Series Monthly #3: Mai
The Mire (Rojst)
Pologne, les années 80. Un jeune journaliste (Dawid Ogrodnik) arrive dans une ville perdue, fuyant la capitale et l’influence de son père. Il doit remplacer un journaliste sur le départ (Andrzej Seweryn) qui cherche à se reconnecter avec son passé en passant à l’Ouest. A peine arrivé, un élu local est retrouvé avec une prostituée, tous les deux assassinés dans les bois. Le lendemain la police a déjà trouvé le coupable, expédie la reconstitution et donne la version officielle aux deux journalistes. Si le plus ancien est habitué à ce genre de méthodes et ne pose pas de questions, le plus jeune lui est convaincu que le présumé coupable est bien innocent et cherche à faire toute la lumière sur l’affaire, malgré les mises en garde qu’on lui adresse.
L’ancien est censé gardé un œil sur lui avant son départ mais est plus occupé à tenté de découvrir la raison pour laquelle sa nièce, fille d’un opposant politique, s’est suicidée avec son amoureux alors que personne ne les avait jamais vus ensemble. Assez réaliste dans son traitement, la série arrive à donner des motivations à tous les personnages, même si certaines sont plus crédibles que d’autres. Les heures sombres de la Pologne font toile de fond, sans être le sujet principal, et restent au centre de tout. Sans être inoubliable, The Mire est une série Netflix de qualité qui devrait plaire à tout ceux qui aiment les ambiances un peu plus grises.
Il Cacciatore (Le Chasseur)
Italie, les années 90. La mafia Corleonesi règne en maître après l’assassinat des juges Falcone et Borsellino. Un jeune procureur financier, Saverio Barone, prometteur mais aux dents longues, cherche à prendre la place de son supérieur en le dénonçant pour corruption. Malgré son dossier solide, il est devancé et n’arrive pas à ses fins. Il attire cependant l’attention de l’antimafia qui lui propose une place malgré son manque d’expérience. On suit en parallèle la quotidien du patron du clan, de son chauffeur et de ses principaux lieutenants et la traque opérée par l’antimafia pour tenter de faire tomber l’organisation. La série de Rai Fiction (diffusée sur Polar+) est basée sur un livre lui même inspiré de la vie du juge Alfonso Sabella. Le tout est donc teinté de nombreux événement réels.
Visuellement la série manque parfois un peu de panache, propre mais filmée à l’ancienne, ça fonctionne bien pour les grands extérieurs cependant. La musique d’époque a tendance à ne jamais arriver à correspondre à la scène en visuel ce qui casse parfois l’effet « cool ». A part ça, l’intrigue et les acteurs arrivent vraiment à nous plonger dans cette « traque » Sicilienne. La série s’est aussi distinguée à Cannes Séries 2018 (nominée pour le meilleur acteur principal). Je suis assez impatient de découvrir la saison 2.
Gangs of London
Deux jeunes gitans cherchent à faire les caïds en prenant un contrat pour éliminer un rejet de la société. Les choses ne se passent bien sûr pas comme prévu et alors que le tueur attend dans l’ombre d’un appart miteux en plein milieu des quartiers gérés par la mafia Albanaise, l’homme qui débarque est loin d’être celui qu’ils attendent. Le jeune homme tire et tue le patron de toute la pègre Londonienne. Hors celle-ci se porte bien, tous les partenaires travaillaient en bonne entente et le blanchiment d’argent grâce aux grandes constructions modernes en centre ville permettaient à la famille de s’offrir une façade honnête. Si les plus proches collaborateurs sont enclins à ne pas vouloir faire de vagues, le fils aîné est quant à lui persuadé qu’il y a un traître parmi eux et cherche vengeance à n’importe quel prix.
Gangs of London est une série de Sky Attlantic, efficace, très très anglaise dans son traitement et ses personnages. On y retrouve certains acteurs secondaires du Trône de Fer dont Michelle Fairley. Le niveau est donc assez bon, petite mention spéciale au boulot fait par Sope Dirisu d’ailleurs. L’intrigue est certes en dessous de celle de The Shadow Line (à voir absolument pour ceux qui aiment les intrigues policières sombres) mais accroche assez rapidement, et est assez efficace. Les épisodes sont plutôt longs (1h30 pour le premier, presque une heure pour les autres). Visuellement, c’est violent (très même), avec pas mal d’action et chorégraphies de combats digne de films du genre. Le réalisateur Gareth Evans ayant réalisé The Raid ça vous donne une petite idée. Bref, malgré un nom qui ne me faisait pas trop envie et les premières minutes un peu clichés, Gangs of London arrive sans mal à compléter ce trio de séries de qualité que j’ai pu découvrir ce mois-ci.