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Farworld Pioneers

Le CV de Rho Watson, fondateur du studio Igloosoft, a de la gueule. Il a bossé sur RimWorld, Starbound ou encore Gnomoria, donc quand il annonce Farworld Pioneers, un jeu de construction et de gestion de colonie qu’il développe avec d’autres vétérans de ce style de jeux, je me penche dessus avec beaucoup d’intérêt.

Surtout qu’il a le bon goût d’être en pixel art, et vous me connaissez, j’ai un faible pour ce style graphique. D’ailleurs on sent vite que les titres mis en avant sur le presskit sont plus que des influences. Je n’ai jamais joué à Starbound ou Terraria, mais je reconnais tout de suite la patte de ces jeux.

Une vue de côté, un petit personnage qui court une pioche à la main et des ressources à récolter, me voilà paré pour construire une base. Le tuto est succinct et n’explique pas grand chose. Qu’importe, au bout de quelques minutes, j’ai déjà posé quelques murs en bois et creusé des galeries souterraines.

Je ne sais pas trop ce que je fais là, je sais juste que je suis arrivé dans un pod de transport et comme dans Sons of the Forest, je suis accueilli par Buddy, un Kelvin à tout faire. On ne sera pas trop de deux pour couper du bois, planter des patates et construire une cabane où s’abriter lors des nuits glaciales.

D’autres compagnons nous rejoignent rapidement, ce qui devrait améliorer notre productivité et me permettre d’explorer un peu les alentours. Du moins c’est ce que je croyais.

Premier obstacle : la faune hostile. Des espèces de serpents à plumes me picorent le cul quand je m’approche un peu trop, puis viennent des porc-épic agressifs et je galère à leur apprendre l’hospitalité à coups de pioche dans la tête. Mais ce n’est rien comparé à ce qui m’attend quand la nuit tombe.

Froid, ennemis agressifs, raids venus de nulle part… les menaces sont nombreuses et ce ne sont pas les quelques murs que j’ai érigé à la hâte en périphérie de ma base qui les arrêtent.

Pour assurer la survie de mon bout de colonie, je construis une cuisine pour cuire les patates et la viande des bestioles. Pour faire des murs plus solides, je creuse le sous-sol pour récolter des ressources. Mon four me permet de faire mes premiers lingots d’acier et commencer à m’armer.

Le charbon me permet d’alimenter un petit générateur et d’apporter l’électricité nécessaire pour éclairer et réchauffer les lieux. Avec un atelier de tailleur, des plumes récupérées sur les poules et du coton, je peux enfin me vêtir pour supporter le froid glacial.

Toute cette phase de construction est plutôt intéressante, bien que pas très originale. Mais je retrouve les sensations de RimWorld avec mes colons qui prennent de l’expérience et qui parfois utilisent leurs compétences respectives.

La recherche me permet de débloquer de nouveaux outils et ateliers, mais surtout m’indique qu’il y a un site, pas loin, que je ferais bien d’explorer pour préparer mon départ vers d’autres cieux.

Dès mes premières armes à feu fabriquées, j’embarque quelques copains et nous voilà traversant des terres hostiles pour découvrir une base souterraine immense.

Et c’est là que j’ai jeté l’éponge.

Tout ce que j’ai présenté plus haut s’est fait dans la douleur. Déjà parce que l’interface est terriblement mal conçue. J’ai attaqué des recrues potentielles en voulant leur parler. J’ai jeté des objets utiles en voulant les utiliser. J’ai dû m’y reprendre plusieurs fois pour crafter des trucs, parce que j’étais passé par le mauvais menu.

Mais ce qui a été le plus pénible, c’est l’action conjuguée des bugs et de l’IA pour me faire craquer. En sous-sol, des blocs sont devenus invisibles. Pour atteindre les étages supérieurs de mes bâtiments, j’ai posé des échelles qui se sont avérées être complètement pétées, rendant l’accès à certaines pièces impossible.

Et l’IA des colons est un mystère. Parfois, ils se comportent comme prévu, allant s’occuper des plantations ou creuser le sous-sol aux endroits indiqués. Mais le plus souvent, ils errent sans but, sans qu’il soit possible de leur assigner une tâche précise ou une zone à défendre.

Cliquer sur un personnage nous permet de l’appeler à nos côtés, mais certains n’ont jamais trouvé le chemin pour me rejoindre, à cause d’un pathfinding bourré. Je leur ai construit des lits, qu’ils se sont assignés, mais ils dorment par terre, dans le froid, et meurent sans qu’aucun de leurs camarades ne viennent les aider.

Farworld Pioneers n’est pas en Early Access, mais n’est clairement pas fini. J’ai passé beaucoup de temps à chercher des moyens de contrer les bugs et autres incompréhensibles approximations de l’IA. Et ça m’a saoulé au bout de cinq heures.

J’aime beaucoup l’ambiance, le pixel-art, le principe d’être un acteur d’une colonie à la RimWorld, la découverte de nouveaux trucs à crafter, et la perspective future d’exploration de nouvelles planètes et de combats intenses. Je les ai expérimentés du mauvais côté, quand un raid de SDF armés de mitrailleuses lourdes a décimé ma colonie.

J’aurais aimé pouvoir me défendre, mais il aurait fallu pouvoir compter sur l’IA de mes colons. Autant vous dire que la moitié était déjà morte quand l’autre cherchait son chemin pour rejoindre la surface, parce qu’ils étaient allés crapahuter sous terre sans raison particulière.

Les premiers retours des développeurs montrent qu’ils sont conscients des problèmes actuels de Farworld Pioneers. Je ne fais pas une croix dessus, je retournerai voir d’ici quelques temps s’ils ont su régler les défauts les plus importants. Des patchs sont d’ailleurs régulièrement déployés depuis la sortie.

Après deux premières heures de découverte où je nourrissais beaucoup d’espoirs, la suite aura été une douche froide. Et les évaluations Steam, majoritairement négatives, montrent que je ne suis pas le seul à être déçu du résultat.

Dans l’état actuel, si je ne peux nier le potentiel du concept qui correspond parfaitement à mes goûts, il difficilement recommandable. Il n’est pas non plus acceptable qu’il soit sorti en version « finale » alors qu’il aurait dû assumer son statut d’Early Access.

Genre : gestion de colonie

Développeur : Igloosoft

Editeur : tinyBuild

Site officiel : https://www.farworldpioneers.com

Plateforme : Steam – Game Pass

Disponible en français

Prix : 14,79€

Date de sortie : 30 mai 2023
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.