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Daydream: Forgotten Sorrow

Quand j’étais petit, je rêvais que mon ours en peluche soit vivant et puisse jouer avec moi, au lieu de glander sur mon lit comme s’il attendait la mort derrière ses yeux en plastique moche.

Dans Daydream: Forgotten Sorrow, ce rêve devient réalité pour Griffin, notre protagoniste, mais les aventures qu’il va vivre avec Burly l’ourson ressemblent bien plus à un cauchemar. Et je ne dis pas ça seulement parce qu’il y a beaucoup trop d’araignées dans ce jeu.

Quand le petit enfant aux grosses lunettes se réveille, on sent tout de suite qu’il aurait préféré se recoucher. Sans même un bol de Benco, le voilà pourchassé par une créature horrible aux doigts taquins qui cherchent à l’attraper.

On traverse alors de nombreux tableaux, en grimpant sur les meubles pour lui échapper, dans une introduction qui n’est pas sans rappeler Little Nightmares. Heureusement pour lui, il n’est pas seul : son ourson l’accompagne et l’aide à résoudre les puzzles qui se présentent.

Dans des sessions coopératives en solo, on va lui ordonner d’activer des mécanismes ou le jeter sur des plateformes lointaines pour débloquer le chemin. Et la première partie de Daydream: Forgotten Sorrow est très réussie, à défaut d’être joyeuse.

Puis on parvient à sortir de cette maison hantée et on se retrouve dans la forêt. L’avertissement au lancement du jeu annonçait la couleur : il va y avoir de l’arachnide géant dans ces bois.

Je ne dirais pas que je suis arachnophobe. Je dirais plutôt que certaines de ces saloperies me révulsent. Surtout les plus moches avec leurs grosses pattes. Ça tombe bien, ce sont celles-là qui vont nous courser.

Attention, nouvelle règle : on va devoir se défendre avec des torches. Et comme le jeune garçon quand il se fait recouvrir de toile, c’est là que le jeu commence à trébucher.

A coups d’essais erreurs, j’ai fini par passer tant bien que mal, mais si le début du jeu était cohérent, on entame les montagnes russes, dans tous les compartiments du jeu.

On va alterner entre moments sympas et bien pensés à des phases pénibles et confuses, causées par la perspective et les contrôles pas toujours irréprochables.

Certaines zones se débloquent après quelques instants de réflexion, quand d’autres sont des calvaires à cause de bugs, de réalisation approximative ou d’inutile complexité.

Les quelques combats de boss sont surprenants, mais n’étaient pas forcément nécessaires et les contrôles n’y sont pas adaptés.

Et c’est dommage, parce que certains environnements sont réussis (la partie en extérieure avec les rochers flottants est très jolie) et que l’arrivée d’un nouveau protagoniste avec ses propres mécaniques de gameplay apporte un rafraichissement bienvenu.

La narration environnementale et les cinématiques muettes nous content une histoire onirique et gentillette qui fait parfois mouche. L’ambiance passe de l’ensoleillé au très sombre et si j’ai apprécié l’atmosphère générale, elle reste de qualité inégale.

Inégal : cet adjectif résume bien mon ressenti sur Daydream: Forgotten Sorrow. Frozen Line, le petit studio (composé de trois personnes) à l’œuvre, a tenté de proposer des puzzles variés, avec plus ou moins de réussite.

On ne peut pas leur reprocher d’avoir voulu proposer une expérience qui se renouvelle et de ne pas être tombés dans une répétitivité qui aurait fini par lasser le joueur.

Le problème de Daydream: Forgotten Sorrow, c’est que les différentes phases de gameplay ne fonctionnent pas toujours (mention spéciale au vélo volant, une bonne idée massacrée par les efforts conjugués des contrôles, de la caméra et des hitbox pour la rendre désagréable).

Le talent des artistes 3D est indéniable, mais cela ne suffit pas toujours ; si certains décors savent être enchanteurs, d’autres sont bien plus ternes et oubliables.

L’ambition était peut-être trop grande pour un studio de cette taille, mais j’ai envie de retenir de mon expérience qu’avec Daydream: Forgotten Sorrow, ils ont essayé et sont passés à ça de bien s’en sortir.

Le début, maitrisé, laissait espérer mieux. Dommage qu’ensuite, des passages frustrants viennent trop souvent briser le rythme des bons moments. J’ai rendu mon nounours tout triste avec cette conclusion, je le vois dans ses yeux en plastique moche.

Genre : puzzle platformer saupoudré d’horreur

Développeur : Frozen Line

Editeur : Ravenage

Plateforme : SteamGoG

Disponible en français

Prix : 19,50€ (-10% de réduc de sortie jusqu’au 21 juin)

Date de sortie : 14 juin 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.