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Canopy

J’ai participé à beaucoup (trop, d’après ma femme) de projets sur Kickstarter, dont une grande majorité est partie à la vente après quelques parties. On voit de belles images, on jette un œil distrait aux règles et on se dit que si, ça va le faire. Et des fois on tombe sur de tout petits projets, des petits jeux qui ne semblaient pas payer de mine et qu’on sort régulièrement avec le sourire. C’est le cas de Canopy.

Financé sur Kickstarter en Juin 2020 et livré fin 2021, Canopy est un petit jeu, au sens propre, qui se joue idéalement à deux même si des variantes solo et 3-4 joueurs ont été rajoutées durant la campagne. C’est un jeu de Tim Eisner, à qui l’on doit – entre autres – March of the Ants, illustré par Vincent Dutrait. Autant vous dire que c’est mignon tout plein et c’est principalement ça qui m’a fait m’intéresser au projet. Ca et le fait que Madame était intéressée bien entendu, parce qu’il y a des animaux choupinous.

Le principe de Canopy est simple et peut être expliqué en quelques secondes (je sais, je vous dis ça à chaque fois et à chaque fois on part pour deux pages d’explications mais pour une fois c’est vrai) : vous devez créer l’écosystème le plus riche possible en piochant des cartes et en les ajoutant à votre forêt tropicale. Sauf qu’il y a de légers twists qui rendent la chose intéressante et que nous allons voir sans attendre.

Tout d’abord, la partie se joue en 3 saisons, pour autant de piles de cartes. Dans ces cartes, vous trouverez des troncs, des canopées (qui matérialisent donc la cime – la fin – de l’arbre), des animaux, des plantes et autres maladies ou feux de forêt. Quelques-unes sont négatives et vous plomberont, d’autres vous obligeront à les combiner pour marquer des points.

Au début de chaque saison, trois piles sont créées : la première avec une seule carte, la deuxième avec deux, la troisième avec trois. Chaque joueur va jouer à tour de rôle et regarder la première pile. Soit il la prend et doit alors placer chaque carte dans sa forêt, soit passer au deuxième tas. Dans tous les cas, une carte est rajoutée à la pile qui vient d’être vue, qu’elle ait été prise ou pas. Arrivée à la troisième pile, si le joueur désire encore passer, il doit prendre à l’aveugle une carte de la pioche générale.

Ce système permet d’avoir des pioches qui deviennent de plus en plus intéressantes tout en risquant que s’intercalent au milieu des cartes négatives. Il faut donc soigneusement réfléchir car ce qui est mauvais pour vous ne l’est pas forcément pour votre adversaire.

En effet certaines plantes, par exemple le bromélia, vous font marquer 2 ou 7 points si vous en avez une ou deux à la fin de la saison. Mais si vous en avez 3 ou plus, vous perdrez 3 points. Un feu qui détruit une carte peut alors devenir un atout !

C’est la même chose pour les troncs d’arbre, qui ont chacun une valeur et qui vous permettent de calculer combien vous rapporte votre forêt. Faire un très grand arbre vous permettra de marquer beaucoup de points uniquement s’il est coiffé d’une canopée.

Et si vous en piochez une, vous êtes obligés de la jouer, même si cela signifie vous retrouver avec un arbre ridiculement petit. Piochez à l’aveugle est donc très risqué et il faut bien étudier tout ce qui compose les tas les plus conséquents.

A la fin de chaque saison, on regarde qui a fait pousser le plus grand arbre, combien rapportent les autres et les plantes, on défausse les plantes et on continue jusqu’à la saison finale où les animaux sont enfin comptés.

Canopy est un jeu rapide, comptez une trentaine de minutes en moyenne quand les subtilités sont maîtrisées. Il faut essayer d’anticiper ce qui va sortir, se contenter de ce qui est disponible ou au contraire tenter le tout pour le tout en misant sur une carte inconnue. Les scores sont bien souvent serrés et il est tout à fait possible de partir sur des stratégies différentes à chaque partie.

Vous cherchez pour les fêtes un petit jeu qui ne tiendra pas de place dans la valise, qui ne vous coûtera pas un bras – moins de 20€ – et avec lequel vous pourrez amuser n’importe qui dans la famille (il se joue à partir de 8 ans) ?

Alors jetez donc un œil sur Canopy qui propose un gameplay malin et un matériel superbe. Petit défaut cependant pour Machiavel : pas de thermoformage, juste un séparateur en carton. Mais c’est plus écolo, non ?

Auteur : Tim Eisner

Artiste : Vincent Dutrait

Editeur : Weird City Games

A partir de 8 ans

30 minutes par partie

De 1 à 4 joueurs (idéalement deux)

Prix : 20€

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...