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Early Access: City Tales: Medieval Era

Attendez, ne partez pas ! Je sais que sur papier City Tales: Medieval Era semble être un énième city builder médiéval en Early Access et que vous en avez déjà une tripotée dans votre bibliothèque Steam. Et vous n’avez pas tort, avec ses faux airs de Foundation et autres Fabledom, la production des Frenchies (cocorico) d’Irregular Shapes a tout pour finir au fin fond d’une wishlist. Mais quand on se penche un peu plus sur son cas…

 City Tales joue sur l’originalité de son scénario : vous êtes l’enfant du Roi, envoyé au fin fond de la cambrousse pour développer un village de pouilleux en partant de zéro. Mmm non attendez, il me semble qu’on a déjà vu ça. Le coup des routes créées par le passage des habitants aussi, d’ailleurs. Le côté mignon tout plein ? Pareil, déjà fait…

Je passe aussi poliment sur les chaînes de production habituelles et la gestion très légère – bon ok, inexistante – de la logistique : pas d’entrepôts, tout ce qui est produit est automatiquement disponible partout.

Démarrer un article comme ça équivaut généralement à flinguer le jeu en plein vol mais là ce n’est pas du tout le cas. Si les bases de City Tales sont tout ce qu’il y a de plus classiques, les développeurs ont introduit des concepts qui le rendent ma foi extrêmement sympathique.

Les compagnons tout d’abord. Lorsque vous construisez un nouveau bâtiment de production (scierie, boulangerie…), il n’est pas tout de suite actif : il faut lui assigner un de ces fameux compagnons qui le fera monter en niveau jusqu’à ce qu’il soit autonome. Oui, un peu comme si le compagnon formait les travailleurs. Une fois le bâtiment autonome, vous pouvez laisser le compagnon ou l’affecter ailleurs.

Le laisser permettra non seulement au compagnon de monter en niveau dans la discipline concernée (construction, nourriture, confection…), ce qui lui permettra de former plus rapidement les villageois, mais fera aussi monter le bâtiment en expérience afin qu’il atteigne un niveau élite, ce qui lui offrira des bonus de production.

Le souci est que le nombre de compagnons est limité, ce qui vous oblige à constamment choisir entre construire de nouveaux bâtiments et laisser ceux déjà construits monter en expérience. Une petite couche de gestion supplémentaire sympathique qui vient un peu complexifier un jeu qui ne s’adresse pas pour autant aux habitués du genre.

Autre pseudo-nouveauté : les districts. Vous délimitez une zone de construction et les gens viennent s’y installer (oui, comme dans Foundation). Sauf que dans ce District, vous devez aussi construire des bâtiments publics (marché, église, lavoir…) qui ont un rayonnement limité. Mais aussi des bâtiments de production (tannerie, auberge…).

Il faut donc essayer d’avoir des maisons qui sont toujours dans l’aire d’influence des bâtiments publics afin qu’elles puissent se développer (c’est la seule contrainte) tout en gérant la place disponible. Et en gardant bien entendu à l’esprit qu’au fur et à mesure que vous avancez dans l’histoire, vous débloquez de nouveaux bâtiments qu’il va falloir intégrer aux Districts existants. Ce qui supprimera des logements, qu’il faudra construire ailleurs dans un autre District, qui devra bénéficier des mêmes avantages que le précédent…

Un beau plan d’urbanisme qui permet d’avoir une belle ville, loin des rues rectilignes de 15km et des quartiers spécialisés. C’est un peu troublant au début de coller un bâtiment de production en plein quartier résidentiel mais on s’y fait vite et on s’amuse à optimiser.

Faire monter en niveau vos habitations offrira non seulement plus de place pour loger les gens mais permettra aussi de récupérer de l’argent, indispensable pour les constructions. En effet, pas d’impôt pour le moment dans City Tales, pas de commerce non plus. Pour s’enrichir il faut construire des maisons et les améliorer, point. Ce qui oblige à constamment s’étaler et empêche de rouler sur l’or.

Les entrepôts (virtuels je vous le rappelle) sont certes pleins très vite, mais sans or vous ne pouvez pas vous développer. Notons quand même qu’il est possible en remplissant des quêtes de gagner quelques piécettes mais rien de bien impressionnant. Une manière intelligente de garder un jeu simple et relativement facile sans pour autant que le joueur se retrouve passif.

Comme il n’est qu’en Early Access, City Tales souffre encore de quelques tares. Si je vous laisse décider si la direction artistique et les couleurs un poil trop saturées vous conviennent, je me dois de souligner LE gros défaut qu’il va falloir corriger : s’il est possible de supprimer un bâtiment d’un District, c’est au prix de la place qu’il occupait. Et ce sans avoir la possibilité de reconstruire par-dessus. Donc si vous vous trompez, vous vous retrouvez avec un espace impossible à combler. Un peu étonnant – et dommage – pour un jeu qui repose sur la gestion des Districts.

Autre détail à connaître avant d’investir dès maintenant : la campagne se boucle pour le moment en moins de 5h. Il est possible de continuer en mode bac à sable après, mais sachez le si vous voulez investir dès maintenant. Je ne me fais par contre pas de souci pour la suite, l’histoire est sympathique à suivre et les développeurs semblent motivés pour la continuer.

Un gros défaut et un détail, c’est tout ce que j’ai à reprocher à City Tales. Pour un Early Access, c’est signe que vous pouvez foncer les yeux fermés. Surtout quand on voit l’interface quasi-parfaite, avec une myriade de bonnes idées qui aident grandement au confort du joueur, la technique qui est au point avec un moteur stable qui anime le monde à la perfection.

Non franchement, City Tales: Medieval Era se doit de figurer dans votre bibliothèque Steam si vous aimez les city builders. Ou si vous voulez vous y mettre d’ailleurs. Il n’est pour le moment pas bien difficile, on est loin de la mode Banished, mais il est extrêmement fun à jouer et vous mettra des étoiles plein les yeux. Surtout à ce prix tout doux !

Genre : City Builder

Développeur : Irregular Shapes

Éditeur : Firesquid

Date de parution en Early Access : 22 mai 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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