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Streets of Rage 4

Disclaimer : cet article risque de virer à la déclaration d’amour pour le jeu. Vous êtes prévenu.

Le 30 avril 2020 à 9h, je suis en télétravail comme beaucoup de gens et je vois que Streets of Rage 4 est enfin disponible sur le Gamepass PC (NdHarvester : faudra que tu m’expliques ce que tu entends par télétravail…). Fébrilement, j’installe le jeu et le midi, profitant de ma pause repas, je lance le jeu pour la première fois. C’est le coup de foudre.

Un peu de moi je pour comprendre.

Streets of Rage est le premier jeu vidéo que j’ai acheté avec mon frangin quand nous avons eu la Megadrive, notre première console. Début des années 90, Internet n’était pas grand public, on ne pouvait pas chercher pendant des heures pour savoir si tel ou tel jeu allait nous plaire. Alors un jeu avec une belle jaquette et une promesse de pouvoir jouer à deux suffisaient pour lâcher 399 francs (60€). Je connais le jeu par cœur, même après quasiment 30 ans (oui, je suis vieux).

J’ai eu l’occasion de jouer au 2 et au 3, mais je n’ai pas eu ce déclic comme pour le premier. Il y avait des nouveautés dans le gameplay, les graphismes étaient plus fins, les environnements plus variés, mais ça ne suffisait pas pour retrouver les sensations du premier. L’annonce du 4 n’a pas suscité un grand émoi et ce n’est pas la direction artistique qui allait me faire changer d’avis. Et pourtant…

Une direction artistique transcendée par le mouvement.

Lorsque j’ai vu la direction artistique du jeu pour la première fois, j’ai été plus que refroidi. Je ne retrouvais pas la patte Streets of Rage. Puis les mois ont avancé et après un petit passage sur Wonderboy, j’avais un peu plus confiance sur la capacité de Lizardcube à fournir un travail soigné, à défaut de me plaire.

Manette en main et tout au long du jeu, la direction artistique générale transpire l’amour du travail bien fait. Les environnements ne sont pas forcément des plus originaux tout en étant suffisamment riches et lisibles pour être agréables à parcourir. Les ennemis, comme les personnages jouables, s’intègrent parfaitement à l’ensemble entre hommage respectueux et volonté de moderniser.

A ce titre, le travail sur la lumière est exceptionnel tant il réussit à mettre en valeur la direction artistique. Une véritable réussite qui s’apprécie en mouvement.

Le jeu permet aussi de débloquer des personnages issus des jeux précédents avec leur design d’époque et leurs coups. Au delà du fan service un peu facile, les personnages s’intègrent dans le jeu sans grande dissonance, ce qui relève de l’exploit ou de la confirmation que les développeurs ont su saisir l’esprit de la licence.

Un gameplay simple, mais profond.

Le genre Beat Them All dans sa version 2D n’a jamais brillé par sa complexité. Avec deux ou trois boutons disponibles à l’époque, les combinaisons étaient limitées. Aujourd’hui, les manettes ayant le triple de boutons, on s’attend à les voir utilisés. Streets of Rage 4 ne tombe pas dans le travers du « il y a 8 boutons, faut qu’ils servent tous et si on ajoutait des combinaisons de touches pour varier les plaisirs » et pourrait paraître pauvre au premier abord, avec ces trois boutons plus la combinaison de boutons pour l’attaque spéciale.

Et sinon oui, un bouton est réservé à une attaque qui fait très mal, mais qui enlève de la vie au joueur. La petite subtilité vient de la possibilité de récupérer cette vie en continuant à frapper les ennemis. Un autre bouton pour le saut, un pour l’attaque de base et un spécifique pour attraper les ennemis. A cela s’ajoutent des combinaisons très faciles à sortir. Quatre boutons, de multiples possibilités. Parce que le jeu offre tellement d’options par ses décors (trous, flaque de poison, boule de démolition…), les ennemis (boss compris), leurs patterns, les armes à disposition dans les stages (avec des affinités selon le personnage), le principe du juggle (rebondir sur le décor et enchaîner), arrêter son combo pour infliger plus de dégâts et les différents personnages jouables, il en devient d’une richesse folle tout en restant accessible.

Une durée de vie loin de l’arcade.

Si vous comptez faire le mode histoire en normal, rendez-vous dans deux heures ou moins avec un niveau correct. La durée de vie peut paraître famélique si on considère qu’un run suffit. Le jeu est pensé pour être rejoué afin d’en découvrir toutes les subtilités et de progresser. Progression, c’est le mot tant le jeu se montre satisfaisant en montant le niveau de difficulté après chaque run. Le normal offre déjà un bon challenge sans être insurmontable.

Au delà du mode de difficulté, le jeu se dote de différents modes de jeu : Histoire (12 stages jusqu’à 4 joueurs), Arcade (1 crédit pour finir le jeu), choix du niveau, Duel (se battre les uns contre les autres), Boss Rush (combattre les boss les uns après les autres) et le jeu en ligne (limité à deux joueurs). Autant dire que les développeurs ont fait le taf pour satisfaire tout le monde.

Comme si cela ne suffisait pas, le jeu inclus un système de score où chaque mode ou presque va rapporter des points qui vont faire avancer une jauge de progression. Cette jauge va permettre de débloquer différents bonus, dont des personnages jouables issus des anciens opus dans leur version d’origine (visuel et pouvoirs compris). Encore une bonne raison de se relancer une partie.

Une bande son en mode mineur.

Je n’ai jamais été un grand amateur de musique de jeu vidéo. A part la bande son d’Hotline Miami que j’apprécie particulièrement d’écouter, aucune ne trouve le chemin de mes oreilles en dehors d’une session jeu vidéo. Tant qu’elle se marie bien avec le reste du jeu, ça me va.

Je connais celle du premier opus pour l’avoir entendue au point d’en avoir franchement marre. Et pourtant, dès que je l’entends, je le reconnais. Celle de Streets of Rage 4 ne me la ferait pas écouter en dehors du jeu et en outre, je ne la trouve pas terrible dans le jeu lui-même. Il y a de bons morceaux, mais le tout manque de folie et font trop souvent posés là pour habiller le niveau. Je pense qu’à vouloir démultiplier les compositeurs (même si Olivier Derivière est le « coordonnateur » de l’ensemble), les musiques manquent d’homogénéité et d’une personnalité marquée.

C’est un coup de cœur

Mille fois oui, un gros coup de cœur pour le grand amoureux du premier que je suis, mais aussi pour les Nains. Ils ont tout de suite accroché au jeu et m’ont largement dépassé sur le plan du skill. Personnellement, je galère au stage 5 en normal alors qu’ils sont déjà à leur troisième run en très difficile dont un en normal et un en difficile. Ils comptent finir le jeu en mania, puis le refaire avec les anciens personnages ensuite. Rarement vu un jeu les accrocher autant…

Pari réussi pour ce Streets of Rage 4 qui réussit à combiner l’hommage et la modernité pour livrer un produit de qualité qui, comme le bon vin, se bonifie au fur et à mesure du temps. Entendre « tu as vu, on peut faire ça, c’est trop bien ! » au bout du troisième run est une preuve que le jeu n’a pas encore montré toute sa richesse.

Genre : Beat Them Up / Beat Them All 2D

Développeurs : Lizardcube, Guard Crush, Dotemu

Editeur : Dotemu

Date de sortie : 30 avril 2020

Prix : 24,99€ et disponible dans le Gamepass de Microsoft

Plateformes : PC, PS4, Xbox One, Switch

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.

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