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Crawl : Alligator(s) dans la tempête.

J’avais laissé Alexandre Aja avec Horns où Daniel Radcliffe venait casser son image après la saga Harry Potter. Inégal, mal foutu et pas forcément inoubliable, le film n’a pas permis au réalisateur de faire sa mue voire d’exploser le box office. Cobra étant presque définitivement enterré, il a fallu se rabattre sur un film de genre où il est très bon. J’en veux pour preuve l’excellent remake de la colline a des yeux, le non moins sympathique Mirrors et le complètement débile Piranha 3D.

C’est dans ce contexte que Crawl arrive après un autre film qui s’est tellement ramassé qu’il n’a même pas eu le droit à une sortie en France, à savoir La neuvième vie de Louis Drax. Aja semble condamné à rester dans un genre où il excelle, même si je lui souhaite de faire comme Todd Phillips (réalisateur de la trilogie Very Bad Trip) avec son Joker, c’est à dire prouver qu’un réalisateur n’a pas à se cantonner à un genre.

Du beau monde à tous les étages.

Ils ont choisi qui pour l’alligator ?

Les personnes participant au film (réalisation, casting, production…) est une partie que je zappe très souvent, mais là elle mérite d’y jeter un petit coup d’œil. Pour Crawl, il y a du beau monde à tous les étages avec Alexandre Aja à la réalisation, les Rasmussen au scénario (Rien de notable), Sam Raimi à la production à travers sa société Ghost House Pictures et Kaya Scodelario (Skins entre autres), ainsi que le trop rare Barry Pepper pour les acteurs.

Autant dire que le film part avec quelques arguments pour donner envie de le voir, surtout que le scénario n’est pas original du tout pour qui aime le genre film avec des animaux à grandes dents : Lake Placid, Crocodile Dundee…

Un scénario simple, mais efficace.

Il suffit de lire le panneau pour connaitre le scénario

Si certains veulent voir Crawl pour son scénario, ils peuvent d’ores et déjà faire demi-tour ou se renseigner sur le genre. Le film tient sur 90 minutes et enlève le plus de gras possible pour ne laisser que peu de répit au spectateur comme à ses personnages.

Le pitch est simple : une jeune nageuse (Kaya Scodelario) part à la recherche de son père quand sa sœur l’appelle pour lui dire qu’elle n’a pas de nouvelles. Ils ne se parlent plus depuis des années. Après quelques péripéties, elle finit par le retrouver dans le sous-sol de la maison familiale, blessé et à la merci d’un alligator échappé de la ferme à côté (aux USA, on n’élève pas que des vaches apparemment). Ensuite, le film lorgne du côté survie avec deux personnages qui réapprennent à se connaître tout en tentant de survivre. La fin est un peu décevante de ce point de vue tant elle aurait pu être moins facile.

Une réalisation acérée.

T’as pas mieux comme intertitre ?

Difficile de ne pas reconnaître le talent d’Aja pour réaliser des plans sublimes et de la tension permanente. Les alligators sont réussis et les acteurs font le job, notamment Kaya Scodelario qui porte le film sur ses épaules. Le scénario se permettant de faire voyager les personnages plutôt que de se limiter au sous sol de la maison, Aja en profite pour jouer avec le décor et ne laisse que peu de répit au spectateur pour se dire que le film a un petit budget.

De la grosse ficelle en veux-tu en voilà.

Qui tu traites de gros ?

Vous me direz que cela fait partie du genre d’user des grosses ficelles et de quelques facilités pour faire avancer le récit et je vous répondrais que vous auriez raison si le film n’oubliait pas qu’un alligator a une puissance phénoménale dans sa mâchoire et sa vélocité dans l’eau quand il faut créer une tension dramatique. Je passe sur d’autres incohérences, mais elles peuvent faire sortir du film tant les ficelles ressemblent à des amarres de paquebot à certains moments.

Un bon film de genre.

Crawl fait du bien dans un genre où le Z est légion. Le film bénéficie d’un casting solide, des bons effets spéciaux, d’un scénario qui fait le job et une réalisation au poil. Pendant 90 minutes, je ne me suis pas ennuyé et ça fait plaisir de voir Kaya Scodelario dans un rôle autre que celui de Skins.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.