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Le Koh Lanta des Jeux Vidéo

Mardi 1er Octobre, il est 22 h 35. L’épreuve vient de se terminer. Le point décisif n’a pas échappé à l’équipe des MESKI, qui bat les TABANE de justesse 4-3. Les bleus obtiennent donc l’immunité si précieuse, et sont qualifiés pour la semaine suivante. Leurs adversaires se rassemblent donc pour le terrible vote éliminatoire !

Après un conciliabule de quelques minutes et l’analyse de leurs erreurs, ils se livrent à la tâche ingrate de voter pour désigner quel membre de leur équipe sera éliminé de l’aventure. Dans un silence glacial, sous une pression étouffante, le grand organisateur égrène l’un après l’autre les noms inscrits sur les bulletins. Ce soir là, Howii est éliminé par la tribu des TABANE. Sa sentence est… irrévocable ! Il rejoint donc madgicsysteme, éliminé la semaine précédente.

Ayayaé Ayayaé

Si vous ressentez une impression de déjà vu, c’est que vous êtes sans doute un téléspectateur d’une chaîne qui diffuse depuis une quinzaine d’années une émission familiale d’aventure à base d’épreuves sportives et de votes.

Mais ne vous y trompez pas ! Le récit plus haut est réel, mais il a pour cadre une aventure qui se déroule pour la 6ème fois cet automne : le Koh Lanta des Jeux Vidéo.

Tous les ans, des gamers de tous les niveaux choisissent de partir dans l’inconnu, denrée rare de nos jours. Certains sont des fervents de jeu en ligne, d’autres n’ont jamais affronté d’adversaires humains. Ces aventuriers sont rassemblés dans des équipes et s’affrontent un soir par semaine dans un jeu vidéo. Vos yeux brillent : Fifa ? Counter Strike ? Rocket League ?

Que nenni ! Les jeux utilisés dans le KLJV sont pour la plupart méconnus et gratuits. Ainsi, le match auquel le début de l’article fait allusion s’est déroulé sur un RTS futuriste, ZERO-K.

ZERO-K, en 5 contre 5 : une manche de 55 minutes !

D’autres jeux qui ont servi de cadre aux matches des autres soirées ? Gear Up, Super Tux Kart, Cube Racer, TeeWorlds, Toribash, Maniadrive, …

Il arrive aussi que des jeux très bons soient utilisés. Ainsi, Company of Heroes, Trackmania Nations, Blazerush ont parfois donné lieu à des soirées épiques. Mais si le jeu est bon, alors les modalités de victoire ou les modes de jeu sont hard.

Teeworlds, dans le KLJV 2.

Certains jeux ne sont que des ébauches en version 0.2, mais tant qu’ils ont un netcode ou un leaderboard, ils sont bons pour le KLJV. Mais pourquoi tant de haine ?

Dans l’enfer du jeu pas gâté

C’est que l’inconfort et le dépaysement sont au programme de cette aventure vidéo ludique. Les jeux choisis sont donc annoncés aux équipes quelques jours avant la rencontre. Ils ont soit une maniabilité aux fraises, soit un gameplay incompréhensible, ou des contrôles énervants. Ou tout à la fois ! L’adaptation à ces jeux est une aventure en elle-même, surtout lorsque l’enjeu est… l’immunité !

Rocket League ! Ah non mince…

Votre équipe perd ? Elle doit alors participer à un vote pour éliminer un de ses membres. Lequel ? Le pas sympa ? Le sympa qui nous fait perdre ? Le pro-gamer de la tribu, qui peut nous faire gagner mardi prochain ? Celui qui joue trop son commandant naturel ?

Une ambiance de folie !

Les jeux vidéo et le match constituent un volet de l’aventure. Les relations et la survie en sont un autre. En effet, même le pire boulet du pad a une voix, qui compte autant que les autres. Pour survivre, soyez gentils et positifs, ou créez une alliance undercover pour voter groupé !

L’entraide côtoie donc la trahison. Surtout que lorsque l’effectif se réduit, les équipes disparaissent sous prétexte de « réunification ».

A ce stade, les épreuves deviennent individuelles : un vainqueur est désigné chaque semaine et obtient l’immunité. Quelques semaines de ce régime pour éliminer un par un les mecs en trop, et les 3 derniers candidats participent à la finale, qui s’est déroulée jusqu’alors sur le jeu Unturned.

Unturned, la finale : tout peut arriver !

Ce survival sandbox propose des aventures variées et dangereuses dans un monde chaotique : course d’orientation, cueillette, concours de crafting, chasse au trésor…

Le vainqueur du KLJV finit en général épuisé d’un parcours d’environ 2 mois, mais riche de frères d’armes qui ont partagé avec lui des parties de foot avec des palets comme joueurs, des parties de minigolf en ligne sur un jeu de 3 Mo, des concours de flipper glauques, ou une soirée sur un FPS antique.

Le tout se déroule sur les forums de Canard PC, et sur le Mumble du magazine, partenaire depuis le début de cette aventure pas comme les autres.

Même les spécialistes de la compétition en ligne l’avouent : l’ambiance sur le KLJV est unique. Les candidats se prennent au jeu et luttent pour survivre, pour ne pas être viré. Il faut tout faire pour gagner… ou pour ne pas rassembler les votes.

En quelques clics, l’amateur de jeux de gestion, le vieux routier du FPS, le spécialiste du jeu de plate-formes, le killer du shoot spatial, le patient stratège de Civilization, le drogué du MOBA se téléportent dans un autre univers de jeu.

Ils se retrouvent dans un truc bizarre avec des mecs inconnus avec qui on leur demande de jouer à des jeux dont personne ne parle jamais. Et dans le moite coude à coude du combat pour la survie, dans les bugs du jeu un peu pourri, dans les embrassades de la victoire, dans la fièvre du vote éliminatoire avec le bulletin qui pourra être décisif, ils deviennent des copains, des frères de galère, et s’affrontent les yeux dans l’écran.
Pourquoi ? Pour gagner. Pour rester. Pour le plaisir de voir partir les autres. Pour sniffer une fois par semaine ce shoot ultime : le frisson de la survie.

Le top niveau mondial après un scoring de plusieurs heures !

Des colliers d’immunité, des coups de pute, des déceptions, mille anecdotes, des epic wins et epic fails dans la même soirée… Des candidats y sont accros et deviennent des récurrents : Nozu, Clydopathe, C4n4rd, et d’autres reviennent l’année d’après prendre leur dose d’incertitude hebdomadaire, et sentir le parfum de la défaite des autres.

La survie qui dure

Du moins je le suppose, car je ne peux connaître les sensations des aventuriers. Je les observe de mon poste d’organisateur-arbitre. Je suis depuis 5 ans celui qui annonce les jeux, qui dépouille les bulletins de vote. Je donne le top départ, je compte les points, et c’est de ma voix que viennent les bonnes nouvelles et les tristes annonces d’élimination. Cet événement, que j’ai lancé à la fin de l’été 2014 en espérant rigoler sur 2 semaines, avait trouvé un écho puissant avec une quinzaine d’acharnés qui s’étaient pris au jeu durant… 4 mois ! Et cela continue depuis. Chaque semaine, un compte-rendu dramaticofun est publié sur mon blog.

Environ 70 candidats, et 80 soirées de jeux écrivent une saga remplie de rires et de surprises, de rencontres aux débouchés durables, voire même… IRL !

La coop pure…

Lors des 5 saisons précédentes, Ruvon (que vous connaissez, notamment dealer de votre dose de Newspeek), Rouxbarbe, Jujupatate, Clydopathe et Tieffeline (ancienne collaboratrice de ce beau site), ont gravé leur nom sur le totem des vainqueurs. Leurs points communs ? La fourberie, la résistance et la chance. Et pour l’un d’eux, le talent.

Le grand Sachem de Dystopeek, le grand guerrier Harvester lui-même, termina à la 2ème place de la première saison, tributaire d’une chance absolument incroyable…sauf en finale (NdHarvester : le talent Sig, le talent…).

Et certains d’entre eux, Ruvon, Harvester et Rouxbarbe, se sont par la suite joints à moi pour m’aider à organiser certaines saisons.

Vous savez tout. Une fois dans votre vie de gamer, vous pouvez sauver vos copains… ou les larguer dans l’oubli. On se voit l’an prochain ?

En attendant, qui va gagner la saison 6 ? Réponse le 3 Décembre.

2 réflexions sur “Le Koh Lanta des Jeux Vidéo

  • Clydopathe

    Clairement, je vais gagner la semaine prochaine :).

    • Ratachon

      Bah peut être.. Ya plus Nozu.
      Noozzzuuuuu :'(

Commentaires fermés.