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Trek to Yomi

A peine lancé, j’ai su que Trek to Yomi ne me laisserait pas indifférent. Le jeu se déroule au Japon, durant l’ère Edo. Cette ère, aussi appelée ère Tokugawa, a duré 250 ans et est particulièrement connue pour sa représentation des samouraïs, une classe sociale de guerriers considérée comme le haut de la hiérarchie.

On incarne Hiroki, l’un de ces jeunes guerriers qui a la responsabilité de protéger son village face aux bandits qui s’en prennent régulièrement à son village et à ceux environnants.

Les cinématiques sont d’une finesse incroyable

Vous ne vous y trompez pas, la claque principale du titre est sa direction artistique. Même passé la moitié de l’histoire, les scènes restent incroyablement fines. Directement inspiré du cinéma nippon de Akira Kurosawa, chaque tableau est monté comme une œuvre de l’auteur, avec un angle de caméra adapté.

Là où c’est balèze, c’est que malgré les changements d’angles de vue et le minimalisme du level design, le jeu reste étonnamment lisible.

Le studio a soigné un nombre impressionnant de petits détails. Une animation de déplacement, un effet de particule, il y a une tonne de choses à voir sur chaque écran et pourtant, on est rarement perdu.

On notera cependant qu’à vouloir être trop minimaliste, on passe parfois à côté d’une info essentielle. On tourne en rond, on revient sur nos pas, puis on réessaie à nouveau et cette fois c’est la bonne, comme une clef USB qui était dans le bon sens depuis le début.

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Passons désormais au gameplay de Trek to Yomi. Hiroki, notre protagoniste, est un samuraï. Il se débrouille donc pas trop mal avec un sabre.

Dans une intro où l’on incarne le petit Hiroki, notre senseï nous apprend les quelques mouvements basiques que l’on doit mettre en œuvre pour ne pas finir en chiche kebab.

A la manière d’un jeu de combat, il y a de quoi faire. Coup faible, coup puissant, parade, contre-attaque, combo, on retrouve toute la panoplie du genre, le tout enrobé dans un joli side scroller.Une barre de vie, une barre d’endurance et vous avez là l’essence des combats de Trek to Yomi.

Premier d’un très grand nombre de gredins à transformer en rillettes

Trek to Yomi ne s’encombre pas de justifications et file de temps en temps de nouveaux combos, plus ou moins pratiques et dévastateurs. Je suis partagé sur cette approche car elle nous sort un temps de la trame narrative. Mais elle est aussi si efficace qu’on replonge suffisamment vite dans le jeu.

Les combats sont plutôt expéditifs. Ce qui est plutôt normal quand on s’envoie du métal tranchant dans le bidou. Là où le jeu essaie de se diversifier, c’est avec ses différents types de gredins. Il y a le gredin de base, qui se charcute en 2 coups légers, un gredin plus rapide, un gredin en armure…

Chaque combat est censé demander une approche différente, même si la parade permet bien souvent de gérer 9 situations sur 10.

De même, le jeu peut nous envoyer 4 ennemis, mais pas en même temps. Side scroller oblige, vous avez maximum un ennemi devant et un derrière vous. Les autres attendent sagement leur tour, ce qui est toujours un peu dommage.

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Toutefois, la petite durée de vie du jeu fait qu’on accepte facilement les répétitions de mécaniques. Et pour le coup, ce n’est pas un défaut.

Le jeu ne traîne pas en longueur, dit ce qu’il a dire simplement. Il ne dure que 5 ou 6 heures, et c’est très bien comme ça.

Il intègre bien un petit système de collecte d’objets, pour filer un peu de rab à qui veut, mais je vois ça surtout comme un prétexte pour parcourir un peu plus de ces jolies scènes en noir et blanc.

Grâce à un système de sauvegarde très régulier, les challenges restent des challenges sans devenir frustrants. Après quelques essais et un peu de patience, on vient à bout des obstacles mis devant notre samouraï préféré.

Autel 4 étoiles

Trek to Yomi est un excellent jeu Gamepass. Il fait parti de cette lignée de jeux où ne mettrait probablement pas les 20€ demandés mais dont on profite volontiers, un dimanche après-midi, par curiosité vidéoludique.

Les modes de difficulté permettent d’ajuster l’expérience à votre convenance. Un mode histoire permet d’apprécier tout le travail de mise en scène sans s’encombrer de l’apprentissage des mécaniques de combat. Les autres modes demandent d’être plus rigoureux et prudent, surtout lors des combats de boss.

Bref, un bon petit titre, pas long, agréable à la manette comme au clavier/souris et plein de bonnes idées !

Site officiel
Sortie : 05/05/2022
Développeur : Leonard Menchiari, Flying Wild Hog
Éditeur : Devolver Digital
Disponible sur Steam, Playstation & Xbox Gamepass
19.99€

LupusVII

Cliché de geek, boit trop de café, a des projets par dizaines et un backlog de plusieurs vies. Je troque volontiers quelques heures de sommeil à écrire des articles pour vous convaincre d'en perdre également.