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Caribbean Legend

Cette fois, il faut reconnaître que je me suis fait avoir dans les grandes largeurs. Quand mon rédac chef m’a proposé Caribbean Legend, il me l’a bien vendu. « Toi aussi tu veux devenir pirate, naviguer au beau milieu des Caraïbes, attaquer les caravelles, rencontrer des femmes de petites vertus et te bourrer la gueule au rhum ?« . Le fait qu’il n’ait pas lui-même sauté sur l’opportunité aurait bien dû susciter quelques appréhensions.

Vu la tronche du comité d’accueil, je vais peut-être repartir en France

Me voici donc parti pour tester ce qui s’avère, en réalité, être une sorte de remaster sérieusement amélioré du déjà antique To Each his Own, dernier rejeton de l’antique série des Sea dogs, sorti en cette fin de l’année 2016. Ce qui, bien entendu, ne m’a sauté aux yeux qu’après avoir lancé le jeu et trouvé quelques peu étranges la démarche du personnage et l’aspect tout carré des décors… Ah, la dure vie de pirate !

Bon, tant qu’à y être, prenons donc un instant pour placer le décor. Caribbean Legend est donc le dernier né d’une série de simulateurs de piraterie (bien que rien ne vous empêche d’être un gentil corsaire ou un brave négociant, même si j’y crois assez peu) développé par Akella, développeur russe devenu, avec le temps, son propre éditeur.

Mais, morbleu où est donc passé ce bateau ?

Comme vous pourrez rapidement vous en rendre compte en jetant un œil aux captures d’écran qui parsèment ce test, le jeu reprend en réalité le moteur et une bonne partie des assets de To each his Own, sortie il y a déjà 8 ans de cela. Soyons honnêtes, malgré des textures HD retravaillées, le moteur et les graphismes accusent sérieusement le poids des années, d’autant que To each his Own n’était déjà pas de  toute première fraîcheur à sa sortie.

Je me doute bien qu’Akella n’a jamais le dixième du budget dont a dû profiter Assassin’s Creed Black Flag chez Ubi mais quand même, il doit bien y avoir moyen d’avoir une animation des personnages moins famélique.

Humm, en quelle année sommes-nous ?

Une fois le décor planté, passons donc à l’histoire.

Vous allez jouer le rôle de Charles de Maure, fils désœuvré et légèrement hédoniste de la bourgeoisie parisienne parti chercher son frère aîné, bien plus fréquentable, quelque part au beau milieu des Caraïbes en 1654. En effet, le fils prodigue, parti chercher l’aventure dans le nouveau monde, a subitement appelé la famille à l’aide sans que personne ne sache de quoi il en retourne. C’est qu’il est pudique, le fils prodigue.

Vous avez une belle tête de porte-bonheur !

Et en effet, il y avait un peu moyen d’appeler la fratrie à la rescousse ainsi que le vous découvrirez assez vite. Car, voyez-vous, votre très noble aîné croupit dans une cellule après avoir été accusé d’avoir volé ce brave (et probablement) irréprochable gouverneur. Et là, le scénario ne va pas faire de la dentelle.

Alors que vous n’entravez strictement rien à la géopolitique des Caraïbes, à la navigation ou à quoi que ce soit d’autre, votre gentil frérot ne va pas hésiter une seconde à vous confier le soin de récupérer, fissa, le million de pesos qui permettront sa libération anticipée. Votre objectif initial, si vous l’acceptez (et je ne vous cache pas que vous n’aurez pas le choix, à moins de lancer le jeu en mode sandbox) consistera donc à (i) acquérir un bateau, (ii) trouver tous les moyens nécessaires pour mettre la main sur ce million de pesos dans un délai de 6 mois et (iii) essayer de sauver la fraction de votre arbre généalogique qui glande dans sa cellule.

Oui, oui, j’ai tout mis au max !

Allons, mes braves, semer le chaos, carjacker tous les vaisseaux commerciaux et inspirer la terreur à tous ces cul-terreux de pirates du cru. Et là… c’est le drame.

Si la démarche assez étrange (pour ceux qui ont vu Blood Mountain State, ça évoque un peu la course aux cookies) et le modèle assez chiche en polygones du personnage principal m’avaient déjà fait tiquer en lançant le jeu, la sortie de prison et la recherche de mon futur bateau va rapidement me faire réaliser qu’il n’y a pas de map ou de minimap disponible.

Bonjour, je suis le big boss local

Oui, en 2024, il est encore possible de galérer dans une ville parce qu’on n’est pas foutu de s’orienter correctement. Merci, messieurs les développeurs, de piétiner 20 ans de recherche en matière d’ergonomie et de confort de jeu ! Croyez le ou non mais le jeu, qui ne fonctionne qu’en plein écran, plante à chaque ALT + ESC. Oui, nous sommes bien en 2024.

Heureusement, mon fils a eu la bonne idée d’essayer le jeu. « Hé, daron, tu sais que la bateau est littéralement à 3 mètres à pied en sortant de la prison ? ». Humm, passons.

Admirez, c’est une des plus belles images du jeu !

Une fois en mer, on découvre, une fois de plus, le credo hardcore des développeurs. On peut, comme en ville, accélérer le temps (mais modérément) mais l’océan est immense alors que les cartes et le quick travel sont inexistants. Le monde est vaste et on prend trois plombes à faire quoi que ce soit. C’est réaliste mais je m’ennuiiiiiiiiiiie.

Soyons clairs, bien que je possède la quasi intégralité des jeux issus de la série Sea Dogs, je suis probablement la personne la moins qualifiée au monde pour réaliser le test de ce nouvel opus en monde ouvert. En effet, j’ai dû consacrer à peine une bonne trentaine de minutes à ces titres pour lesquels la courbe d’apprentissage aurait plutôt tendance à se situer en heures. Bref, ne vous offusquez pas…

Bon, moussaillon Baalim, il va être temps de sauter sur la planche

Plus que de vous dire à quel point le jeu est passionnant, ce test va surtout servir à vous expliquer pourquoi le jeu n’est pas fait pour vous (et, accessoirement, pour moi). Entendons nous bien. le jeu a manifestement un potentiel énorme pour qui saura passer au-delà de ses carences techniques et disposera du temps nécessaire pour profiter d’un jeu qui… humm… aime bien prendre son temps.

Choisissez votre camps, camarades !

Genre : RPG / jeu d’aventure

Développeur : BlackMark Studio

Editeur : BlackMark Studio / Valkyrie Initiative

Date de Sortie : 15 Février 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.

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