Early Access: Night is Coming
Night is Coming. Inutile d’y voir un quelconque lien avec Game of Thrones, ici, c’est bel et bien de la nuit dont il faut se méfier ! De chaque nuit, celle qui invariablement, chaque jour, posera son terrible voile de noirceur d’où des hordes de monstres et abominations déferleront sur votre pauvre village qui n’a rien demandé qu’à survire paisiblement. Mais heureusement, ce ne sera pas toujours le cas, nous y reviendrons.
Amateurs de constructions paisibles, passez donc votre chemin, car ce jeu n’est pas fait pour vous… à moins que vous ne soyez curieux de la mythologie slave ! Quatre types de cartes sont possibles au démarrage d’une nouvelle partie mais une seule accessible au début, allant du plus abondant au moins favorable pour votre colonie. Un deuxième choix est proposé, permettant de gérer la difficulté encore plus finement.
Vous vous retrouvez donc à diriger un petit groupe d’individus ayant échappé à la terrible noirceur du prince Velimir et de ses sbires, qui n’auront de cesse d’harceler à la nuit tombée votre partie de forêt où vous avez pris refuge, et tenterez d’y construire une colonie. En fait, des portails vont s’ouvrir régulièrement à travers le pays et déverser des troupes du Prince pour y traquer des survivants. Plus vous resterez au même endroit et plus cela deviendra difficile de repousser ces hordes de monstres. Lors de ces Lunes Sanglantes, il vous faudra survivre en préparant au mieux la colonie sans oublier d’aller récupérer de précieuses ressources dans les environs peu sûr. Mais la meilleure façon de nettoyer la région et de fermer le portail est de vaincre le baron local qui arrivera le dernier jour de l’hiver… si vous avez survécu jusque-là !
Comme si cela ne suffisait pas, la forêt est consciente et résistera à votre présence. Concrètement, cela se traduira dans le jeu par une jauge qui augmentera à chaque prise de ressource, d’animal ou de monstre jusqu’à atteindre 100 points, ce qui déclenchera l’apparition d’un repère d’où des vengeurs attaqueront la colonie. Bref, pas le temps de s’attarder à regarder vos colons s’activer en tous sens ou de s’esbaudir devant la qualité des graphismes ou de l’interface.

Vos colons sont tous uniques avec des caractéristiques et capacités bien particulières et un équipement individualisé pour les combattants. Ils ont même des éléments de personnalité qui influeront sur leurs capacités et statistiques (Santé, Esprit, Faim, énergie et chaleur). De même pour les guerriers dont leurs conditions évolueront avec l’expérience au combat. Des colons bien nourris et satisfaits permettront d’augmenter une autre jauge, celle de l’esprit du campement qui permettra d’utiliser la magie (l’Esprit) qui donnera accès à une sorte d’énergie pour lancer des sorts et obtenir des points pour avancer dans l’arbre de technologies.
Celui-ci se déclinera en 3 arbres de choix (production, bataille et atelier du sage) qui se débloqueront une fois construit le susnommé. Ces bâtiments permettront de développer l’artisanat, la défense, la lutte contre le noir (rapport au titre), le repos et l’accès à une meilleure et plus abondante nourriture. Les points d’esprit (en plus de permettre de lancer des sorts) et d’éclats sombres (ce qui reste une fois les monstres tués) permettent de débloquer de nouvelles technologies et sorts.

De quoi être bien pourvu pour affronter l’hiver… et vous en aurez bien besoin. Car, ici, il s’agit aussi de définir une stratégie de défense et de combats, avec des personnages bien identifiés, ayant leurs atouts et faiblesses et des capacités dont il faudra bien se souvenir et utiliser à bon escient car le bestiaire prolifique n’est pas à sous-estimer. Et à force de les rencontrer, vous apprendrez également plus sur eux afin de déceler leurs points faibles. Tout cela est bien consigné dans une interface, décidément bien ficelée, sobre, élégante et efficace.
L’impératif de devoir déplacer son camp de base de temps en temps sous peine de se voir enseveli sous une horde inarrêtable ajoute à ce côté délicieusement survivaliste où il est illusoire d’imaginer bâtir un grand village. La difficulté, heureusement paramétrable, vous permettra de savourer Night is Coming dont je vous ai seulement dressé les grandes lignes sans parler par exemple des possibilités, plus avant dans l’aventure, de professionnaliser ses colons et d’en définir précisément leurs tâches, dont on se prend à les aimer et les chérir. On tend à oublier d’être dans une simulation de construction de village lors des explorations ou expéditions militaires pour s’imaginer être dans un RPG.

Et c’est là que peut-être le seul reproche que je trouve à Night is Coming, comme bien souvent le cas, à force de louvoyer entre deux genres, aucun des deux n’est finalement aussi abouti que dans ceux qui se consacrent à un seul genre. On pourra trouver que les constructions ne sont pas aussi foisonnantes et complexes et que, de même, la partie RPG n’est pas à la hauteur de ses ainées. Mais c’est parce que justement, Night is Coming a l’ambition de les mélanger afin de mieux retranscrire l’histoire de ces pauvres individus, perdus et traqués dans une forêt sombre se demandant comment échapper à ces horreurs et tenter de trouver une solution pour repousser les forces de l’horrible Prince Velimir !
Pour un démarrage en accès anticipé, je trouve que Night is Coming est déjà bien prometteur avec un gros potentiel à venir, si les développeurs parviennent à éviter l’écueil d’un mauvais dosage de la complexité ou d’une répétition trop prévisible des cycles de sang et autres. Une belle histoire, cohérente et des activités nombreuses et diversifiées avec une interface et des graphismes agréables. Le tout traduit en français s’il vous plait ! Pas de quoi bouder son plaisir, sans avoir à attendre la fin de l’accès anticipé !
Genre : Construction de cité survivaliste
Développeur : Wild Forest Studio
Editeur : 101XP
Date de sortie : 14 Avril 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur