu et tentant de toujours faire mieux. C’était le bon vieux temps, on jouait pendant des semaines au même jeu, on n’était pas à courir après la moindre promo de bundle. Ah là là c’était bien avant et… pourquoi on est là ? Ah oui pardon, c’est pour causer de Robocop: Rogue City.

Sorti fin 2023, Robocop: Rogue City n’arrive que maintenant chez Dystopeek parce que figurez-vous, ça ne marche pas très vite un robot comme ça. Ou alors on avait un peu peur qu’il ne réduise en miettes nos souvenirs émus, allez savoir. Toujours est-il qu’il est là et que que… bon sang qu’il est bien !

Oubliez la vue latérale, oubliez les contrôles trop rigides mais gardez le Detroit des années 80 à l’ambiance inimitable et au quartiers miteux. Vous serez cette fois-ci dans un FPS qui, malgré toutes les attentes, assure et pas qu’un peu.

Je ne pensais honnêtement pas que Teyon, le studio en charge, y arriverait mais j’aurais dû être confiant après leur très bon Terminator: Resistance. Ces gens-là savent respecter l’esprit d’une licence et en livrer la quintessence.

Nous voici donc aux commandes du flic mi-homme mi-robot dans une longue enquête à la poursuite d’un méchant qui, à peine débarqué à Detroit, veut mettre la ville à sa botte. Un scénario convenu donc, mais un scénario pile comme on le voulait : un méchant, des gentils (parce que oui, Lewis vous accompagnera bien entendu) et des rebondissements. Les ingrédients des films des années 80-90, savamment régurgités et mis à la sauce 2020.

On pourrait craindre, en étant aux commandes d’un cyborg quasiment invulnérable, que les niveaux ne seraient qu’une simple succession de fusillades sans intérêt. Heureusement pour nous, Teyon a bien réfléchit à son coup et a bien entendu inclus de bonnes grosses fusillades dans lequel on dézingue sans le moindre remord des dizaines de punks et autres criminels.

A ce niveau c’est du très classique et très efficace, très rythmé et surtout, même si Robocop est extrêmement résistant, il va quand même falloir jouer avec le décor et faire preuve d’un minimum de finesse. S’ils sont donc l’attraction principale, les combats ne suffisent tout de même pas à résumer Robocop: Rogue City. Parce que, comme indiqué dans le nom, la ville est un acteur majeur.

Vous ne serez pas parachuté à l’entrée du niveau pour faire immédiatement feu sur des criminels. Non, vous allez arriver dans un quartier dans lequel vous trouverez de nombreuses missions annexes. Vous discuterez ici et là, prendrez des décisions, collerez des amendes, aiderez le quidam et donnerez un coup de main à vos collègues.

Rien de très profond, ne vous attendez pas à partir pour des quêtes secondaires sur plusieurs heures, mais toutes ses activités mises bout à bout participent grandement à l’immersion du joueur.

Le pas lourd du héros, la réaction des habitants de Detroit à son arrivée, les insultes des criminels ou même l’indifférence des sans-abris, tout cela contribue à transformer Robocop: Rogue City en bien plus qu’un FPS bas du front. Certes cela reste un jeu d’action en solo où le compteur de morts bat quelques records, mais vous vous prendrez bien souvent à vérifier si une voiture stationnée n’est pas en infraction…

C’est ce genre de petits détails qui fait qu’on avance avec le sourire. Ça et le fait que le jeu est extrêmement beau, avec des décors bien cradingues regorgeant de détails. La bande son est elle aussi exemplaire, avec des voix collant parfaitement et la musique mythique remaniée mais toujours reconnaissable. Un régal !

Le gameplay est quant à lui simple, Robocop ne s’embarrassant pas de dizaines d’armes différentes mais pouvant cependant améliorer ses capacités (analyse, armement, ingénierie…) ce qui l’aidera à trouver des indices dans certaines situations, ou à accéder des zones autrement inaccessibles.

Robocop: Rogue City est donc un jeu bien plus profond qu’il n’y paraît au premier abord, surtout avec un héros a priori si bourrin. Je ne détaille pas le scénario qui, comme vous vous doutez, va mettre en scène la perte (ou pas !) d’humanité de Murphy et ses relations avec les autres membres des forces de l’ordre, ainsi que sa manière très directe de régler les situations.

Avec des missions regorgeant de choses à faire et de petites quêtes et objectifs secondaires, Robocop: Rogue City déjoue ses détracteurs en proposant une expérience riche alternant découverte posée et scènes d’action intenses. Son rythme est parfait, son ambiance colle parfaitement au film – que j’ai du coup envie de revoir – et on ne peut que saluer Teyon pour leur excellent travail, une fois de plus. Je ne sais pas quelle franchise de mon enfance ils ont en vue pour leur prochain titre, mais je promets de me jeter dessus dès sa sortie !

Genre : FPS

Développeur : Teyon

Editeur : Nacon

Date de sortie : 2 Novembre 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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