Early Access: Ripout
Je ne suis pas un fan de jeux multijoueurs. Je ne suis pas non plus spécialement fan d’extraction shooters. C’est pourquoi habituellement, quand un jeu de ce genre est annoncé, je regarde ailleurs et ne prête pas attention aux gens qui vont y perdre des centaines d’heures. Mais quand Ripout a pointé le bout de son nez, j’avoue avoir été intéressé.
Parce qu’il est génial et enterre la concurrence ? Non, sûrement pas, surtout en étant encore en début d’Early Access. Mais il m’a accroché par son ambiance, que je qualifierais de pesante si je participais aux championnats du monde d’euphémisme.
Dans le futur, humanité en péril : invasion alien. Scientifiques, expériences, arme biologique. Super humain, vous, cryogénie. Réveil réponses questions missions trouver refuge humanité. Maintenant que nous avons écarté le scénario, indispensable comme il se doit dans ce genre de jeu, penchons-nous sur ce qui vous ferait pencher pour Ripout plutôt qu’un autre.
Tout d’abord, le thème horrifique. Parce que non, les aliens qui ont attaqué l’humanité ne sont pas tout roses et tout mignons. C’est plutôt tentacules de chair blanchâtres et dégoulinants, supplément ketchup et crocs acérés.
Donc forcément quand ils envahissent un vaisseau ou une station spatiale, ils ont tendance à tout foutre en l’air et mettre des trucs dégueu dans tous les sens. Heureusement pour nous, le héros a le cœur bien accroché et ne reculera jamais devant les ténèbres ! Là normalement une musique pesante retentit et vous vous agitez sur votre fauteuil. Ou le siège des toilettes, je ne sais pas où vous lisez Dystopeek.
Vous débutez chaque mission dans votre vaisseau, qui dispose tout ce dont un guerrier intergalactique peut rêver : station de crafting pour créer des mods pour votre équipement ou tweaker vos flingues, station d’armement pour choisir votre équipement pour la mission et table de briefing pour choisir laquelle vous allez faire.
Une fois prêt, et selon la formule consacrée, vous pénétrez dans le vaisseau et devez remplir divers objectifs jusqu’à la validation de la mission, puis rentrer à votre navette avec votre loot. Simple et classique, Ripout ne réinvente pas la poudre à ce niveau.
Ce sur quoi il mise par contre est l’ambiance horrifique vous obligeant à avancer prudemment. Les ennemis sont cachés dans l’ombre, surgissent de conduits, vous attaquent de plusieurs directions en même temps, sans pour cela que le jeu ne devienne frénétique. Le rythme est même particulièrement lent car les dégâts font très mal et il vaut mieux économiser ses munitions plutôt que de courir dans tous les sens en vidant ses chargeurs.
Si le jeu se résumait à cela, il sera déjà assez intéressant, mais pas forcément assez pour être privilégié à d’autres. Là où il devient rigolo par contre, c’est grâce à son pet gun. Oui, vous avez un… alien ? accroché à votre fusil d’assaut. Vous allez vous servir de cet alien (dont la source d’inspiration n’est pas du tout flagrante…) pour scanner autour de vous et le lâcher sur les ennemis.
Il tuera les plus petits et mutilera les plus gros, vous offrant une sérieuse aide. Pour ne pas déséquilibrer le jeu, il nécessite un petit cooldown avant d’être à nouveau employé. Mais en l’état il est votre arme la plus importante. Surtout que sa troisième fonction (après le scan et l’attaque) est d’aller capturer les petits critters – honnêtement je ne vois pas comment appeler en français ces petites bestioles qui ne ressemblent à rien – et de vous les ramener.
Ces petites bestioles ont la particularité de s’attacher à un hôte pour lui donner des pouvoirs ou même de le réanimer. Donc vous pouvez tout à fait buter un mutant et vous retrouver avec une version améliorée de lui à nouveau sur pattes quelques secondes après. Très mauvais souvenir…
Il faut donc soit les capturer soit s’en débarrasser le plus vite possible afin qu’ils ne déséquilibrent pas les combats. Génération de bouclier, soin, pince mutantes capable de couper un ennemi en deux, lance-missiles, leurs pouvoirs varient et sont toujours utiles. Indispensables même serais-je tenté de dire.
Parce que Ripout n’est pas vraiment un jeu facile, surtout si comme moi vous jouez en solo. Certains passages sont très punitifs avec un équilibrage imparfait du loot et des ennemis. Est-ce dû à la génération procédurale des niveaux ou au sadisme des développeurs ? Les prochains mois nous le diront…
Ripout est pour le moment dans un état que je qualifierai de très correct. Il n’y a pas de bugs bloquants, le moteur physique fait son boulot et les graphismes sont très aboutis. La partie sonore est impressionnante aussi, avec des bruitages du meilleur effet, surtout ceux des tirs. Une certaine répétitivité est à noter dans les décors, mais bon, on reste sur du vaisseau spatial bien sombre et dégoulinant de trucs dégueux…
Ripout est un jeu qui ne plaira pas à tout le monde du fait de son ambiance très pesante et de son rythme lent. Les sensations de shoot sont bonnes mais il n’y a aucune frénésie, l’exploration lente et méthodique primant. Cela peut plaire (c’est le cas pour moi) mais il faut s’avoir dans quoi on s’engage. Notons aussi que la partie loot est pour le moment loin de faire rêver, on ramène quelques composants pour la station de crafting, un nouvel équipement (sac à dos, arme…) et… pas grand-chose d’autre. Un point sur lequel travailler.
Sur la bonne voie, l’Early Access de Ripout devrait titiller les amateurs de FPS techno-futuriste tendance gore. Son pet-gun permet une variation agréable dans les combats et les bestioles offrant des pouvoirs temporaires peuvent faire basculer vos chances de survivre au run. A surveiller !
Genre : Extraction shooter
Développeur : Pet Project Games
Editeur : 3D Realms
Date de sortie en Early Access : 24 Octobre 2023
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur