Jeux vidéoJouer

Grand Emprise 2: Portals Apart

« Wat ze feuk ?? » C’est dans ces termes fleuris que l’explorateur aguerri exprima son désarroi en arrivant dans le monde de Grand Emprise 2: Portals Apart. Il fallait bien comprendre que le brave homme, qui en avait pourtant vu d’autres, ne comprenait pas tellement ce qui lui arrivait. 

C’était bien simple, ce misérable caillou ne ressemblait strictement à rien. Pas de végétation, pas de trace de vie à part deux ou trois gobelins qui apparaissait aussi subitement qu’ils terminaient en côtelette (oui, bouffer du gobelin, ce n’est pas du cannibalisme. Du coup, le débiter en tranche et faire cuire le tout au coin du feu, ça passe crème).

Oui, je vous mets le trailer dès le départ. Je me suis fait avoir de la même manière.

Bref, il était bel et bien perdu dans ce qui ressemblait décidément à un bon gros bordel. Et accessoirement, il était en slip, chose qui n’était pas sans le contrarier.

En bon survivaliste, il eut l’excellente idée de récupérer un peu de bois en tapant sur un arbre avec ses poings, méthode visiblement très efficace dans ce monde étrange, pour créer un petit terrarium dans lequel il planta une fleur qui, comme tout le monde le sait, allait pousser en quelques secondes, produire de l’oxygène et développer le gazon à vitesse grand V. 

Les premières minutes présentent bien malgré un framerate un peu limite

Oui, cet explorateur avait décidément des idées étranges mais il semblait qu’elles fonctionnaient étonnamment bien dans cet univers qui n’avait aucun sens. 

Après avoir fabriqué plusieurs outils plus ou moins utiles allant de la pioche à l’enclume en passant par le métier à filer (ce qui, au passage, lui permit de se confectionner un magnifique slip de survie renforcé en vrai cuir. Non, ne me demandez pas d’où vient le cuir), notre explorateur eu la surprise de voir un portail s’ouvrir au beau milieu de nulle part.

Là, j’ai commencé à déchanter. Me serais-je fait avoir ?

Oui, une magnifique avec des bords qui brillent et qui font des étincelles comme dans une animation flash. Un portail, quoi ! Pourquoi vous ne suivez pas ? N’ayant strictement aucun instinct de survie, le brave homme se jeta aussi sec dans le portail pour arriver… dans une fête foraine. 

Décidément, se dit-il, cet univers n’a strictement aucune cohérence. Il se demandait bien quel dieu étrange avait pu concocter un truc pareil et, surtout, à quel moment il avait pu imaginer que ce fut une bonne idée.

L’IA des ennemis est au top…

De fil en aiguille, et au fur et à mesure que l’esprit humain faisait des merveilles en fabricant des trucs divers et variés, d’autres portails s’ouvraient les uns après les autres, menant notre explorateur sur une île suspendue, dans un restaurant désaffecté ou au beau milieu d’un temple asiatique où, sans la moindre logique, il allait devoir affronter un sinistre salopard pour découvrir, au gré d’une improbable épiphanie, les secrets de la mécanique et inventer, là, tout seul comme un grand, le Moteur.

Ou le convecteur spatio-temporel. A ce stade, plus rien n’a vraiment d’importance.

Oui, c’est bien le même niveau ou biome qu’au dessus

Arrivé à mi-parcours du test de ce Grand Emprise 2: Portals Apart, j’imagine que vous aurez bien compris que ce nouveau jeu, développé par le très énigmatiquement nommé Tbjbu2, se situe à la croisée des chemins, quelque part entre l’asset flip décomplexé et le jeu de craft/survie pour speedrunners.

J’ai donc été visiter la page Steam du jeu pour comprendre quel esprit dérangé avait pu imaginer un truc pareil et, accessoirement, découvrir s’il en était à son coup d’essai. Spoiler alert : comme le nom du jeu vous l’a peut-être légèrement laisser subodorer, le triste Sire n’en n’est pas à sa première création faite de bric et de broc.

Super Ricko’s Odyssey… vous voyez ce que je veux dire ?

Le (ou les types… laissons donc planer l’hypothèse d’une association de malfaiteurs) a déjà eu l’occasion de commettre Grand Emprise: Time Travel Survival en 2023, Super Ricko’s Island en décembre avant d’enchaîner, en mars 2025, avec le superbe Star Crafter et de préparer tranquillement la sortie My Money Grows on Trees et Killer Island pour le troisième trimestre 2025.

Et je passe sur le magnifique Super Ricko’s Odyssey dont la sortie est prévue pour when it’s done. Surtout, les gars, ne vous pressez pas trop. Bien évidemment, tous ces jeux se ressemblent et utilisent des modèles semblables et très pauvres visuellement.

Mon petit coin de civilisation au pied du prochain portail.

Alors, je dois bien l’avouer, le truc a un aspect un peu fascinant car on se demande constamment où la logique démente du jeu va pouvoir nous emmener mais ça reste quand même fondamentalement un objet étrange, qui semble presque façonné à grand coup d’IA tellement rien n’a réellement de sens.

Tout semble avoir été emprunté dans une bibliothèque de données et jeté pèle mêle au beau milieu d’autres bidules en priant très fort que la théorie du chaos crée, un peu à l’insu du développeur, un truc qui ressemble vaguement à un jeu.

Je vous jure que c’est l’endroit qu’on aperçoit sur l’image du dessus.

Un hémisphère de mon cerveau me dit que c’est tout pourri et qu’il convient de le faire savoir à la plèbe tandis que l’autre hémisphère me fait vicieusement remarquer que je viens quand même d’y jouer deux heures sans trop voir le temps passer. Aimerais-je donc les jeux un peu pourris et/ou tout cassés ? Non, non, ne répondez pas trop vite.

Quel que soit le niveau de fascination que puisse susciter ce machin, il faut bien reconnaître que tout ça ressemble quand même bougrement à un truc torché à la va vite, sans scénario, sans trame narrative, sans logique parce que This game follows a mostly linear tech tree and is focused on having a one time crazy adventure. Don’t expect a sandbox experience. Also note that not all portals are seamless. comme nous l’explique ce brave Tbjbu2.

Je vais faire n’importe quoi comme Tbjbu2 et foutre des captures d’écran n’importe où !

Oui, c’est effectivement une jolie façon de dire qu’on a bricolé un truc vite fait bien fait pour se faire un peu de thunes en se foutant bien de la cohérence du produit final.

T’aimes crafter, Kevin ? Ça tombe bien, tu vas pouvoir casser plein d’arbres, de cailloux et de buissons pour pouvoir crafter plein de trucs, découvrir un technologique qui n’a strictement raison d’apparaître à ce stade du jeu, passer par un portail, changer d’univers et… casser plein d’arbres, de cailloux et de buissons pour pouvoir crafter plein de trucs. Et casser plein d’arbres, de cailloux et de buissons pour pouvoir crafter plein de trucs… Et casser plein d’arbres… Et casser… Et adckedgyzyé scregnegneu zlurgh !

Ah, ça y est, mon cerveau est tout cassé. Et c’est la faute de Tbjbu2. Et encore. Si le jeu faisait un petit effort, on pourrait être tolérant. Mais non, même pas. En deux heures, j’ai rencontré deux pauvres adversaires mal animés, mal texturés dans un décor sans queue ni tête et en subissant un framerate flageolant.

Bon ok, le duelliste dans le temple asiatique a un peu remonté le niveau mais vu que les combats restent bien pourris, c’est une faible consolation.

Par acquis de confiance, je vais poursuivre un peu l’exploration mais quelque chose me dit que ça ne va pas changer fondamentalement la donne. Et ce n’est pas le Super Ricko à venir (et son personnage qui me rappelle étrangement quelqu’un) qui risque de me faire changer d’avis. Maintenant, je comprends pourquoi toute la rédaction semblait aussi heureuse de me laisser tester le jeu.

Merci Dystopeek. Je saurai m’en souvenir. C’est fini, je ne me ferai plus avoir par les bandes annonces intrigantes et légèrement pipeautées. Enfin, jusqu’à la prochaine fois.

Genre : Exploration / Crafting


Développeur : Tbjbu2


Editeur : GrabTheGames


Date de sortie : 5 juillet 2025


Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.