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You Will Die Here Tonight

Est-ce que vous aimez les survival-horrors des années 90 ? Est ce que vous avez été content du succès des nouveaux Resident Evil qui ont conduit aux remakes des vieux épisodes ? Est-ce que vous adorez ça ? Oui ? Et ben tant mieux parce que moi non. Désolé de péter l’ambiance, mais les RE, je n’y arrive pas. Ce ne sont pas tellement les histoires qui me dérangent (encore que les zombies, ce n’est vraiment pas ma came) mais principalement le gameplay. Si je veux avoir peur, il ne faut pas m’armer de façon à pouvoir défoncer tout ce qui bouge, et en me donnant trois munitions pour me faire croire qu’il y a du danger… Bref, You Will Die Here Tonight se présente comme un hommage à Resident Evil premier du nom. Ah. Bon ben, on va voir ça tout de suite.

Zombie fait moi peur

Nous incarnons les six membres de la division ARIES, une escouade d’élite qui intervient dans les situations difficiles pour… heu… ben pour faire des trucs difficiles vu qu’ils sont surentraînes. Ils ont pour mission d’infiltrer un manoir lugubre à la recherche d’un type très méchant qui a fait des trucs de méchants (comme manger de la confiture de figues ou une horreur dans le genre). Une simple mission d’extraction, on y va et on revient, les doigts dans le nez. Comme vous vous en doutez, ça ne va pas se passer comme prévu et nos héros vont tomber sur des zombies qui meurent définitivement quand on leur tire dans la tête. Évidement, ils ne s’attendaient pas à des zombies, mais ça ne les traumatise pas plus que ça non plus. L’entraînement sans doute.

Alors tout de suite une première réflexion : c’est incroyable le nombre de missions de routine dans des coins perdus qui finissent en apocalypse zombie. Je serais un membre d’élite d’une division aux acronymes improbables, j’exercerais mon droit de retrait dès qu’on me parlerait de mission de routine…

Et puisqu’on y est, une deuxième réflexion : tout le monde pousse des cris en voyant des types vous foncer dessus en faisant « beuargh » et ensuite tout le monde s’étonne qu’ils meurent si on leur tire dans la tête. Pourtant, tirer dans la tête tue n’importe quel être vivant pourvu d’une tête, je ne vois pas où est l’étonnement…

Mais revenons à notre équipe de choc. Aussitôt arrivée qu’elle tombe dans un piège tout nul et qu’ils se retrouvent tous séparés. L’occasion pour nous de prendre en main notre premier personnage et d’explorer plus avant le manoir. On se rendra bien vite compte que non seulement il y a des zombies, mais qu’en plus quelque chose cloche. En plus des zombies, je veux dire.

Le silence des Zombies

You Will Die Here Tonight est un jeu d’action-survie à la vue surplombante un peu isométrique, mais pas trop. Je suis sûr qu’il y a un terme technique très précis pour ça, et que ça ferait pro de l’utiliser ici, mais bon, on va dire « vue du dessus, mais un peu iso quand même ». L’ensemble est en pixelart très fin et franchement plaisant à l’œil. La vue choisie à le mérite d’être très lisible. Elle permet également de jouer avec les profondeurs sans tomber dans une gestion calamiteuse de la caméra.

Par contre les personnages bougent bizarrement. On dirait un vieux FMV qu’on a pixelisé, avec une perte de frames au passage. Du coup, les mouvements sont hyper syncopés. Bien entendu, c’est fait exprès puisque tout le reste est fluide, mais c’est vraiment étrange à regarder, et un peu déstabilisant.

Autre originalité, en cas de combat (et il y en aura) on passe automatiquement sur une vue FPS où nous pourrons tirer sur les zombies. Si l’idée est bonne, et le résultat pas mal du tout puisqu’il a le mérite de nous plonger dans l’action, la réalisation présente tout de même un défaut majeur.

Je m’explique : je suis en vue classique et je vois arriver des zombies au bout du couloir, je vise avec mon pistolet et… rien. Le jeu ne bascule pas en mode FPS parce qu’il estime que je suis trop loin d’eux. Qu’a cela ne tienne, je vais donc attendre qu’ils approchent. Et là, le mode FPS se déclenche uniquement quand ils sont sur moi. Le fait que j’ai dégainé et que je les ai vu arriver ne change rien, je me retrouve au contact avec un zombie baveux qui m’attaque en premier et me mord. Du coup, je dois le repousser et je peux enfin lui éclater la tête. Sauf qu’il m’a blessé puisqu’il a eu l’initiative de l’attaque. C’est extrêmement frustrant puisqu’on l’a vu arriver depuis une plombe et que chaque blessure est potentiellement mortelle.

Bref, pour moi, c’est une bonne idée gâchée par la réalisation. Ou alors je n’ai pas compris comment passer en mode FPS à volonté. Ce qui ne change rien au fond du problème, si ce n’est pas immédiatement disponible et évident, c’est qu’il y a un souci de conception. Et ce souci a été un vrai frein dans ma progression puisqu’il a conduit au décès prématuré de mes personnages. Il y a plus agréable que de perdre parce qu’un truc est mal foutu, vous en conviendrez.

Trois zombies, un enterrement

Toutefois, l’ensemble du jeu reste un bel hommage au genre. Il y a tout le cocktail bien connu qui a fait le succès des Resident Evil : exploration, énigmes, recherche d’indices, combats, intrigue totalement tirée par les cheveux, rationnement des soins et des munitions. Il y a bien entendu quelques ajouts à cette formule éculée. La partie FPS en fait partie, mais également un système « rogue-lite » où chaque décès nous fait choisir un des protagonistes survivants de l’équipe. Les portes ouvertes le resteront, les énigmes résolues ou les monstres abattus également.

Il y a même un « continue » si nous perdons les six membres de l’équipe. Il y a d’autres petites trouvailles et bizarreries dont je ne vous dis rien, et qui vous feront probablement vous poser des questions. Mais sachez qu’elles trouveront leurs explications à la fin de l’aventure.

Le jeu se boucle en une dizaine d’heures si vous êtes aussi doué que moi, et probablement un peu plus rapidement si vous avez un niveau normal. La rejouabilité est, quant à elle, totalement inexistante. Au final, c’est un jeu sympathique, bel hommage au maitre-étalon du genre (Resident Evil premier du nom) qui sait toutefois conserver son originalité et sa particularité, même scénaristiquement.

Je ne suis toujours pas client de ce type de jeu d’horreur, je préfère les jeux plus axés sur l’ambiance, mais je lui reconnais des qualités que les amateurs apprécieront, j’en suis persuadé.

Genre : Survival-Horror

Développeur : Spiral Bound Interactive LLC

Editeur : Spiral Bound Interactive LLC

Date de Sortie : 31 oct 2023

Plateforme : PC

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.