Bandes DessinéesLire

La Revue Dessinée

J’ai découvert cette revue au numéro 24. Sachant qu’il s’agit d’une parution trimestrielle de 228 pages, ça en fait des articles à rattraper, parce que ce que j’ai eu entre les mains m’a non seulement donné envie d’en lire plus, mais surtout de m’abonner pour ne pas en rater d’autres.

Lancée il y a donc… hum… je pose huit et je retiens deux… plus de six ans déjà, cette revue propose des reportages et des enquêtes d’actualité réalisés en duos : un journaliste et un dessinateur pour lui donner vie sous forme de bande dessinée. Cette publication compte aujourd’hui plus de 7 500 abonnés, soit 7 500 fois plus que Dystopeek (à une licorne près) et a déjà remporté plusieurs prix dont, excusez du peu, le prix du Meilleur article économique 2015, de la Banque de France, l’AJEF et Lire l’économie pour le reportage « Dommages et intérêts » de Catherine Le Gall et Benjamin Adam.

Elle se compose de sujets traités en plusieurs planches et une approche pas dénuée de traits d’esprit, sans que ce soit non plus une revue humoristique. De la consommation de produits dopants chez les virtuoses de musique classique aux débuts du football féminin en passant par la pénible réalité des chiffres des Jeux Olympiques 2024 ou l’avenir des pêcheurs bretons, ce numéro 24 se savoure comme un Canard Enchaîné. Les bandes dessinées sont suivies d’informations plus détaillées ainsi que d’une bibliographie pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur les sujets abordés.

Ils ont également publié sous forme d’albums des ensembles de chroniques issues de la revue, comme Face B : Figures pittoresques de la musique du XXème siècle ou #Cyberbook : l’admirable saga de l’informatique et de la culture numérique. Pour les plus jeunes, ils éditent également tous les deux mois la revue TOPO à destination des moins de vingt ans, en suivant la même démarche de présentation de l’actualité en BD afin de la rendre la plus accessible possible.

La revue se déclare « engagée mais pas militante » et a accueilli un grand nombre d’artistes dans ses pages ; je ne tomberais pas dans le namedropping facile, je me contenterais de vous dire qu’on y retrouve des illustrateurs de presse du monde entier, des dessinateurs fraîchement diplômés d’écoles prestigieuses, des vieux de la vieille qui ont contribué à Metal Hurlant ou l’Echo des Savanes, ou encore d’auteurs de BD publiés chez les poids lourds du secteur.

Mais il ne faut pas oublier l’autre moitié du duo, les journalistes qui réalisent ces enquêtes et reportages illustrés ; la plupart sont rédacteurs dans diverses rédactions, mais on trouve aussi des témoignages et expériences personnelles de tous horizons. Jetez un œil à la collection d’auteurs qui font vivre les pages de la revue : https://www.larevuedessinee.fr/auteurs/

Cette liberté de ton, cette approche pluridisciplinaire de l’actualité et cette diversité de sujets abordés mérite que les amateurs de BD comme d’information se penchent sur la Revue Dessinée, un projet financé par Kickstarter en 2013 et qui a depuis trouvé son public. 228 pages tous les trois mois pour 16€, c’est très honnête pour un contenu évidemment sans aucune publicité. Quelques planches de chaque numéro peuvent être feuilletées sur le site pour achever de vous convaincre.

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.