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Shapik: The Moon Quest

Une coupe de cheveux improbable qui rappelle un Petit Prince qui aurait eu de gros problèmes capillaires, de vieux scientifiques en blouse qui envoient un gamin au casse-pipe et une sorcière elfe qui parle aux cailloux, bienvenue dans Shapik: The Moon Quest.

Heureusement pour le niveau d’humour général de Dystopeek, ce jeu a un style graphique assez personnel mais pas non plus désagréable, donc je vous épargnerai les blagues à base de Shapik les yeux. Et croyez bien que je le regrette.

Dans Shapik: The Moon Quest, on dirige donc un enfant sans nom, qui se retrouve, par un truchement scénaristique dont on se fout pas mal, sur la Lune. A travers des images dénichées sur des ordinateurs, on découvre que la Terre est désormais inhabitable (la faute aux pets des vaches, à la pollution causée par ceux qui ne trient pas leurs déchets et accessoirement à des explosions nucléaires un peu partout sur le globe).

La Lune est devenue vivable, mais dans un mélange de magie, de technologie et de méchanceté gratuite, une faction qui s’habille en noir (histoire qu’on sache bien qui sont les méchants) veut empêcher les scientifiques biclassés magiciens d’utiliser le pouvoir de l’amour et des cailloux qui brillent dans la nuit (ça sent la radioactivité quand même) pour rendre la Terre habitable à nouveau. Enfin un truc du genre.

Le gameplay est un hommage aux meilleures productions Amanita (Samorost, Machinarium…). On se déplace dans des tableaux colorés, pleins de petites animations, avec quelques éléments interactifs et un ersatz de système d’inventaire. On évolue assez rapidement, les étapes à franchir pour débloquer le tableau suivant étant relativement simples, on est rarement bloqué longtemps.

Les puzzles, plus rares et plus retors, sont généralement logiques et demandent surtout de la réflexion. Mais certains nécessitent d’interagir sur plusieurs tableaux à la fois, avec des jeux de couleur et autres combinaisons de leviers. Et dans ces cas-là, Shapik un peu (et j’ai même pas honte). Heureusement, une aide plutôt bien pensée nous donne des indices (et pas la solution directement) sous forme de dessins consultables partiellement et en temps limité.

On se promène dans de nombreux décors différents, aux environnements végétaux, minéraux et même métalliques. Toute l’histoire nous est contée sans jamais prononcer un seul mot, mais sous la forme de dessins ou de vidéos, ce qui rend la compréhension du scénario en général agréable et fluide. Certains tableaux sont toutefois plus anecdotiques que d’autres ; les plus chargés sont du coup plus intéressants à parcourir. Cette inégalité se retrouve dans certaines animations censées nous apprendre l’histoire, avec des scènes expédiées un peu vite, au contraire d’autres plus travaillées.

Assez court, puisqu’il faut à peine trois heures pour partir main dans la main avec la demoiselle qui nous aura sauvé plus souvent qu’à notre tour, j’étais sceptique au début mais j’ai finalement bien apprécié ce petit jeu relaxant, pas toujours joyeux mais bien pensé. N’est pas Amanita qui veut, mais Shapik: The Moon Quest est un bel hommage.

Genre : Point&click Amanita-like

Site officiel

Développeurs : Paul Podberezko, Alexander Ahura, Daniil Naletov

Éditeur : Rapid Snail

Plateforme : Steam

Prix : 6,59€

Date de sortie : 22 avril 2020

Testé sur une version presse fournie par les développeurs

Ruvon

Chaologue pas encore retraité, traître renommé, survivant accompli. Mon domaine, c'est le jeu vidéo, du FPS hardcore au point&click niais, et depuis toujours amoureux du tour-par-tour.