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Parasite : Oscar a la palme d’or à Cannes.

Parasite fait partie de ces films dont j’ai entendu beaucoup de bien et comme j’ai des envies de cinéma, il a été ma première victime avant le pas si génial Once upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino. Attention, je risque de dévoiler des pans entiers de l’intrigue.

Le pitch et la technique

Bong Joon-ho nous entraîne en Corée du Sud et plus précisément à Séoul dans une famille pauvre. Elle (sur)vit de petits boulots et pirate le wifi des voisins. Lorsque l’opportunité de trouver un emploi pour le fils de la famille se présente, tout le monde se met en quatre pour qu’il soit recruté. A partir de cet instant, les événements s’enchaînent et un plan se met en place pour que toute la famille finisse par être embauchée par cette riche famille un peu crédule.

T’as vu, on est sur Dystopeek.

La réalisation est très réussie et les plans sublimés par un travail incroyable sur la photographie du film. La narration passant par les images, le choix des plans est terriblement efficace. Paradoxalement, cela peut donner un aspect très froid à l’ensemble.

Les masques tombent

Une famille sympathique. Ou pas.

Certain(e)s ont vu dans le film la lutte des classes revisitées avec les pauvres contre les riches. Je veux bien reconnaître que le film ne brille pas par la subtilité de son propos, notamment sur le principe des étages et tout le reste, mais il me semble qu’il va un peu plus loin que cela.

Bong Joon-ho oppose moins les pauvres et les riches que les conventions sociales, ainsi que les normes. Tout le monde en prend pour son grade avec une famille totalement amorale qui n’hésite pas à évincer, mentir et tuer pour prendre la place d’autres personnes : une gouvernante qui a profité de la situation pour sortir son mari du pétrin et une famille riche qui brille par une inconséquence crasse.

A un moment ou un autre, chaque personnage va sortir de la convention sociale ou de la norme, pour ensuite y retourner. Pire, le fils va même jusqu’à dire qu’ils sont entrés dans le moule comme une forme de lucidité. Je pourrais citer tous les moments que j’ai perçu, mais ça consisterait en un name dropping (si quelqu’un a mieux en français) pas très intéressant. Peut-être que le plus flagrant est celui où la gouvernante plaisante avec son mari devant la famille interloquée par le grand écart avec ce qu’ils ont vu d’elle.

Je pense que c’est beaucoup plus de ces masques que nous portons en société dont Bong Joon-ho a voulu parler dans son film, que de simplement opposer les pauvres et les riches.

C’est bien ?

Manque la mare.

Une réalisation léchée, un scénario plus subtil qu’il n’y paraît avec des acteurs au top, Parasite a tout de la bonne surprise. Il est possible de passer complètement à côté et d’y voir un film ennuyeux, caricatural et sans intérêt ou de crier au génie. Je me place plus près de la seconde catégorie que de la première.

J’ai particulièrement apprécié le rapport à l’image (téléphone, fenêtre), la réalisation léchée et ce côté « bas les masques ! » sans tomber dans « les méchants pauvres vs les gentils riches » un peu facile.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.