La Bombe
Une « aventure humaine”, c’est une histoire qui rapproche les femmes et les hommes autour d’un but commun. On ne questionne pas la connotation positive de l’expression : c’est forcément une belle aventure humaine. En bon pavé de 440 pages, La Bombe fait des sauts de puce dans le temps et l’espace, des années 30 jusqu’au mois d’août 1945, pour nous montrer les étapes de l’élaboration de l’arme atomique par les États-Unis.
Le scénario est découpé de manière chirurgicale en tranches d’une dizaine de pages, comme autant de saynètes. On passe de l’Italie fasciste au Japon impérialiste, de l’Allemagne nazie aux États-Unis de Roosevelt, puis Truman. Si, période oblige, de l’action militaire ponctue l’ensemble, l’intérêt de l’album est d’abord dans l’observation hallucinée de la mécanique administrative et scientifique qui mène au crime. Les coulisses de cette guerre invisible, entre laboratoires, missions secrètes et espionnage, sont exposées très clairement.
De quoi comprendre comment – et pourquoi – quelques individus puissants, d’une simple signature dans un bureau cossu, tuèrent des centaines de milliers de civils. La Bombe nous emporte comme un véritable thriller géopolitique, porté par un travail documentaire de haute précision. Une Aventure humaine. Avec un grand A pour Atomique, mais un h minuscule.
Scénario : Alcante, Laurent-Frédéric Bollée
Dessins : Denis Rodier
Date de sortie : mars 2020
Éditeur : Glénat
440 pages N&B
39€