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Broken Roads

Je vous parle aujourd’hui de Broken Roads, un RPG post-apocalyptique en vue isométrique qui vient tout fraîchement de sortir. Se présentant comme l’héritier de jeux tels que Fallout, Wasteland ou encore Disco Elysium, on ne peut pas dire que sur le papier, ça ne vend pas du rêve. Mais dans les faits, qu’en est-il vraiment ?

Franchement, je voulais l’aimer ce jeu. Il sentait bon le sable chaud du désert australien et l’air rance de la post-apocalypse qui m’est chère. On me vendait un Fallout ou un Wasteland à la sauce down under, voyez-vous, ça mettait des étoiles dans mes petits yeux de mouton. Et c’est en partie pour ça qu’écrire ce test me fait mal au cœur.

À première vue, tout va bien. Les visuels sont magnifiques et vous avez l’impression de vous balader dans des peintures pleines de détails. On ne peut pas nier non plus l’amour pour la culture de leur pays et l’envie de la partager qui semble émaner du studio australien. J’ai aussi beaucoup apprécié le lexique intégré qui permet de comprendre tout l’argot australien inclus dans les dialogues.

La création de personnage est assez classique si vous avez joué à n’importe quel autre CRPG. Vous devez aussi choisir un passé pour votre personnage, ce qui changera la façon dont votre personnage est introduit au reste du groupe et assignera un bonus à certaines compétences. Après ça, un rapide petit quiz vous introduit à l’une des bonnes idées du jeu, la boussole morale. Divisée en quatre quadrants, chacun de vos choix est censé influer sur votre éthique et les choix de dialogues qui en découlent.

Malheureusement, une fois passée la fort jolie couche de peinture, Broken Roads est l’exemple type d’une bonne idée bien piètrement exécutée. Je ne sais pas par où commencer pour vous citer tout ce qui cloche, et je ne voudrais pas non plus trop m’acharner sur l’ambulance, voyez-vous. La série de problèmes va des détails d’interface inconfortables jusqu’à des quêtes impossibles à conclure, en passant par tout l’éventail des possibilités.

Si au moins l’histoire était intéressante, ou les compagnons attachants, je pourrais passer au-delà des défauts techniques. Mais tout est à peine tiède, les compagnons ont une personnalité aussi fine qu’une tranche de jambon en cette période de crise et je n’ai réussi à m’attacher à aucun d’entre eux. Pire, la façon dont les quêtes (primaires et annexes) sont présentées, il n’est pas toujours clair ce que Broken Roads attend de vous pour progresser dans une histoire où vous avez déjà du mal à vous investir.

Et dans tout ça, je ne vous ai même pas parlé des combats, qui, eux aussi, souffrent de bugs et manque de finitions qui rendent la tâche laborieuse, même si vous pouvez en majorité les éviter. En bref, après huit heures de jeu, j’ai fini par jeter l’éponge et il faut admettre que j’ai dû me faire violence pour arriver si loin vu le peu d’intérêt que Broken Roads à accrocher en moi. Et pourtant, comme je le disais au début, je voulais vraiment l’aimer, ce jeu.

La seule petite lueur d’espoir que me donne Broken Roads, c’est le fait que les développeurs semblent être à l’écoute. Ils ont pris les critiques à cœur et paraissent remplis de bonne volonté pour redresser la barre. Cependant, certains problèmes dont souffre le jeu semblent tellement profonds que je ne suis pas sûre que ce soit possible. On a presque l’impression de jouer à un Early Access qui pourtant n’en est pas un. À suivre, donc, mais à l’heure où j’écris ces lignes, il est impossible de recommander Broken Roads en l’état ou à ce tarif.

Site officiel

Développeur : Drop Bear Bytes

Éditeur : Versus Evil, tinyBuild

Plateforme : Steam, Xbox, Playstation

Date de parution : 10 avril 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

EvilBlackSheep

Experte en procrastination.

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