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Testament: The Order of High Human

Parfois certains jeux ne vous disent pas grand-chose. Soit parce que la DA ne vous accroche pas, soit parce que l’histoire ne vous inspire pas plus que ça, soit parce que le gameplay ne vous semble pas formidable. Et pour d’autres, c’est l’inverse. La DA vous accroche, le gameplay est prometteur et l’histoire, quoique pas follement originale dans le pitch, semble suffisamment prenante pour vous laisser porter. Et puis on tombe sur Testament: The Order of High Human et tout ce qu’on croyait acquis s’effondre sous nos yeux.

Lala lit

Dire que l’histoire de Testament ne brille pas par son originalité est une atténuation de la vérité. Jugez plutôt : nous incarnons Aran, un des rares hauts humains, quasiment immortel et plus proche des dieux que des hommes. Avran, son frère, le trahit et le laisse pour mort dans une forêt obscure. Il est recueilli par un homme-arbre mystérieux et psychopathe qui lui soigne quand même ses blessures. Notre héros, n’écoutant que son instinct, décide de fausser compagnie à l’inquiétant machin arboricole, et part reconquérir son trône pour mettre sa race à son frère (ou l’inverse, je ne sais plus). En chemin il croise ce qu’il nomme des « halflings » affublés de crocs et d’une peau verdâtre, des orcs donc (ne me demandez pas pourquoi !).

Il s’agit littéralement des dix premières minutes de jeu. Autant vous y habituer : on ne nage pas dans l’originalité. On a plutôt l’impression d’être devant un mélange de tout ce qui a été fait en jeu vidéo : chute d’en haut d’une falaise incluse. Oui, la symbolique est lourde.

Or donc, notre héros va être rapidement chargé, par je-ne-sais-plus quelle voix intérieure, de retrouver les trois artéfacts de la puissance suprême du guerrier invincible ou un truc dans le genre. Bien sûr, réunir ces objets magiques surpuissants ne se fera pas sans quelques difficultés et embûches. De temps à autre son frère, qui s’est totalement tourné vers les forces des ténèbres, viendra le narguer en mode « ahah je ne te tue pas parce que tu es faible ahah » et il repartira par un portail magique en riant fort. On souffle fort.

Miro tond

Pour l’histoire, on n’est clairement pas gâté. Mais qu’en est-il du gameplay ? Celui-ci est principalement axé sur le combat en vue FPS. En gros, vous vous baladez dans des couloirs entre deux arènes, et vous affrontez tout ce qui se présente. Il y a de (trop) longues phases de plateformes et, de temps à autre, des puzzles pour déverrouiller un coffre ou un autel sacré.

Du côté du combat, on dispose de trois armes différentes : l’épée, l’arc et la magie. Les flèches et la puissance magique nous étant précieusement comptées, on se retrouvera bien souvent à affronter les ennemis au contact. On pourra choisir une approche frontale, amenant à des combats un peu brouillons mais réalisables, ou une approche plus furtive, ce qui ne demandera pas beaucoup de compétences tant l’IA des ennemis est limitée. Régulièrement on affrontera des mini boss, puis un boss final clôturera le niveau et on passera à la suite.

Les phases de plateforme quant à elles sont plus surprenantes. En effet, si elles sont justifiées pour passer d’un endroit à un autre, leur fréquence a tendance à être plus fatigante qu’amusante. Pas parce que le personnage ne répond pas bien, au contraire la jouabilité est très propre, mais uniquement parce qu’elles sont en vue FPS et que ce n’est jamais une bonne idée (rapport aux distances tout ça).

La troisième phase, encore plus incompréhensible que la précédente, est celle de puzzle. Pas très passionnante, peu interactive et facilement résolvable pour peu que l’on connecte trois neurones. Je n’ai compris ni l’intérêt de sa présence, ni l’utilité de sa fréquence, à part peut-être rallonger artificiellement la durée du jeu.

Finalement, ces trois phases vont s’enchaîner et se mêler (parfois il faudra sauter de plateforme en plateforme avant d’affronter des ennemis), afin de vous faire progresser dans l’histoire. Vous aurez également un inventaire à gérer (limité), des quêtes secondaires facilement résolvables puisque leurs « réponses » se trouveront littéralement sur votre route, et des compétences à attribuer et à gérer.

La bane hale

Côté personnage, on acquiert des points d’expérience en tuant les ennemis, ce qui donne régulièrement des points de compétence qui nous servent à débloquer, comme il se doit, des pouvoirs spécifiques. Ces pouvoirs vont de l’esquive à la chaîne d’éclairs, en passant par les flèches multiples, les boucliers d’énergie ou les soins. Bref, tout le panel classique des jeux d’aventure-action dans un monde d’héroic-fantasy.

L’ensemble du jeu est servi par une direction artistique tout à fait agréable, une jouabilité réussie même dans les moments les plus tendus, et un sound design satisfaisant. Seule la musique, un peu répétitive, ne m’a pas convaincu. Les graphismes ne sont pas honteux, les paysages plutôt spectaculaires et on prend plaisir à progresser dans l’aventure. La difficulté est bien présente et tout ne vous est pas servi sur un plateau. Il va même falloir sacrément batailler à certains endroits.

Pourtant je n’ai pas accroché au jeu. Principalement, et c’est son souci majeur, parce que je ne lui ai trouvé aucune originalité. Comme évoqué plus haut, l’histoire est convenue, le gameplay, les combats, la magie, tout est vu et revu des centaines de fois. J’ai eu l’impression de rejouer à un jeu dont j’avais oublié l’existence. Le plus triste est qu’une fois l’aventure finie, elle s’effacera instantanément de ma mémoire. Je n’ai rien à lui reprocher en tant que tel car la qualité de réalisation est là, mais son absence totale d’aspérité et ses situations banales, font qu’il ne conviendra pas forcément aux habitués des jeux vidéo.

Nous vaut nez

En conclusion, je conseillerais ce titre si, et seulement si, vous commencez votre découverte des jeux vidéo. Je m’explique : son principal défaut, voire même son unique défaut, est son manque d’originalité. Toutefois, ce reproche n’est valable que si vous avez un « passif » en ayant poncé des Skyrim, des Dark Messiah et autres jeux du même genre.

Si ce n’est pas le cas et si vous « débutez », alors Testament propose une aventure solide, un gameplay agréable et un challenge relevé. Si j’avais découvert les jeux d’aventure-action avec lui, j’aurais probablement passé un excellent moment. C’est donc pour moi un titre de découverte du genre. Une mise en bouche qui vous donnera peut-être envie de vous investir dans ce style de jeu qui a tant à offrir.

Genre : Action-RPG

Développeur : Fairyship Games

Editeur : Fairyship Games

Date de Sortie : 13 Juillet 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.