Neon Blight
Votre maman vous a probablement appris que la première impression est importante dans la vie. Quand Neon Blight a planté et a corrompu ma sauvegarde au bout de 30 minutes, je me suis dit qu’on n’allait pas être copains.
Bon. Neon Blight est un twin-stick shooter mélangé avec des mécaniques de rogue lite. Vous incarnez Lara, une ancienne flic qui s’est reconvertie en marchande d’armes. Le but est assez simple : trouver l’arme ultime, rien que ça.
Visuellement, le jeu est correct. Ce n’est ni très beau ni très inspiré, mais ça fait le job. L’ambiance cyberpunk est simpliste. Mettre des néons dans une ambiance futuriste ne suffit pas à se labelliser cyberpunk. Mais bon, vu que certains rajoutent juste une année derrière, j’imagine que ça passe.
La musique est OK. Sans grande inspiration là non plus. Disons que ça accompagne relativement bien les scènes d’action.
Neon Blight s’introduit avec une mission de police, où votre partenaire et vous capturez “Mortelame”, oui oui, un méchant qu’il est méchant et qui rit fort. Cette séquence sert de tutoriel et vous apprend à manier le personnage. Manette ou clavier, c’est du twin-stick shooter. Étant une huitre avec une manette, j’ai trouvé le maniement pas évident, mais ce n’est pas forcément la faute du jeu.
Par contre, là où ça l’est, c’est dans la lisibilité globale. Votre personnage se coince régulièrement dans du décor, les ennemis aussi. Si un ennemi est derrière un décor, vous ne le voyez pas de suite. Que des petits détails pénibles qui rendent le jeu désagréable pour rien.
La mission terminée, après un grand moment d’écriture (c’est faux), vous retrouvez Lara qui a apparemment démissionné de la police. C’est le côté gestion de boutique qui est alors présenté. Vous nommez ladite boutique, Tanesha, une autre marchande, vous explique ce que vous pouvez faire dedans.
Si vous avez joué à Moonlighter, c’est grosso modo tout pareil, mais en moins bien. Vous collectez des armes dans vos aventures, vous les mettez sur des étagères, vous définissez le prix et des gens les achètent. Avec cet argent, vous améliorez la boutique et achetez des meilleures armes au cours de l’aventure.
Et le problème, c’est que cette partie est chiante comme un lundi. Même si votre inventaire est plein, il n’y a jamais plus de 3 personnes dans la boutique, et vous ne faites que des allers-retours entre encaisser des clients et mettre en vente de nouvelles armes.
Les améliorations sont au nombre de 2. L’encaissement automatique et plus de places pour mettre des armes… Waow. Donc non seulement il n’y a pas grand-chose à faire, mais une des améliorations consiste à avoir encore moins de choses à faire.
Cet aspect boutique est là pour vous faire gagner de la thune. Utile à quelques endroits, comme acheter des armes à certains moments, ou accéder à des nouveaux biomes. En payant un péage. Oui oui. Sigh.
Passons à l’aspect action. Vous prenez la voiture pour vous rendre dans la Bordure Extérieure. Cette carte est découpée en 6 zones, qui contiennent chacune un boss. Le scénario consiste bêtement à dézinguer le boss de chaque zone quand on vous le demande.
Un personnage du nom de Echo vous file des quêtes secondaires, qui ne sont que des quêtes de “patoune”. Vous butez X créatures de tel type, trouver Y trésors, rien d’intéressant là aussi.
Vous vous déplacez de case en case, comme dans un rogue lite classique. Des ennemis apparaissent et vous devez les éclater pour récupérer du loot ou de l’argent.
Pas de contraintes de buter tout le monde pour passer à une autre case, vous pouvez complètement rusher la carte si ça vous ennuie. Ce que j’ai fait assez vite, vu qu’on n’a pas d’intérêt à buter tout le monde quand on a un bon équipement et qu’ils ne donnent que quelques pièces.
Si ce n’était que ça, ça serait juste ennuyeux. Mais là encore, on a plein de petits détails nuls. Du genre, les ennemis peuvent apparaître devant vous quand vous arrivez dans la case. Vous faisant perdre une vie pour rien. Ou alors, ils sont planqués dans le décor et vous ne les voyez pas.
De plus, le bestiaire est nul. Oui, nul. Il y a en tout 5 ennemis. Et les boss. Voilà. Vous pensez qu’en changeant de biome, les ennemis changent ? DU TOUT. Ce sont les mêmes, mais dans un autre décor. Et le changement de biomes consiste juste à des couloirs plus étriqués et des flashs lumineux. Alerte enlèvement, on recherche la créativité.
Les boss ne sont pas si mauvais heureusement. Leurs patterns varient un peu et demandent de l’apprentissage et des réflexes. Même s’ils sont parfois très cons. Un des boss envoie des bombes et peut se toucher lui-même. Pourquoi pas, sauf qu’il s’est coincé dans un bord tout seul, et il a passé le reste du combat (50 secondes environ) à s’envoyer des bombes dans la tronche. Je n’ai rien eu à faire.
Il y a bien des énigmes et des puzzles planquées dans les cartes, mais là encore, il n’y a aucun arrêt à part satisfaire sa complétionite. Quelques quêtes annexes vous donnent un peu de lore, ce qui est toujours sympa, mais l’écriture est inintéressante.
Neon Blight est raté. Le souci majeur étant qu’il n’est pas seulement ennuyeux. Mais il est aussi truffé de bugs. Le jeu crashe régulièrement, et vous renvoie à la boutique si vous avez la chance que la sauvegarde ne se soit pas corrompue. Donc, vous êtes au milieu de la pampa, avec un sac plein, ça plante et pouf, plus rien.
Si vous mourez, le seul inconvénient est que votre sac est perdu. Pas de moyen de le retrouver, vous avez juste perdu votre farm. Farm omniprésent pour progresser dans le jeu, mais farm inintéressant, car il ne s’ajoute à aucune autre mécanique.
Dans Moonligher, qui a pourtant été décrié, votre objectif est d’améliorer votre boutique. Il y avait suffisamment de contenus pour que l’on puisse y voir un intérêt. Les ennemis deviennent plus forts, il faut s’armer en conséquence, ça coûte plus cher alors, on investit.
Dans Neon Blight, les armes tombent toutes seules. Il n’y a pas d’amélioration possible, juste des statistiques et des types d’armes différentes. En gros, vous avez 1 sniper, 1 pompe et 1 truc au milieu et ça suffit amplement.
Aucune idée de pourquoi ce jeu a eu le feu vert pour être publié, ou pourquoi il n’est pas passé par une case “Accès anticipé”, mais en l’état, je ne peux vous le recommander. Peut-être après quelques patchs et améliorations de contenu ?
Site officiel
Sortie : 11 juillet 2022
Développeur : Bleeding Tapes
Éditeur : Freedom Games
Disponible sur Steam
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur