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Steam Game Festival: Fall Edition 2020

C’est le retour du Steam Game Festival avec cette édition automnale qui rajoute encore plein de démos sur la table. Cette nouvelle dégustation a tourné à la goinfrerie, pas toujours pour le meilleur mais avec tout de même son lot de belles surprises.

Suivons SA_Avenger et Ruvon dans leur exploration des démos et autres prologues qu’ils ont eu le courage d’essayer.


The Life and Suffering of Sir Brante

Sous ce titre à rallonge se cache un livre dont vous êtes le héros approfondi : du texte partout, quelques illustrations, et des choix à faire dans tous les sens. A la fin de sa vie, le sieur Brante s’emmerde, il décide de donc rédiger son autobiographie. On va repasser sa vie en entier, à travers quelques évènements marquants par année, durant lesquels on va prendre des décisions et écrire sa légende.

La démo nous permet de vivre son enfance et son adolescence, jusqu’à ses 18 ans. Chaque choix va modifier son tempérament, ses relations, ce qui va nous ouvrir ou nous fermer des portes par la suite. Quelques passages obligés viennent rythmer son enfance de « pas tout à fait noble », dans un univers médiéval-fantastique puisque la mort n’y est pas définitive. Ça se lit bien, ce n’est pas trop verbeux, mais les possibilités ne sont pas toujours satisfaisantes (j’ai parfois envisagé d’autres solutions que celles proposées qui me paraissaient plus cohérentes).

Je garde le jeu en wishlist, parce que c’est très agréable à jouer pour qui accroche au concept, mais il faut aimer lire quand même.


Werewolf The Apocalypse – Heart of the Forest

Visual novel dans l’univers bien connu, histoire de changer des milliards de jeux Vampire qui arrivent. Un style graphique qui rappelle le comic US aux couleurs délavées, du texte… pas palpitant, des choix nombreux mais un manque d’un petit quelque chose qui m’aurait motivé à aller au bout. Je me suis donc arrêté bien avant la fin de la démo.

Mais je reste persuadé que c’est le genre qui ne me convient pas et mon expérience peut ne pas refléter les véritables qualités du titre.


Siege Survival: Gloria Victis

Si j’étais feignant, je résumerais ce jeu à un This War of Mine médiéval. Et on ne serait pas loin de la vérité. Le château est assiégé et en tant que glandu sans importance, vous vous trouvez bloqué à l’intérieur. Si l’ennemi entre, vous serez massacré comme le veut la tradition, donc vous avez une motivation toute personnelle à aider les défenseurs, évidemment inférieurs en nombre et qui manquent de tout.

La journée on crafte des trucs (repas, outils, bandages…), la nuit on sort dans les rues de la ville occupée pour ramasser des ressources en évitant les patrouilles. On gère sa faim, sa soif, sa fatigue, on encaisse des cailloux jetés par les catapultes ennemies et on négocie les bijoux volés à leurs propriétaires morts ou absents contre de quoi survivre.

Je rejoins l’avis de SA_Avenger lorsqu’il nous avait parlé de la démo lors du précédent Steam Game Festival : le gameplay est intéressant, réussi graphiquement, ce prologue me laisse une très bonne impression générale pour qui aime le genre survie / craft (ne croyez pas quiconque vous parle d’éléments RPG dans ce jeu par contre, faut pas déconner).


Film Maker Tycoon

Il y a 15 ans sortait « The Movies » un jeu de gestion qui permettait de gérer son studio de cinéma, de créer des petits films à présenter au public et de voir leur succès ou leur flop. Film Maker Tycoon semble reprendre la même formule, on démarre en posant un bureau pour les scénaristes, on engage du personnel, on place un décor et on lance la production d’un film. La démo ne propose que certains éléments et ne semble pas être très regardante niveau budget mais ce qui saute aux yeux c’est surtout le retard technologique et le côté très amateur du titre. Il n’y a pas vraiment d’intérêt pour l’instant à avoir cette vue 3D où on peut placer des bâtiments où l’on veut (la plupart des décors étant dans un bâtiment et donc invisibles), ni de pouvoir placer son personnel sur le terrain pour qu’il ère sans but au milieu de l’herbe.

La customisation des personnages demande un rechargement de l’image à chaque fois et la création de film est déjà scriptée. C’est-à-dire que vous choisissez un scénario tout fait, y attribuez une équipe de production et des acteurs (avec le peu de costumes disponibles) et vous lancez la production. Avant de sortir le film vous pouvez « Avoir une preview » du résultat et… attendez vous à une fameuse surprise avec des animations ratées, des dialogues tout faits dignes d’un ado de 17 ans et voilà, c’est tout. Le film sort, rapporte de l’argent et à la scène suivante. J’ai de gros gros doutes sur l’intérêt du titre sauf pour l’effet comique des scènes à visualiser mais de là à payer pour ça.


Drill Deal First Borehole

Il faut aimer le voxel, parce qu’on va en bouffer, mais à part ça, Drill Deal a des qualités. On y construit une base sur une plateforme pétrolière. Loger, nourrir, occuper les travailleurs, tout en extrayant le pétrole et en le transformant (en brut, carburant ou tout autre mélange pétrochimique) pour satisfaire la demande.

Pas super beau donc, ni très agréable à prendre en main, les premières minutes sont sympas mais on tourne vite en rond. Ça manque globalement de clarté et l’interface pour vendre notre or noir n’est vraiment pas réussie.

Ça reste un point qui peut s’améliorer, et je le souhaite parce que le concept ne manque pas d’intérêt.


The Hand of Merlin

Ah, du tour par tour tactique médiéval dans l’univers du roi Arthur ! Après la mort de ce dernier, le royaume tombe en ruines, et ses fidèles compagnons vont tenter d’aller planquer le Graal. On enchaine phases de balade sur une carte tachetée de points d’intérêt à visiter (comprendre : des combats) et bastons tactiques.

Si l’ambiance est globalement réussie, les combats eux-mêmes m’ont moins convaincu, la faute à un système ultra classique et qui manque vraiment de possibilités, certains personnages n’ayant que taper ou se déplacer comme options.

On pourra visiblement choisir ses compagnons parmi un roster assez fourni, donc j’ai peut-être tiré les mauvais numéros. A suivre donc, mais un brin refroidi par cette démo.


Morbid – The Seven Acolytes

Après les Souls-like en vue de côté, voici le Souls-like en vue du dessus. Pixel art bien crade, créatures dégueux à tabasser et tonneaux à fracasser, bienvenue dans un Zelda baroque et goresque particulièrement exigeant. On trouve de nombreuses armes qu’il est possible de customiser, des potions, de l’équipement…

Ce n’est pas mon genre de jeu à la base parce que je suis nul, mais j’ai passé un bon moment et même si je me suis perdu vingt fois parce que personne n’a pensé à foutre des panneaux dans leur bled en ruines, j’ai quand même battu un boss. Une bonne surprise.


Per Aspera

Jeu de gestion sur Mars cette fois-ci, Per Aspera vous met au défi de créer une colonie martienne, premièrement avec des drones (enfin un seul pour commencer) qui vont devoir acheminer les ressources d’un point à un autre via les routes crées lors du placement de vos bâtiments. Gestion de l’espace, des ressources et de l’énergie sera cruciale pour diminuer les déplacements inutiles ou trop longs. Plus vous vous étendrez, plus vous aurez besoin de drones et de définir des zones d’activité pour ceux-ci. Le jeu se focalise donc plus sur l’optimisation que sur la gestion pure.

A voir ce que les devs proposeront sur la version finale et s’il y aura assez à faire pour le joueur (à part regarder ses drones s’activer, la démo permet de découvrir un site inconnu mais pas de le visiter) mais le jeu est joli, agréable et bien pensé et promet de toute façon de plaire à tout ceux qui aiment l’optimisation au poil de carottes. La démo est en tout cas très agréable (seul petit bémol, l’exploration de ressources arrive un peu tard et oblige parfois de détruire certains bâtiments pour exploiter les filons découverts par la suite) et promet du bon. A suivre !


The Invisible Hand

Découvert pour la première fois à l’Indie Game Lyon, j’aime beaucoup le pitch de The Invisible Hand. On y joue un trader débutant qui va devoir tricher pour survivre dans ce monde impitoyable.

Ce Jérome Kerviel Simulator dispose de graphismes simples mais plutôt efficaces, mais son interface m’a assez vite perdu, noyé dans les informations qui défilent en permanence, sur deux écrans, le tout entrecoupé de dialogues faisant avancer l’histoire. Le thème est très intéressant, mais j’espère que le gameplay final sera moins confus.


The Magister

Mélange entre point&click, RPG et enquête, The Magister nous emmène faire la lumière sur un assassinat dans une petite ville. On discute, on trouve des indices, mais on va surtout améliorer nos relations avec un certain nombre d’habitants disposant d’informations plus ou moins utiles. Pour cela, on va avoir des « discussions », sorte de combats sans violence avec une mécanique de jeu de cartes, ou aller combattre des trucs en tour par tour tactique.

Tout ces éléments fonctionnent bien ensemble, l’ambiance graphique limite cartoon est plutôt mignonne mais la démo ne permet pas de voir réellement la profondeur de l’intrigue. Toujours est-il que ça me donne encore plus envie de voir la version finale, ça m’a l’air d’être du tout bon.


Heretic’s Lot

Jeu de puzzle / roguelike / tactique en tour par tour, on y dirige un guerrier qui va taper des monstres, boire des potions et ramasser de l’armure sur un « échiquier » avant d’y combattre un boss et de passer au niveau d’après. Comme dans Labyrinthe (si t’as la ref t’es vieux), à chaque fois qu’on se déplace sur une case, celle qu’on vient de quitter est comblée par un mouvement latéral du plateau, amenant un nouveau monstre ou bonus en jeu.

Lorsqu’on attaque une bestiole, on perd un nombre de points d’armure, ou de points de vie si on n’en a pas, équivalent à ceux de la bête. Il faut donc jongler entre perte et gain pour toujours rester en vie et ne pas se retrouver coincé avec comme seul coup jouable l’attaque d’un monstre trop dangereux.

Si ce concept plutôt simple donne sa pleine mesure au bout de quelques niveaux (le début étant bien facile), je suis moins convaincu par les graphismes voxel parfois bordéliques. Mais le jeu a un petit goût de reviens-y même si la difficulté prend une grosse claque lorsqu’on approche du boss de fin de démo. Un petit jeu sympa à lancer quand on a cinq minutes à perdre (avec le risque d’y passer une heure parce que le run se passe bien) ? Pas impossible.


Greyhat

Un Greyhat, c’est un hacker, plus ou moins regardant en ce qui concerne l’éthique de ses actions. Notre personnage, membre d’un groupe, a comme objectif un dernier contrat avant de prendre sa « retraite » les poches pleines. Mais ce contrat aura des conséquences pour sa famille…

Niveau gameplay, c’est du piratage pour les nuls, on se connecte sur un poste à distance, on fouille les trois répertoires et les deux emails de la cible et on se casse, l’info ou le fichier recherché en poche. Basique, mais pas évident avec ce minijeu de rythme bien pénible.

L’enrobage est lui aussi simpliste, mais l’intrigue m’a tenu en haleine. Un petit jeu qui mise tout sur son scénario, à voir si cela suffira à supporter le gameplay limité.


Until the last plane

Ayant, à l’époque, beaucoup apprécié Carrier Deck, je me suis dit que me pencher sur un petit jeu de gestion d’aéroport pendant la seconde guerre mondiale était une bonne idée. Malheureusement, le jeu penche plus du côté jeu mobile que jeu de gestion. Pour mener à bien votre mission, vous avez une somme de départ, qui vous permettra d’acheter des pièces, des munitions ou du carburant, qui mettront ensuite un temps fixe à être créés. Vous envoyez une avion de reconnaissance qui va débloquer des missions pour vos chasseurs et bombardiers, vous choisissez ensuite une de ces missions qui va déclencher un timer durant lequel des mini jeux vont apparaître.

Timers, timers everywhere!

Ceux-ci seront de type attaque ou défense et vous aurez des choix de mouvement à faire pour « locker » votre cible ou échapper à l’ennemi. Si un appareil est touché il revient à la base, il faudra trouver la source de la panne et réparer avec des pièces de rechanges construites. Des timers dans tous les coins, impossibilité de se faire de l’argent si on échoue une mission, et des mini jeux sans grand intérêt font que le titre me semble plus à éviter qu’autre chose.


Chinatown Detective Agency: Day One

Chinatown Detective Agency est un point&click léger, dans un univers cyberpunk futuriste. J’aime beaucoup l’ambiance, les doublages sont cool, mais il manque parfois des infos ; je devais trouver une fois une destination entre trois choix et je n’ai pas vu sur quoi me baser pour faire mon choix, j’y suis allé au pif. La mécanique de « hack » est toute pourrite (c’est un memory ultra basique…), et il y a un côté ARG puisqu’il faut parfois aller chercher des infos sur Internet pour résoudre des énigmes (avec un bouton web in game qui… t’ouvre ton navigateur).

Non implanté dans le prologue : la gestion du temps qui passe, puisqu’il faut régulièrement prendre l’avion donc réserver un billet avec date et heure, ou aller dans des lieux « entre telle et telle heure » et j’ai pu dans les deux cas me pointer n’importe quand, pas eu à attendre que ce soit le bon moment.

Il y a une gestion de la fatigue prévue, avec une barre d’énergie à reconstituer en mangeant et en dormant ; dans l’idée, plus on est fatigué, plus le temps ingame passe vite donc on devrait pouvoir se rater (d’ailleurs l’échec de certains contrats sera possible, dans certains cas la conséquence c’est moins de thunes, dans d’autres, game over), mais je ne suis pas convaincu pour l’instant, ça fait un peu trop gimmick pénible que bonne idée.

Bref, j’aime bien, il y a de bonnes idées, les graphismes sont jolis pour un jeu de 1994 (je plaisante, c’est du très bon taf de Ricardo Juchem), mais il y a d’autres points moins réussis ou moins convaincants sur le papier. Curieux de voir le jeu complet, mais au moins Chinatown Detective Agency propose « un peu plus » qu’un simple point&click.


Gripper

Jeu d’action où l’on pilote une bagnole dans un futur post-apo. Équipé d’un grappin, on peut évoluer dans un environnement hostile (en s’accrochant à des trucs) et combattre des robots chelous en leur balançant des projectiles à la gueule.

On enchaîne arène de fight en vue du dessus et esquive d’obstacle en vue arrière. C’est rigolo mais les contrôles sont approximatifs. Les graphismes sont passables et l’ambiance sonore pas extra, mais le coup du grappin permet un peu de variété dans le gameplay. Pas mon genre, je crains qu’il ait un peu trop la gueule parfaite pour un bundle quelques semaines / mois après sa sortie.


Bonfire Peaks

Le voxel, ça peut être joli quand c’est bien fait. Bonfire Peaks rentre dans la bonne catégorie, avec ses jeux de lumière et sa palette de couleurs très classe. Le jeu en lui-même est une sorte de Sokoban en 3D, avec des caisses à porter, à pousser et à empiler.

Le but est très symbolique puisqu’il faut mettre au feu ses affaires, comme pour laisser le passé derrière soi. Chaque tableau réussi nous octroie une caisse, qui nous permettra dans le « hub » principal d’accéder aux niveaux suivants.

Au début c’est tout simple, mais très vite ça se corse et j’en ai chié pour parvenir au bout de la démo (d’une quinzaine de niveaux). Mais ça se joue très simplement et c’est plutôt malin, une bonne surprise.


Xuan-Yuan Sword VII

Je ne suis normalement pas grand fan des RPGs asiatiques mais Xuan-Yuan a une esthétique très aguichante, je me suis donc laissé tenter. Le jeu est assez beau, surtout au niveau de l’ambiance, des lumières et des personnages car techniquement ce n’est pas parfait et il y a des moments de ralentissements encore. Le jeu vous plonge dans la peau d’un jeune homme qui doit fuir et protéger sa jeune sœur en emportant un secret que sa mère lui a confié. On est face à un jeu couloir avec de très nombreuses cutscenes (des dialogues, des mises en situation ou même des chansons) qui égrènent quelques minutes de gameplay.

Au niveau gameplay, si les déplacements et la caméra sont parfois un peu rigides, le tout reste sympathique, les combats ont l’air assez techniques (même si sans pouvoir reconfigurer les touches j’ai galéré plus que je n’aurais dû) avec gestion de la stamina, positionnement et coups critiques. L’histoire semble, elle, être originale et différente de ce qu’on a dans les jeux habituellement. Pour ceux qui aiment leur RPG très scénarisé je pense que c’est un jeu à suivre, ne fut-ce que pour son ambiance, mais n’en attendez pas The Witcher 3.


Voilà déjà une bonne série, on se retrouve bientôt avec la suite. Nous ne pouvons que vous inciter à profiter de ces démos et autres prologues tant que dure le festival, c’est encore le meilleur moyen de faire de belles rencontres ou de s’éviter un achat regretté. Et contrairement aux années 90, on n’est pas obligé d’acheter un magazine avec un CD dedans pour ça.

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.