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Indoorlands

Avec l’âge, je me rends compte qu’il n’y a rien de tel qu’un bon p’tit jeu de gestion, qu’on lance avachi sur son fauteuil, un verre de bourbon à portée de main. Le plaisir simple de mettre en place une économie, développer une civilisation, tout ça sans faire travailler plus que son index. Je rêve parfois que la vie réelle s’inspire plus de ce genre de jeux et que diriger la rédac’ soit aussi facile que de développer un parc d’attraction dans Indoorlands.

Parce qu’autant vous le dire tout de suite : à l’instar de Snowtopia, testé par notre Bofang local, Indoorlands s’adresse à ceux qui ne cherchent pas le challenge mais une expérience relaxante et détendue (vous ne vous attendiez quand même pas à ce que j’écrive chill ? Un peu de respect quand même). L’argent n’est pas un problème, les clients ne sont pas les plus difficiles vus dans un jeu vidéo et globalement le rythme est assez lent.

Comme son nom l’indique, Indoorlands vous demande de créer un parc d’attraction en intérieur, un choix curieux qui, il faut bien l’admettre, n’amène pas grand-chose vu que vous jouerez en vue « sans toit ». Peut-être est-ce une volonté des Allemands de Pixelsplit pour se démarquer, ou un pari perdu, allez savoir. Toujours est-il qu’à l’instar de Parkitect l’emphase est mise sur la décoration et la création d’un complexe choupinou plutôt que le développement d’une machine à fric.

Vous aurez à votre disposition quelques bâtiments de départ : une baraque à frites, des toilettes, deux types d’attraction et un centre de recherche. Ce dernier vous permet de gagner des points de recherche qui vous permettront de débloquer les éléments déverrouillés à chaque palier franchi. Ceux-ci sont de différents types : subvenir aux besoins des visiteurs, accueillir un certain nombre de visiteurs, avoir un parc assez décoré…

Pas très original mais que voulez-vous, ils avaient sûrement tout donné pour trouver le concept de parc d’attraction en intérieur. La progression se fait donc à un rythme lent mais régulier tant que vous jouez en vitesse maximale. Cela permet de se familiariser tranquillement avec le jeu qui, de manière étonnante et malgré son côté casual, comporte pas mal de zones d’ombre et mériterait un tutoriel plus poussé.

On tâtonne donc un peu à comprendre comme, où et pourquoi placer les différents bâtiments pour satisfaire tout le monde et on s’étonne de pas mal de choix de conception. S’il est en effet possible de customiser de manière assez impressionnante chaque manège, les halls et couloirs restent désespérément gris. On peut certes placer des halls aux formes prédéfinies mais impossible de par exemple placer le moindre pot de fleur. Dans un jeu qui met l’emphase sur la customisation c’est un choix surprenant. Mais bon, c’est un Early Access donc considérons que ce sera sûrement implémenté par la suite.

La force du titre reposant sur les attractions, les développeurs ont par contre mis tout ce qu’ils avaient dans ces dernières : on peut changer le décor autour de l’attraction elle-même, en piochant dans différents thèmes débloqués grâce à la recherche, ou plaquer des plans prédéfinis, on peut changer la couleur des sièges, la musique, on peut même commander manuellement l’attraction. Totalement inutile et gadget, l’option ravira sûrement les gens, même si je dois avouer que ça me laisse de marbre et que je préfèrerais avoir un plus grand contrôle sur les finances.

A ce niveau, ça n’est effectivement pas la grande joie : vous placez vos boutiques, restaurants autour des attractions pour appâter le pigeon client et… attendez que les caisses se remplissent. A part le prix d’entrée du parc, vous ne pouvez rien modifier : ni les prix dans les boutiques ou restaurants, ni es salaires des employés.

Vous placez donc vos attractions, les décorez, placez vos boutiques et… attendez que les points de recherche et l’argent rentrent. Le constat peut sembler dur mais encore une fois, le jeu est en Early Access et s’adresse à des gens qui aiment regarder des petits bonhommes pixellisés s’amuser dans leurs parcs amoureusement créés.

En l’état, je vous conseille d’attendre avant d’acquérir Indoorlands, malgré son prix tout rikiki, mais de quand même le garder dans votre wishlist. Le jeu a un énorme potentiel en fun pur (si vous aimez le genre bien entendu), la feuille de route des développeurs fait baver : possibilité de créer une attraction de A à Z, de vraiment gérer les boutiques, de rajouter des bâtiments et des attractions…, en clair d’étoffer un titre déjà très propre techniquement pour en faire LE jeu de gestion de parcs d’attraction (mais pourquoi en intérieur, pourquoi ?!?). Le potentiel est là, le talent aussi (les précédents jeux du studio ont tous eu un accueil favorable), il ne reste plus qu’à attendre patiemment en espérant qu’ils ne changent pas leur fusil d’épaule et aillent marcher sur d’autres plates-bandes.

Genre : Casual, Indie, Gestion

Développeur : Pixelsplit

Editeur : Pixelsplit

Prix : 12.99€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...