Overland
Sur le papier, Overland avait tout pour me plaire: univers post-apo, un road trip, de la stratégie au tour par tour, du roguelike et de la survie… Autant vous dire que j’attendais le jeu avec impatience. Après quelques années de développement où le jeu était disponible sur itch.io, le jeu est enfin sorti officiellement le 19 septembre dernier sur les principaux stores PC ainsi que les consoles actuelles et Apple Arcade. Je me suis donc penchée dessus, histoire de voir s’il allait satisfaire mes attentes.
Le jeu prend donc place dans une Amérique post apocalyptique, envahie par des monstres qui semblent déterminés à réduire les habitants de la planète à néant. Votre but est de survivre et traverser les Etats-Unis d’Est en Ouest à bord du véhicule de votre choix (ou surtout de votre chance, selon les circonstances, qui, soyons clairs, ne sont pas en votre faveur). Au cours du périple, il vous faudra fouiller l’environnement pour collecter quelques maigres ressources, principalement l’essence pour votre véhicule, pendant que les monstres précédemment évoqués tenteront de vous tuer de manière atroce. Il vous sera possible de recruter d’autre survivants, humains ou canins (oui, vous pouvez ajouter des chiens à votre équipe !), si tant est qu’il reste de la place dans votre véhicule.
Visuellement, Overland m’a beaucoup rappelé Lara Croft Go et Hitman Go, avec une couche de peinture post apocalyptique par dessus. Pour moi qui ai aimé les jeux cités, le résultat est très agréable. A noter que le jeu offre aussi l’option d’activer une police de caractères spécifique si vous êtes dyslexique. Je ne peux pas confirmer son utilité mais ce genre de détail est assez rare pour être mentionné.
Jusque là, tout va bien me direz vous. Oui, mais voilà, il y a une différence entre une bonne idée qui se transforme en un bon jeu et une bonne idée qui tombe à plat à cause de son exécution ratée. Dès le début, Overland vous balance directement dans l’action sans même un petit tutoriel, ce qui ne serait pas un problème si les mécaniques de base étaient intuitives, mais même en étant une habituée des jeux de stratégie au tour par tour, j’ai trouvé les commandes contre-intuitives au possible.
Le jeu alterne entre les séquences de lieux à explorer et celles du feu de camp. Dans les premières, il vous faudra collecter ce que vous pouvez en évitant de vous faire tuer, et vous frayer un chemin jusqu’à la sortie. Le feu de camp quant à lui ne vous servira qu’à consulter la carte et choisir votre prochaine destination en fonction du carburant restant dans votre véhicule. Malheureusement aucune autre action n’est possible au feu de camp, y compris soigner l’un des membres de votre équipe avec un kit de soins ou remplir votre réservoir avec un jerrican en votre possession, ce qui parfois, en plus d’être absurde, est quelque peu frustrant.
La gestion de l’inventaire est aussi quelque peu laborieuse, rendant le jeu artificiellement plus compliqué. En effet, vos survivants ne peuvent porter qu’un seul objet, aussi petit soit-il, à la fois, voire deux si vous avez la chance de disposer d’un sac à dos. Ainsi, il ne sera pas rare de devoir abandonner votre couteau ou bout de bois pour pouvoir vous saisir d’un bidon d’essence, et devoir faire des allez-retours laborieux (vous ne disposez que de deux points d’action par tour). Il en va de même pour les véhicules, et vous ne pourrez pas par exemple mettre plus d’un objet dans la voiture de base, même si vous en êtes l’unique passager.
Un autre point assez frustrant d’Overland est la difficulté de certains niveaux générés, soit par la quantité écrasante d’ennemis présents sur la carte, la présence exagérée d’épaves entre votre véhicule et la sortie, ou encore une combinaison des deux. Les développeurs eux-mêmes, pour toute réponse à toutes les critiques précédemment citées, ont eu une tendance à tout justifier par « Utilisez la fonction pour recommencer le niveau, ça aide ». Cependant, dans certaines configurations, si vous n’avez pas l’item spécifique qui rendrait votre fuite possible mais que vous n’avez pas eu la chance de trouver résultera en une frustration accrue un peu plus à chaque tentative infructueuse.
Il y a une ligne assez mince entre un jeu dur, mais juste, qui vous donnera satisfaction et vous divertira pendant de nombreuses heures (je te regarde Darkest Dungeon), et un jeu dur mais équilibré à la truelle, qui vous donnera envie de balancer votre PC par la fenêtre. J’en entends déjà, là dans le fond, qui se croient malins et qui disent « LoL, git gud! » mais ça prouve juste qu’ils n’ont pas compris que tout le monde ne donne pas dans le sado-maso sans satisfaction au bout du tunnel. Il est donc difficile, voire impossible pour moi, de vous recommander le jeu en l’état actuel.
NB : A l’heure où j’écris ces lignes, les dévs patchent activement le jeu, en essayant enfin de répondre aux nombreux messages de joueurs insatisfaits sur le forum Steam du jeu. Il est donc possible que certains points de frustration dans mon expérience soient réglés à court ou à long terme.
Site officiel : https://overland-game.com/
Développeur : Finji
Éditeur : Finji
Plateforme : Steam, GoG, Itch.io, PS4, Switch, Xbox One, Apple Arcade
Date de parution : 19 Septembre 2019
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur