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Highfleet

L’éditeur Microprose commence à aligner les sorties avec un autre titre, Highfleet, rogue-like original axé combat et simulation avec des relents de « Dieselpunk ». A la tête d’une flotte de lourds vaisseaux de combat qui luttent contre la gravité, votre personnage, membre éminent de la noblesse, va tenter de combattre un ennemi supérieur en nombre qui a clairement le dessus stratégiquement aussi. Vous devrez donc voyager de ville en ville, en tentant d’éviter les flottes de combat ennemies afin de porter un coup fatal au cœur de son territoire.

Bien choisir vos options de dialogue définira le soutien et les alliés que vous aurez à disposition

Le jeu se décompose en deux parties principales : d’une part une partie gestion, où vous devrez assurer la maintenance, la mise à niveau et l’acquisition de nouveaux vaisseaux, l’interception de communications ennemies, un léger volet diplomatie avec un système de réputation et enfin le nerf de la guerre enfin, les nerfs : l’argent et le carburant. Vos vaisseaux ont en effet un grand besoin de carburant pour voyager, combattre et atterrir et il faudra donc avoir l’argent nécessaire pour faire le plein à chaque étape.

Les effets de fumée et d’explosion sont réussis, la navigation en bordure de carte un peu moins.

D’autre part la partie combat, soit lors de rencontre avec des flottes ennemies soit en arrivant à une ville qui n’est pas encore conquise, où vous contrôlerez un vaisseau à la fois (l’ordre d’apparition peut-être modifié avant le combat pour mieux répondre aux menaces adverses) afin de tenter d’éliminer tous les ennemis (qui eux sont tous déjà présents) sans vous faire atomiser. Si votre vaisseau fuit le combat ou est détruit, le suivant prendra sa place jusqu’au dernier qui, s’il échoue, vous obligera soit à recommencer le combat soit à accepter le game over.

Les vaisseaux prédéfinis ont chacun un rôle spécifique.

Les combats sont en 2D de profil avec votre vaisseau qu’il faut maintenir en l’air (pas toujours évident pour les plus gros qui luttent contre la gravité) et manœuvrer afin d’éviter les salves ennemies (missiles, avions, canons lourds et légers, l’arsenal est varié). Contrôler avec WASD (pas de remapping de touche, ce qui est un peu dommage pour un jeu qui sort en 2021) lors des phases de combat ou d’atterrissage et arriver à tout faire en même temps peut vite se révéler un challenge.

Se prendre une moitié de salve, lancer une contremesure (sans se gourer de touches et évacuer le navire à la place, l’un étant la touche T et l’autre F, ça peut arriver mais non ce n’est pas du vécu), éliminer une cible au sol tout en envoyant un missile sur l’ennemi le plus proche et garder un œil sur le chargement de vos canons pour lancer votre propre salve, les combats sont assez intenses surtout contre de plus gros vaisseaux.

Bon ben là je vais morfler

En effet, les gros vaisseaux bénéficieront d’un blindage qui leur permettra d’encaisser certains coups mais les dégâts étant localisés, il est possible bien sûr d’éliminer (ou de se faire éliminer) d’un coup dans un réservoir d’essence ou de voir ses moteurs se faire démonter l’un après l’autre. Sans pause active, avec une visée en mouvement qui demande quand même un temps d’adaptation, le jeu peut quand même s’avérer assez difficile à manier (enfin comme dit plus haut, le fait de ne pas pouvoir remapper ses touches n’aide pas non plus) lors de cette phase. Surtout que l’IA n’a elle pas ce souci et va en général tirer (avec une précision un peu trop efficace) en prenant en compte la direction dans laquelle vous vous déplacez pour que vous vous mangiez bien toute la salve alors que vous cherchiez à l’éviter.

En général, vous êtes celui qui se prend l’auto-aim ennemi dans la tronche.

Le souci est que cette difficulté somme toute gérable avec un peu de pratique accompagne un jeu qui laisse très peu de place à l’erreur. La portée de vos mouvements est limitée par votre carburant (il est donc rarement possible de changer d’avis lors qu’on est déjà parti sur un embranchement), le ravitaillement de certaines munitions ne se fait pas automatiquement (avoir de quoi lancer des missiles c’est bien mais une fois votre première salve partie, vous devrez patienter pour recharger de tomber sur une ville qui pourra à nouveau vous en vendre), l’argent ne coule pas à flot, le moral décroit à chaque mauvaise surprise et les forces ennemies sont à votre poursuite assez rapidement sans que vous ayez beaucoup de temps pour monter en puissance.

Les atterrissages ne sont pas toujours aisés, loin de là.

Vous aurez beau sortir victorieux d’un combat, il vous faudra du temps (et de l’argent bien sûr) pour ensuite réparer et ravitailler, mais tout moment passé à attendre permet à l’ennemi de vous localiser et de vous pourchasser. Et encore, parfois celui-ci va se contenter de vous lancer une salve de missiles à longue distance que vous aurez la possibilité (ou non suivant votre capacité radar) de détecter et d’intercepter. A savoir que ça ne gène pas l’ennemi d’atomiser une ville pour se débarrasser de vous, donc d’un moment à l’autre, votre run peut basculer de tout va bien à « je suis mourru, chef ».

Je n’aurais pas dit non à laisser tomber l’aspect roguelike qui n’est pas la partie la plus intéressante du gameplay.

Bref vous l’aurez compris, le jeu est difficile. Or rogue-like oblige, si vous perdez, vous devrez recommencer. Pas à zéro totalement (heureusement) mais lors de la dernière sauvegarde que le jeu aura faite au petit bonheur la chance, avec certes un petit bonus financier. Car ici, pas de sauvegarde manuelle, ni même prévisible. Cela rajoute donc à la difficulté, surtout lorsque vous avez une vie en dehors qui vous empêche de jouer de longues sessions. C’est là selon moi le gros point faible du titre, c’est-à-dire le manque d’options pour gérer les modes de jeu et la difficulté. L’aspect rogue-like, n’apporte selon moi, rien d’intéressant à un titre qui est déjà riche et prenant sans cela.

On peut récupérer des ressources sur les épaves ennemies mais cela comporte souvent un risque.

Car le tout est vraiment très immersif avec des graphismes soignés, une musique efficace, des personnages stylisés et des mécanismes de jeu qui rappellent le bon vieux temps mais remis au goût du jour. Si l’interface prend de la place, devoir décrocher le téléphone, aligner la fréquence, marquer l’ennemi sur la carte ajoute vraiment à l’expérience. Le jeu est riche en contenu avec pas mal de vaisseaux disponibles et aussi la possibilité de créer le vôtre avant de vous lancer dans l’aventure. On sent un travail minutieux fait par des développeurs (enfin principalement un) qui aiment leur projet.

Les négociations se font avec des cartes (soit de dialogue soit d’objets à offrir) afin de convaincre votre interlocuteur.

Highfleet est un très bon titre qui sort du lot, unique en son genre même si sa difficulté et le manque d’options vont peut-être rebuter les joueurs moins hardcores ou qui ont un temps de jeu limité. J’espère que les développeurs pourront offrir un peu plus de côté car à part ça, le jeu mérite vraiment de s’y plonger avec ses odeurs de Dune, ses combats intenses, son système d’influence, la gestion détaillée de chaque vaisseau avec toutes les possibilités de customisation offertes et de nombreuses heures de jeu en perspective.

Développeur : Konstantin Koshutin

Editeur :  MicroProse Software

Genre : Roguelike, gestion

Date de sortie : 27 juillet 2021

Prix : 24,99€

Site Web

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.