Colonisation
L’humanité s’est lancée dans la conquête spatiale et plusieurs Nefs ont été envoyées à travers l’espace afin de trouver et de fonder des colonies sur d’autres planètes. Les occupants sont endormis dans des caissons et partagent leurs rêves dans une réalité virtuelle qui les occupe et permet de faire connaissance entre eux. Seulement voilà, à peine une décennie après leur départ, une race extra-terrestre, les Atils, prend contact avec les humains. Offrant à l’humanité la possibilité de voyager à travers les trous de vers et de partager les connaissances entre les deux races.
Malheureusement, il est déjà trop tard pour rattraper les Nefs qui voyagent lentement à travers l’espace vers des destinations inconnues. Une « task force » est ainsi créée afin de retrouver les Nefs et d’en récupérer les survivants. Reste que l’alliance avec les aliens n’a pas fait que des heureux et que cette tâche ne sera pas de tout repos. Un groupuscule d’humains, nommé les Ecumeurs, cherche en effet aussi à retrouver les Nefs et à détruire toute vie qui s’y trouve afin de récupérer et vendre l’équipement qui s’y trouve.
La BD suit une de ces équipes de sauvetage lors de ses premières missions. On a donc droit assez rapidement à du combat, de l’exploration, des situations tendues ainsi que des passages à des univers/époques différentes grâce à l’utilisation intelligente de la réalité virtuelle par les auteurs. L’histoire n’est pas super complexe mais elle n’est pas expliquée directement, ce qui peut dérouter les lecteurs au départ. Aussi les deux premiers tomes, même si on suit les mêmes personnages, semblent offrir une histoire indépendante chacune sans arc narratif plus long. Le troisième tome vient cependant démentir cette impression et se penche directement sur les relations et les motivations des Ecumeurs et des extra-terrestres.
Original dans son traitement d’un sujet somme toute classique, Colonisation nous fait vraiment voyager et l’on suit les héros comme dans les vieux romans d’aventure. La BD possède cependant un défaut majeur, c’est un certain manque de précision dans les visages et les expressions parfois, ou un je-ne-sais-quoi qui fait que ceux-ci manquent d’identité. C’est dérangeant parce que l’on suit quand même une équipe d’une dizaine de personnes et si certains sont facilement identifiables, on peine parfois à savoir qui est qui parmi les autres, et je ne parle même pas quand ils ont des combis spatiales. Cela empêche évidemment de s’y attacher et c’est bien dommage car tout le reste est vraiment de haut niveau.
Malgré ce défaut, c’est une BD que je recommande chaudement à ceux qui aiment la science-fiction, riche en plus d’être belle elle sort vraiment du lot comparé à la concurrence. J’attends d’ailleurs la suite avec impatience. A découvrir et à savourer.
Scénario: Denis-Pierre Filippi
Dessin: Vincenzo Cucca
Couleur: Fabio Marinacci
Edition: Glénat