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Per Aspera

Per Aspera sait comment flatter l’œil des joueurs. Dès les premiers instants, rien que lors de l’arrivée en douceur sur Mars, vous pourrez observer le soucis du détail et la qualité de la modélisation de la planète rouge. Mars est belle à parcourir, on y retrouve des ravines, des cratères, bref tout ce qui lui fait son charme et la présentation du jeu est tout simplement réussie.

La modélisation de la planète est tout simplement parfaite

Mais je m’égare, Per Aspera est donc un jeu des développeurs de Tlön Industries. J’avais testé la démo lors du Steam Game Festival et j’étais intrigué, même si je me demandais si le tout n’était pas trop « hands-off » (c’est à dire le joueur allait-il avoir assez à faire ?) car le jeu vous met dans la « peau » d’une intelligence Artificielle (AMI) dont le rôle est d’assurer la colonisation et la terraformation de la planète. Tout commence avec quelques robots/drones à votre disposition à partir de la zone d’amarsissage. Il vous faudra installer les premières mines, centrales solaires et usines qui vont vous permettre d’étendre votre colonie.

Ah tiens, ils ont prévu une réponse pour Harvester.

L’IA (avec la voix de Layla Berzins qui fait un super boulot) va donc vous faire part de certaines de ses réflexions et vous laisser faire des choix cruciaux pour la suite de l’aventure, soit lors de ses rapports avec les humains soit tout simplement sur des choix éthiques. De la gestion et de l’exploration, tout cela avec une histoire d’IA complètement doublée ? Vous comprenez vite pourquoi Per Aspera semble, en plus de son esthétique léchée, très attractif.

La gestion des zones d’influence au début avec la charge de travail par « ouvrier ».

Et pour tout dire, j’ai vraiment été charmé par le jeu durant mes premières heures. L’atmosphère est agréable, le jeu est assez reposant vu qu’en effet, vos robots s’occupant de tout ce qui est transport de ressources et constructions, votre rôle principal sera alors de poser des bâtiments et de veiller à avoir suffisamment de ressources pour assurer la survie (une fois les humains installés) et le développement de tout ce petit monde.

Chaque bâtiment a en effet besoin d’un « ouvrier »/drone à portée, d’électricité et puis d’être à distance raisonnable d’un drone de maintenance. Le reste pourra être convoyé d’un hub à l’autre par les petits ouvriers. Le placement des bâtiments a donc une importance relative en début de partie afin de minimiser les déplacements et donc le temps que ceux-ci prennent. Les mines sont aussi limitées dans leur extraction quant au nombre de matériaux qu’elles peuvent stocker. Il faudra donc qu’un robot vienne les débarrasser de ceux-ci afin de les amener là où ils sont nécessaires ou dans une zone de stockage.

Tout repose donc sur l’agencement et la vitesse de déplacement de nos petits robots afin d’acheminer les ressources d’un endroit à un autre. Or, tout ceci prend du temps. Le jeu a donc un tempo assez lent, même en vitesse maximale (16x). Les gisements de ressources ne sont pas infinis, il vous faudra donc vous étendre afin non seulement d’explorer mais aussi de trouver d’autre sources de minerai. C’est là la seule réelle complexité du jeu vu que le reste de la gestion est gérée par l’IA (bon il y a aussi des météorites qui arrivent régulièrement abîmer ou détruire vos bâtiments).

Pour découvrir de nouvelles ressources, il faut scanner les zones à l’aide d’un bâtiment dédié. Cela aussi prend du temps et certaines ressources étant rares (l’eau, le fer dans ma partie) ou même très rares (l’uranium), il faut parfois patienter un temps non négligeable afin de trouver le Graal. Il m’a fallu scanner pas moins de 9000 zones pour trouver de l’uranium, près de trois heures après que le jeu m’ait confié une mission qui allait en nécessiter. A ce niveau, un équilibrage pourrait s’avérer nécessaire. Surtout que certains choix peuvent rendre des zones inaccessibles (parfois de manière illogique) et bloquer ainsi l’accès à des ressources dont vous auriez bien besoin. Le fait que les gisements aient une quantité finie de ressources, sans espoir de trouver un second filon ou recevoir de l’aide de la Terre, implique aussi qu’éventuellement vous allez arriver au bout (même si au vu de la taille de la planète ce n’est pas prêt d’arriver).

S’étendre est quand même au cœur du jeu, vous pourrez explorer et construire des centres de recherche sur des sites d’anciennes missions martiennes qui, une fois visités, vous donneront droit à un petit texte en rapport avec la dite mission. Vous trouverez bien sûr d’autres éléments plus qui amèneront certains questionnements. Les centres de recherche vont aussi servir à améliorer les capacités de vos bâtiments, même si l’arbre de recherche n’est pas très étendu pour l’instant.

Recherche incessante de ressources

Per Aspera propose aussi différentes routes, des sortes de choix moraux qu’il faudra faire lors de votre expansion et de vos contacts avec les humains. Mais certains sont pour l’instant fermés à cause d’un bug (un bâtiment ne produisant pas ce qu’il devrait il est assez difficile d’augmenter le niveau de CO² dans l’atmosphère), cela devrait être vite résolu vu que le reste du jeu est très stable et sans grand soucis (ceux-ci se situant plutôt au niveau de l’équilibrage ou de certains choix de design comme le fait de ne pas pouvoir récupérer de l’eau hors des gisements dédiés).

Quand l’IA prend une douche c’est pas pour rigoler

Le jeu est donc très contemplatif par moments, certains éléments d’équilibrage rendent aussi certaines périodes trop longues, ce qui tue un peu l’émerveillement du début de partie. C’est un peu dommage au vu de toutes les qualités du titre : sa campagne intéressante et bien amenée, ses graphismes, son interface efficace, l’aura de mystère qui entoure la planète… S’il mérite clairement votre attention, je ne peux malgré tout que conseiller d’attendre les premiers patches, tout en gardant le titre à l’œil. Les plus impatients peuvent bien sûr s’y plonger mais la rejouabilité étant à mon sens assez faible, autant profiter de l’histoire pleinement dès que l’équilibrage sera un peu meilleur.

Développeur : Tlön Industries

Editeur : Raw Fury

Genre : Gestion

Date de sortie : 3 Décembre 2020

Prix : 29,99€

Page Steam

Site Web

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.